Maison du Coeur-de-Lion
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Maison du Coeur-de-Lion

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 Castelrouge.

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Fenhris A. Maerith
Beau Gosse
Fenhris A. Maerith


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MessageSujet: Castelrouge.   Castelrouge. I_icon20Lun 4 Juin 2012 - 20:55

Vent du nord.

Un vent froid balayait le domaine, sifflait entre les arbres, chassait les nuages et entrait dans les cœurs et les âmes des hommes pour les nettoyer. Pur et vivifiant, il louvoyait entre les montagnes et caressait de sa main impalpable et pourtant dense le dos élastique des collines, ébouriffant leurs coiffures de pins et d'épicéas, puis s'élançait en direction de l'infini.
Fenhris Aénandra Maerith ne rouvrit les yeux que lorsqu'il sentit croître en lui l'appel suscité par par la course du vent du Nord.
A ses pieds s'étendait le domaine Castelrouge.
Certes, ce n'était pas les terres ancestrales de sa famille, mais ce vent qui agitait qui apportait le froid, c'était celui qui avait agité les bannières claquantes frappées de la licorne, rythmé son enfance, temps de pluie et temps de neige, il y a tant d'années.
Ces terres, c'était Lordaeron.
Un Lordaeron usé peut-être, légèrement ranci par le passé, meurtri par la guerre, mais toujours fier dans le cœur des hommes.
"
Lordaeron. Tu m'avais manqué."
Le domaine Castelrouge n'était pas le domaine Maerith, mais c'était un pas en avant. Ils avaient maintenant de quoi restaurer la grandeur de la Maison.
Il avait parlé aux hommes de Castelrouge ce matin, en compagnie de Corwin, des hommes si dérisoires par leur nombre. Pourtant...
Il leur avait parlé, leur avait expliqué la nécessité de prendre les armes aux côtés des Lionheart, pour leur terre, pour leurs ancêtres qui reposaient dans ces sols consacrés, pour Lordaeron.
Il avait vu leurs visages et savait qu'avant la fin il devrait en combattre et en enterrer de nombreux, qu'ils soient relevés ou simplement abattus par les Réprouvés...
A mille lieux de l'homme qu'il avait toujours cru être, Fenhris s'était senti triste.
Alors il s'était réfugié sur le toit du manoir, à laisser le vent entrer en lui pour emporter ses peurs et ses doutes. La Maison Maerith s'était certes inclinée devant la Maison Lionheart, mais elle se battait pour le Nord et cela seul comptait.


Dernière édition par Fenhris Aénandra Maerith le Ven 22 Juin 2012 - 17:48, édité 1 fois
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Kiel
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MessageSujet: Re: Castelrouge.   Castelrouge. I_icon20Mer 6 Juin 2012 - 21:12

Braises rouges.

Comme chaque soir depuis quelques semaines, je serai à la fenêtre de ma chambre, ici à Castelrouge, à contempler en contrebas de la colline où il est sis, les villages dont j'aurai désormais le devoir de protéger et de régir. Le printemps était déjà de retour, et les fleurs des champs poussant autour de la route défoncée montant jusqu'ici refleuriront, égayeront de leurs couleurs éphémères la grisaille ambiante d'un domaine décrépi. Le soleil se couchera, et je garderai le regard braqué sur les lanternes qui s'allumeront une à une, comme des lucioles salies, bercées par cet âpre vent du nord. Il ne restera pas longtemps dans cet état maladif, je m'en assurerai personnellement. Les derniers rayons d'un soleil vespéral écarlate accrocheront les reflets des toits d'ardoise dégarnis de Rouge-Comté, ainsi qu'au loin la fumée noire montant en permanence des fabriques d'armes à feu de Halbourg. Les armes seront nécessaires à ma défense, mais jamais il n'y en aura assez de mon côté pour pouvoir affronter l'avenir.
 Le soleil se jettera derrière les montagnes aux dents acérées et alors je me souviendrai.


________________________

Justice.
Ma première arrivée à Rouge-Comté, en tant que Régent du domaine, sous un ciel de suie. Les souliers ferrés de ma garde personnelle, douze soldats à la Licorne, mon héraut et émissaire Erisdar d'Amblerash, ouvrant notre chemin à travers les ruelles sales et envahies de décombres. Les habitants baissaient la tête à mon passage, silhouette drapée de l'obscur et d'argent terni, à travers les ténèbres puis au-delà, la place centrale où le reste de mes soldats nous attendait. Un large échafaud assemblé par leurs soins se dressait au centre, une trentaine d'hommes et femmes de tous âges en retrait, enchaînés, sous le regard glacial de leurs gardiens. Quatre avaient déjà la corde au cou, le regard haineux ou vide sur moi, Némésis d'argent venue punir ces fils de l'Hubris, le sort de contrôle s'appliquant à eux à des degrés divers. Par chance, ou parce que j'y avais veillé personnellement, tous ceux qui avaient été le moins affectés étaient tous rassemblés pour leur exécution. Eliminer les têtes qui dépassent. Erisdar m'annonça, j'avançais, digne, seigneurial sur mon destrier de nuit et clamai la sentence :
 _ Par la grâce de mon titre, moi, lord Corwin Castelrouge Maerith, condamne à mort tous ceux qui ont profité de la situation particulière où se trouve le domaine, c'est-à-dire volé, pillé, cambriolé, séquestré, violé, tué. Qu'ils meurent tous et apaisent ma colère !
 La valse des pendus débuta, sous les yeux impassibles. Faire preuve de cruauté quand c'est nécessaire. Ainsi ils retiendront mieux la leçon.

________________________

 Un mois plus tôt.
 Rituels.
 Lady Lionheart et moi-même dans cette petite cave, runes, glyphes, bougies, encens. Incantations au cœur de la nuit pour en recouvrir celui des hommes. Et puis, l'explosion de la porte de bois, et l'apparition de Morgane Castelrouge, furie armée de deux pistolets comme je n'en avais plus revu depuis ton époque. Vous, Dame, vous vous teniez droite et fière, défiant les deux yeux noirs de la mort qui valsaient entre nos deux cœurs, et moi, qui ne pouvait quitter mon cercle pour m'interposer entre vous, blême fantôme vêtu de bleu et de noir, enrageant silencieusement. Morgane hurla, de sa voix de tonnerre, de déesse courroucée persuadée de tenir dans sa mire deux créatures d'enfer :
  "Traîtres ! J'avais raison de ne pas vous faire confiance, et de barder le manoir de détecteurs magiques. Je vous avais laissé le choix de partir sans faire plus d'histoires, et non contents de me mentir, vous profanez mon manoir de vos sacrilèges !"
 Je n'avais aucune idée de ce que vous vous apprêtiez à faire. Si seulement ...
 Votre voix était un parfait contrepoint à cette colère solaire, le murmure apaisant de la nuit, le souffle irrésistible du pouvoir et de la mort, d'où je tirais mon surnom, Lochinwyrr.
 _ Vous parlez trop, jeune sotte.
J'ouvris la bouche pour tenter d'infléchir la jeune femme.
 Flamboiement d'arcanes corrompues, explosions d'étincelles tordues, murs de runes chaotiques qui me projetèrent au fond de la pièce, m'écrasant brutalement contre le mur. Juste avant de sombrer, je vous vis au centre d'un maelström de chaos où tout se tordait en sifflant, telle une statue de marbre dans un manège devenu fou. Et tout explosa une seconde fois, par le souffle de ce dragon immatériel emporté dans les ténèbres avides de l'inconscience.

 Rituels. 
 En ces heures troubles où je n'existais qu'à l'état de fantôme dans une machine morte, dans les limbes brumeuses de mon esprit scindé. J'étais conscient, douloureusement conscient de ce que mon autre moi faisait, sans pour autant le contrôler, Tourment le Champion de la Dame. Et son épée, Grayswandir.
 Epée qui actuellement était le réceptacle d'une autre partie de mon âme devenue parfaitement indépendante et dangereuse, Feolthanos. Au cœur de la nuit, lorsque Tourment s'effaçait, je pris le contrôle de mon corps, et fit ce que je devais.

 Par ma force, j'imposerai ma volonté immortelle à Grayswandir.
 Par mes talents de forgeron, je graverai les runes de sauvegarde sur l'Eclat.
 Par mes pouvoirs d'Asservi, je lierai mon fantôme à cette pierre.
 En mon âme et conscience, je te Nommerai, toi, le réceptacle dernier de mon esprit, 
 Âme de l'Etoile.

 Au crépuscule de ce corps, je te lèguerai à qui de droit, afin que je survive, quoi qu'il advienne. Ceci est ma quête d'immortalité.

 Rituels.
 Le tissu du sort que nous avions tissé était effiloché, fragile, incapable d'assurer sa fonction. Certes je n'avais plus mes dons sur l'Ombre, mais je pourrais reprendre la structure globale en retissant par dessus les fils du pouvoir de mon esprit sur les esprits. Ce que je fis, en liant le commandement à moi seul.

________________________

Je rouvrirai les yeux, et je songerai à ceux qui ont croisé cette route. Derrière moi, sur mon bureau, des lettres, des décrets à moitié terminés, des plumes d'acier, des flacons d'encre, scintillants dans la lueur de la lanterne posée, mes cartes de tarot en croix pour déchiffrer un avenir incompréhensible. Pensées.

 Lady Lionheart, sur ce manoir, ce domaine et ma vie, je jure de vous retrouver et de vous sauver, où que vous soyez. A mes côtés une chance de vivre la vie que vous méritez depuis longtemps, comme la chance que vous m'avez donnée de vous servir. Mes dettes envers vous sont immenses.

 Lord Lionheart, que pensez-vous de tout ceci, que le chien de garde de votre cousine, par essence votre ennemi, devenu, par une ruse que vous qualifieriez d'impie, seigneur d'un domaine qui représente une source de revenus non négligeable ? Comment parvenez-vous à accepter l'idée qu'un serpent anciennement fou soit maintenant votre allié et vassal ? Quoi qu'il en soit, nous sommes désormais liés, mais cela s'arrêtera ici, car vous ne pouvez me faire confiance. Vous n'êtes pas assez stupide pour vous permettre cette erreur.

 Fenhris, mon frère, je ne t'aime guère. Tu représentes une part de mon passé que je veux oublier, une part du passé honteux de la maison, qui, pour éviter le déshonneur, préféra m'abandonner loin de Lordaeron et m'oublier. Mais maintenant, tu ne peux plus fermer les yeux, Gardien, car je suis maître de Castelrouge, et que je tiens ses hommes avec fermeté. Je suis sans doute à tes yeux un maudit intrigant, un parvenu trop malin pour son propre bien, un danger infernal. Tu me sous-estimes encore. Ces terres sont nôtres par seulement mon action, pas la tienne. N'oublie pas. Je tiens solidement les rênes désormais.


 Seul dans cette pièce, dans un coûteux costume noir rehaussé d'argent brillant, j'irai à cette commode, où était élevé à ton souvenir un autel blanc décoré de fleurs de ta Strangleronce natale, et je déposerai une rose taillée dans ce métal, le plus pur, dans la clarté des chandelles et des braises rouges de ces nuits de promesses.

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MessageSujet: Re: Castelrouge.   Castelrouge. I_icon20Ven 22 Juin 2012 - 17:56

Chemins de traverse.

Fenhris mit pied à terre.
Il s'approcha des portes de la petite caserne d'un pas souple et les ouvrit d'un grand coup de pied.
Il esquissa un sourire en voyant les soldats relâcher leurs armes après l'avoir reconnu.
- Vicomte... Où est le lord Corwin ?
Le sourire du Loup s'élargit.
- Il a quelques... ennuis. Vous ne le verrez pas avant longtemps, il est consigné dans son manoir. Je viens selon sa volonté.
Quelles raisons auraient ces hommes de ne pas le croire ?
Le capitaine des gardes s'avança, légèrement inquiet.
- Consigné ? Des ennuis ? Mais...
- Mon ami, coupa impavidement Fenhris. Il m'envoie reprendre un petit bastion, au sud-ouest d'Andorhal, avec tout vos hommes. Mornegarde, ça s'appelle.
D'autres hommes s'approchèrent, lentement. Le capitaine avait l'air absent, comme coupé de la réalité par une magie noire manipulant les âmes..
Serein, le Vicomte se pencha à son oreille et murmura pendant de longues minutes.
- Faites ce qu'il dit, reprit enfin le soldat. Paquetages légers. Allez.
Fenhris sortit, souriant d'un sourire satisfait.
Les mots sont la plus puissante des sorcelleries.
Corwin dans les ennuis jusqu'au cou, la Comtesse qui reprenait enfin la tête de la Maison...
Oui, ç'avait été un fameux coup à jouer.
Le chemin qu'il fallait emprunter.
Il huma l'air. Il lui fallait maintenant retrouver son Chien. Un Loup et un Chien... Cela le fit ricaner.
Il se fondit dans l'ombre du soir naissant sur le dos de son cheval, comme il était venu.
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MessageSujet: Re: Castelrouge.   Castelrouge. I_icon20Lun 25 Juin 2012 - 15:22

Cendres grises.

Semaine du 11 au 17 juin.

Averses torrentielles sur les hautes terres. Le ciel crachait ses larmes, noyant dans un flou gris les perspectives anguleuses du Manoir, dans un bruit blanc dentelé d'oubli et de mélancolie. Le goût des cendres imprégnait ma bouche, bien que paradoxalement, je n'avais ni goût ni faim, si ce n'est celle du combat que je menais. 
 "Pour un mot de trop, le destin d'un homme peut s'assombrir dangereusement, ou s'illuminer, mais c'est plus rare.", avait un jour dit un voyageur élégant à un jeune homme malade. C'était moi. Cruel destin que de me faire goûter une vie à laquelle j'aspirais depuis toujours, et de me menacer de me la reprendre le soir-même ! Et bientôt, les os blanchis d'Araéthurian seront éparpillés au vent, reposeront brisés et calcinés dans les ravins et les lacs, sous le regard indifférent d'un monde absent, et je serai enfermé dans une gemme ad aeternam, avec mes seuls souvenirs pour me tenir compagnie, et de temps en temps, une main et une voix curieuses m'évoqueront dans un souffle, pour voir si je suis toujours "là". Cendres, cendres, cendres, ma vie, mon éternité seconde n'est que poignées de cendres jetées une à une sur le mausolée de mon esprit, aussi puissant soit-il, mais incapable de se dépêtrer de ce piège de poudre, de ce piège de cristal.
 Il y a comme en moi plusieurs voix, plusieurs aspects de mon esprit qui œuvrent de concert à essayer de me sauver, et l'une, qui est le chant de mon abysse, qui me chuchote, chaque nuit que je passe éveillé à chercher en vain le sommeil, que je ferais mieux d'abandonner définitivement la lutte, et de me reposer pour toujours dans les profondeurs minérales d'une pierre-amour. Celles qui œuvrent me tirent par la manche afin de me presser à accomplir telle ou telle action, rédiger telle ou telle lettre ou décret, planifier plutôt cette construction que celle-là, à toujours m'enquérir du nombre de mes soldats et gardes restants, dans un pitoyable effort pour me fuir.
 
"Pour un mot de trop, le destin d'un homme peut s'assombrir dangereusement". Et quel mot ! Le tabou des morts-qui-marchent, des morts-qui-dansent, des morts-qui-regrettent devenus grands par un habile tour de passe-passe de magicien. C'est ainsi qu'Ethan Lionheart découvrit le grand secret, et ne put mettre fin à mes maudits jours dans l'instant, car je lui étais nécessaire. Quoi, un seigneur nordique combattant les légions réprouvées ne faisant pas justice face à un non-mort ? Il m'a enchaîné à mon domaine. Et ma vie ne tient plus qu'à un fil, si ténu qu'il se briserait au premier souffle de vent. Sous le regard impassible du Chevalier au Lion son cousin, et je sais que désormais, chaque aube que je vois est peut-être la dernière, et qu'il viendra, une lettre à la main, m'annoncer qu'il vient détacher ma noble tête de mes non-moins nobles épaules, ou me vouer aux flammes rageuses d'un bûcher secret.
 Pourquoi, pourquoi fais-je tout cela, si ma fin est proche ? Pour léguer quelque chose à l'éternité, imprimer ma marque dans ce paysage. Et aussi, pour donner quelque chose à Cianor, mon fils, quelque chose comme la fierté. Ah Cianor, j'aimerais te rencontrer, au moins une fois, pour dire combien je suis heureux de ne plus être seul, et de pouvoir "m'éteindre" avec la joie d'avoir une descendance.
 A côté de tout cela, il y a la petite voix révoltée. Celle qui me hurle de lutter pied à pied avec ma fatalité. De prendre les armes. De lever des troupes.
 C'est comme jouer une partie d'échecs avec la Mort. Sauf qu'il ne me reste que peu de pièces, peu de mouvements, pas d'échappatoires. Et je sais, je sais que lorsque sonnera l'échec et mat final, je serais debout pour voir venir ma fin. Souvenirs d'une fin précédente, souvenirs, résurgences ... 

_________________________

Don.

Vingt-deuxième jour du sixième mois.

"Très cher ami, je te rends aujourd'hui mon bien le plus précieux. La signification de ceci te semblera parfaitement claire, connaissant mon affection pour ce bijou. Prends-en bien soin. Nous nous reverrons dans une autre vie."

Le voyageur blanc ne cessait de lire la missive rédigée à l'encre bleue noire, une main gantée posée sur les lignes, l'autre effleurant le cadeau qui allait avec. La gemme luisait et tintait doucement, comme animée d'une secrète vie. L'homme reposa la lettre et passa la chaîne d'argent à son cou, puis passa la main sur son visage, lequel était à moitié recouvert d'un bandeau sur l'oeil gauche. Le droit parut briller de diamants lorsqu'il prononça ces mots :
"Il va mourir, et ne peut rien faire. Puisse-t-il trouver le chemin de la paix dans ses tours diaboliques."

_________________________

Passages.

Vingt-cinquième jour du sixième mois.

"-Lord Corwin d'Ambre Maerith, qui est condamné à mort et sera prochainement exécuté : pour son état de mort-vivant qui est un crime contre l'humanité, pour avoir dissimulé son état de mort-vivant à son seigneur et maître ce qui est un acte de haute trahison, et pour avoir envoûté le domaine castelrouge pour l'asservir à sa volonté, et pour avoir envoûté et trompé Elisabeth Lionheart pour la rendre amoureuse et Lord Ethan Lionheart pour obtenir sa confiance. Il sera brûlé vif par Ser Amétis Sélia, sous la surveillance attentive de Ser Yvan Lionheart."

La mort sourit. Elle m'attend au tournant. Certes, ils m'auront. Certes je passerais bientôt sous la Roue. Mais je n'ai pas dit mon dernier mot, foi de Maerith que je suis. Ils comprendront la raison à ma créature gardienne, le Serpent.
 Qu'ils viennent ! Ils trouveront le Manoir à leur goût ! Les tours du magicien les égayeront quand viendra l'heure sinistre où enfin, je relâcherai tout contrôle sur moi-même et leur ferait goûter mon incandescente colère !
 Oui, la "Mort" viendra pour me ravir, mais je compte bien quitter cette dimension en fanfare ! 

...

Anneaux.

Glisse, glisse au cœur de la nuit éternelle. Je règne dans l'obscur sur mes si frêles et minuscules confrères, sifflons, sifflons sans fin car les cycles ne reviennent que sous forme symptomatique. Ils passent, et nous restons, nous attendons l'heure où le festin sera servi. Le Roi Bleu nous libérera, et alors nous festoierons et dormirons pour toujours, écailles de verre, écailles de roc, écailles de clarté oubliée. Nous attendons, mes frères et moi, Meth'i'on, dans nos nœuds de chair tiède, dans les nœuds du bois de la caverne où il nous garde.
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MessageSujet: Re: Castelrouge.   Castelrouge. I_icon20Mer 11 Juil 2012 - 10:57

L’Appel des Tempêtes.

Assis à mon bureau, ma main s’arrête sur une ligne endormie, la plume ripe sur une courbe, répandant son sang obscur sur le parchemin, où il est question d’une indolente doléance à propos d’un héritage mal partagé. A la lueur des chandelles, mon œuvre a tout l’air d’un quelconque grimoire impie de sorcier. Encore une apparence que je voulais pourfendre, mais qui s’accrochait à moi avec vigueur. Je relève la tête, laissant craquer mes cervicales aussi roides que de la pierre, et je la vois, aussi froide et altière que le souvenir que je conservais du visage d’Elisabeth.
Ce visage céleste, posé sur ce fond de ténèbres piqué de diamants, c’était la lune, qui, à une autre époque, réglait mon être, du temps de la bête des chapelles. La Dame Blanche passait, éternelle, immuable, intouchable. Qui sommes-nous à vouloir la décrocher, la viser pour mieux retomber parmi les étoiles, et envier sa survivance à tout ? Nous sommes humains, après tout. Avec le retour récent de mon humanité, j’ai également retrouvé mes tourments et mes questions intérieures, ainsi qu’un inhabituel frisson au cœur de mes os et de ma chair froide, frisson alors que j’ai la sensation qu’on m’observe. Souvent je me retourne pour voir, et je n’entraperçois qu’un court instant, entre mes cils roux, le fantôme d’Elisabeth, qui hante, je le sais, mon indomptable conscience, entachée de mes innombrables fautes.
Dans ma douloureuse clairvoyance, je connais l’origine de cela. Cette vieille garce de solitude, avec laquelle je suis accordé depuis si longtemps, s’amuse, de ses doigts impalpables, à édifier des créatures, des images, des édifices branlants de souvenirs, de fragments de pièces égarées, pesant chaque nuit qui passe un peu plus sur moi. Mes propres dons ne sont pas en reste, ils sont les armes en croissance de la solitude pour malmener mes pensées et mes perceptions.
Car en ces jours sombres, je les entends toutes. Toutes les pensées de tous mes sujets, toutes dévoilées à moi-même telles une peinture glauque de l’humanité nordique et maussade sous un ciel de suie permanent. C’étaient des murmures , des images récurrentes qui envahissaient mon esprit et me donnaient la sensation d’être à mille endroits différents du domaine, dans les têtes de tous ceux que j’avais ensorcelés, tout en étant bien à ma place. C’était déroutant, certainement effrayant et dérangeant, mais je sais reconnaître un avantage absolu à cette ubiquité mentale : je sais ce qui advient à n’importe quel point de mon domaine.
Avantage immoral, certes, mais qui allait se retrouver sans doute utile.

Humanité, bestialité, où se situe la frontière quand vous n’avez pas la moindre idée de ce qu’est la morale en vous ? Je me crois homme , mais ne suis-je pas plutôt une bête sauvage et féroce qui aurait pris les oripeaux de l’humanité pour mieux survivre et pervertir l’autre ? Pourquoi ne puis-je même plus avoir foi en ma propre humanité ?
Il y a autre chose. Aucun animal ne porte en lui sa propre brisure, sa propre fêlure, qui donne passage vers des profondeurs méconnues du Soi . Parfois, quand l’armure de glace se fissure, il se révèle autre chose, comme une âme écorchée. Comme cet après-midi.

La note de l’Albatros était sans appel. Définitive. Maien était morte. Tout d’abord, je ne comprenais pas. Ca me semblait tout simplement impossible, que la mort ait pu ravir cette farouche jeune femme dont, un temps, je fus épris. Tous. Fallait-il que le destin les ravissent tous pour que je comprenne qu’il fallait que je paye le prix des larmes ? Que je comprenne que je n’étais que poussière en marche ?
Et puis, il y eut la colère. Cette vieille, ancienne et vaste colère sourde qui, autrefois sous les traits draconiens de Feolthanos m’emportait et me changeait en une furie incontrôlable. Cette fois-ci, cette rage était tournée contre moi, moi qui n’avait rien pu faire, qui n’avait rien fait, qui aurait bêtement voulu encaisser le coup fatal pour que vive Maien, la belle Maien, moi qui, par lâcheté ou sagesse, avait préféré me séparer d’elle.
Les livres de ma bibliothèque volèrent à travers la pièce, heurtant sèchement les murs, retombant sur les encriers et les firent verser. Des plumes d’acier filèrent se planter en vibrant tout autour de moi dans les boiseries. Sièges et tables se renversèrent dans un bruit de fin du monde (et fin du monde, il y avait, celui de Maien venait de trouver la sienne). Le vacarme alerta des servantes, ainsi que le Chevalier au Lion, qui accoururent, et contemplèrent, effarés, le chaos ambiant de poussière, de pages volantes, d’échardes et d’éclats de bois épars et de choses brisées et sens dessus dessous.
Je n’avais pas esquissé le moindre geste. Ce déferlement de rage, c’était le mien, par le truchement enflammé de mes pouvoirs. Je me tenais au centre de ce maelström, la note serrée convulsivement sur mon cœur froid, les yeux fermés, ne voyant rien.
Et l’encre répandue qui coulait sur le sol dessina durant quelques instants le visage épanoui de la Gilnéenne.

J’ai alors joué. Sur le grand piano du Salon d’Argent j’ai vidé mon cœur et mon âme. Sans me soucier du regard d’Yvan Lionheart sur moi.

L’homme qui était sur le siège était drapé dans ses riches atours noirs rehaussés d’argent. Sur son cou maigre, un foulard de soie rouge moussait, un grenat cerclé d’or cousu dessus. Cet homme-là, à la chevelure flamboyante cascadant sur ses fines épaules jouait une partition sur son complexe instrument, ses doigts frappant chaque touche avec une espèce de révération particulière pour ce moment d’éternité. La mélodie qu’il tissait de ses doigts élégants, à chaque battement semblant perdurer dans l’air calme de la pièce, l’imprégnant de notes si pures et gravides d’émotions qu’elles semblaient comme incongrues à côté de la réalité de son joueur. Mais tout en jouant, il révèle une part de ce qu’il est sous la glace de son visage, un homme tourmenté et blessé, un homme trop sensible pour rester tel quel, condamné à subir chaque sensation comme une tempête, condamné à la solitude et au malheur par sa nature réprimée impitoyablement. L’homme a pris les voiles de la Bête pour mieux dissimuler cette fêlure insondable, celle de ne jamais pouvoir être compris un jour.
Que voyez-vous, que voyez-vous, Yvan Lionheart ?

...

Yvan Lionheart voyait un mort. Un sorcier à la peau pâle, engoncé dans ce qui semblait être d'inconfortables amas de fanfreluches aussi inutiles qu'irritants. Un sorcier mort-vivant qui tentait tant bien que mal de cacher son état de monstre sous des couches et des couches de ridicules vêtements bariolés, là où un homme digne de ce nom aurait porté une armure solide et aurait ceint sa taille d'une bonne vieille épée.

Là où un homme digne de ce nom n'avait pas d'aura particulière et n'inspirait que l'honnêteté lorsqu'on le regardait, Corwin d'Ambre Maerith, lui, était nimbé d'une aura plus sombre qu'une nuit sans lune, et aussi distordue que pourrait l'être le néant. Et cela répugnait le chevalier au Lion, car au final ce n'était pas un homme digne de ce nom qui se tenait sous ses yeux et pianotait frénétiquement sur l'instrument. Ce n'était pas un homme du tout, qui était placé sous sa surveillance rapprochée en attendant l'heure très proche de l'exécution.

Il est des êtres dont la simple existence est un crime... une odieuse insulte à la vie et à l'humanité, voila ce qu'Yvan avait sous les yeux.

...

L’orage enfin éclata au dessus des terres.

...

“No one knows what its like
To be the bad man, to be the sad man
Behind blue eyes …”


Dernière édition par Corwin le Jeu 12 Juil 2012 - 10:51, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Castelrouge.   Castelrouge. I_icon20Mer 11 Juil 2012 - 13:05

Soupirs. De diamant et d'aigue-marine.

La lune vogue dans le ciel. Il la suit, chevauchant un loup de nuages de pluie, jusqu'aux étoiles où il danse, comme dansent les phénix et les soleils en ronde sage. La clarté d'argent du fond des âges stellaires inonde cette portion d'univers endormi et fait naître, comme à chaque éon, une mystique cité, mélange harmonieux de toutes les autres terrestres, sublimées par l'immatériel. La cité céleste se mire dans une mer calme de nébuleuses. La matière existe, lui en est peut-être, elle existe à mi-chemin du zénith et du nadir, elle attend d'être transcendée par un souffle doré et mystérieux venu d'ailleurs. Celui qui est et qui n'est plus passe, dans un mouvement sans dimension, à travers les halls et les couloirs de la ville fantomatique, écoutant la chanson de ses origines, la chanson du temps qui le guide jusqu'à la salle du trône ce royaume onirique.
Elle l'y attend, paisible, immortelle en son âme, ses traits mêlent les souvenirs de son épouse trop tôt disparue, et ceux, hiératiques, de sa dame, semblable à une idole, de mille diamants parée, et dont la tiare, la robe et l'étole le reflètent, lui, le Répondant, que le Néant appelle mais ne peut se résoudre à glisser en lui. Chaque diamant, chaque fragment d'âme d'étoile le dévoile, lequel à l'asile, lequel dans les bras de ses parents, lequel dans les forêts grises des bêtes, lequel autre gisant à terre, le sang coulant de ses mille blessures. L'idole tient dans ses mains étincelantes la faux du destin, tous deux s'observent, durant des saisons entières de passages d'astres éphémères. La faux s'élève alors, le fer-de-lune grince silencieusement, et le Marcheur converge vers elle, tout en restant parfaitement immobile. La salle tinte comme une cloche sous son effroi, la scène est un miroir inversé, tandis que l'ici et maintenant sélectionné oscille. Il est maintenant à genoux devant elle, son cou d'albâtre tendu, une main impalpable écartant les flammes éteintes qui cascadent comme une chevelure. La Némésis de diamant sourit, la Mort a le sourire du loup tandis qu'une bulle de silence éclate, lui "rappelant" qu'il a déjà perçu ceci, dans des temps immémoriaux. Le couperet descend, avec la lente solennité d'une marche militaire.
C'est alors que le loup de nuages voile la clarté d'argent qui donne vie à cet ensemble saisissant, et tout se délite et s'efface, la déesse dans son naos de lumière et le Marcheur tombent, en un vol exquis, devenant des comètes intemporelles qui se noient dans la marée calme des nébuleuses attentives. La bête de cumulus s'apprête à dévorer un aigle de poussière glacée, et le phénix tourne tourne tourne avec ses soleils pour ne plus voir ce sacrifice, danse brillante et mystique annonçant la venue d'autres époques.

...

Il n'y a pas de ténèbres. Juste le bleu. Profondeurs de l'océan d'où tout est sorti et où il retourne, sombrant toujours plus bas vers le sombre, une main tendue devant lui, fendant l'espace aquatique. L'eau bleue, écrin jaloux, torture, comprime, noie son feu, mais il reste tel quel dans cet autre lieu. Il voit.
Tout au fond, des milliers de débris qui jonchent le sol, que son regard identifie comme des objets qui faisaient partie de sa vie. Avant, toujours avant. Il y a là des chaînes, fines comme des lianes, des colliers scintillants, d'autres, lourdes et épaisses qui ceignent des poignards, des revolvers, des livres, certains ouverts, montrant leur visage de runes, d'autres fermés, leur couverture repliée sur leur giron, dissimulant leurs secrets. Il y a là des montres, des fioles vides et brisées, d'autres intactes et pleines de liquides inconnus, des aiguilles, des jouets d'enfant. Ces deux dernières choses sont les seules totalement intactes. Il y a aussi des anneaux, une alliance, des os blanchis, par centaines. Des cadavres. La carcasse éventrée et solitaire d'un piano. Des vêtements et des draps, des capes et des linceuls. Tout cela au fond de ces eaux claires, charniers de vies où ne fleurit que le regret et la mélancolie. Et tout en bas de la cuvette, un trésor pour qui se noie. Une bulle d'air dorée, que l'on devine instinctivement enchantée.
Le Marcheur se tend vers elle, un chapelet de bulles et de trilles argentées s'échappent de ses lèvres pâles, et remontent, ou vont dans une autre direction. Il ne sait plus où est le haut, où est le bas, ses yeux écarquillés aux prunelles saphir fixent seulement ce coffret qui scintille scintille et éclaire tout aux alentours, soleil noyé où se cache à nouveau le visage de cette dame.
Quelque chose le distrait. C'est un trône, que le Marchépée devine rouge, drapé d'écarlate froissé, gisant couché, brisé à son sommet, une couronne d'argent poli ouverte, autrefois incrustée de pierreries, mais qui ont disparues, laissant de petites orbites vides, à moitié enterrée dans le sable. Une main posée dessus. Il la voit, il se voit, couché à ses côtés, une immense lance rouillée en travers du cœur, un poignard à la main, inutile. Un océan de sang mineur a détrempé ses vêtements de prince. La souffrance déforme ses traits, l'agonie a dû être longue et horrible. Fugace vision d'une situation inversée, il se détourne et revient vers son but.
Son but n'est plus là. Il n'a jamais été là. Il se retrouve figé là, retenant le plus longtemps possible son souffle, un courant marin insolent agitant ses mèches et sa veste.
Il n'a jamais jamais été là. Elle n'a jamais été là.
Le Marcheur disparaît alors, abandonnant le charnier de ses vies à l'oubli.
Progression à travers des corridors obscurs. Maintenant les cris. La colère. La mort. Elles sont là, toutes ses victimes. Flammes, mort et destruction l'environnent. Fumées obscures. Les fantômes. Les fantômes, un millier d'apparitions, brandissant leurs moignons couronnés de lames tordues, leurs visages sont des masques de théâtre blancs, ils frémissent, semblent osciller entre la présence et l'absence. Herbe d'acier et loups de brumes. C'est une fin. Tous ont les yeux de la chouette et le sourire du loup, et fondent comme un seul être sur le Marcheur qui hurle, hurle ...


... Hurle dans le calme feutré d'un nouveau matin dans mon repaire de soie. Je m'éveille en sursaut, paniqué, épouvanté, ressentant encore cette sensation de lent étouffement. Un autre cauchemar, un autre jour.
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Kiel
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MessageSujet: Re: Castelrouge.   Castelrouge. I_icon20Jeu 12 Juil 2012 - 10:50

Thèmes pour l'event : "Allons détrôner Corwin"

I. Le parvis du Manoir.
Zelda - Song of Storms Orchestral

II. La Galerie des Reflets.
_ Amétis : Castlevania - Bloody Tears (Violin)

_ Yvan : Mass Effect 2 - The Normandy Reborn

III. Meth'i'on le Dévoreur, Destin-de-Haine.
Final Fantasy Echoes of Time - Last Boss

Toute autre epic music avec beaucoup d'instruments et qui envoie du gros son est la bienvenue !

IV. S'kyr'i'on le Maître des Serpents, Destin-Maudit.
Carmina Burana - Fortune Plango Vulnera

Globus - A Thousand Deaths

V. Le cinquième acte de cette tragédie pour trois acteurs dépend directement du quatrième acte !
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