Vies des Lions d'Alterac

Rappel du premier message :

Un post chaîne retraçant les activités de chacun à bord du vaisseau de la Maison, ou bien dans les campements établis lors des missions. N'hésitez pas à le faire vivre, que ça soit par cinq ou trente lignes sur les affaires de vos personnages, leurs manies et leurs secrets. Qui sait, du rp peut se créer grâce à ce moyen !

Kiel, depuis quelques jours, se fait discret, ne descendant que quelques minutes au mess des officiers pour emporter un repas dans sa cabine. Il dit être occupé au déchiffrage d'un objet. Cette nouvelle marotte de l'histoire ancienne n'est pas pur déplaire aux matelots, qui subissent de cette manière moins de crises de colère de sa part.

Tandis qu'à Hurlevent, James Longmaw, l'agent commercial sous les ordres de l'Argentier poursuit ses travaux de classement et de référencement des armes du catalogue de la Maison.

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Mer 21 Nov 2018 - 13:04

Siégeant à son bureau, devant un monceau de rapports et de notes de service des quatre coins de la galaxie Coeur-de-Lion en Azeroth, le duc Kiel se prit tout d'un coup à détourner la tête et à se laisser séduire par le paysage qui filtrait par la fenêtre à carreaux et meneaux. Par-delà le verre, c'était une fourmillante vie qui se développait, bruissante, criante, agitée, joyeusement stupide, tristement habile. Son coeur pouvait presque ressentir le grondement des possibilités qu'offrait Boralus, ce pourquoi ils étaient venus et bien plus encore.

Le Pavillon lui aussi palpitait d'une vie nouvelle, rendu habitable pour les envoyés d'Alterac par les efforts diligents de chacun, même de Kiel. Le bazar avait été rangé, les livres triés et étiquetés, les espaces de vie réorganisés et le garde-manger réapprovisionné. La cave débordait des vins fins, de l'hydromel de Dun Vor et des spécialités locales. Tout était prêt. Fin prêt pour le retour aux affaires.

(Plus d'infos dans le sujet Kul Tiras - Contre-attaque léonine)

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Sam 5 Jan 2019 - 11:01

La fin d'année fut particulièrement riche en évènements divers et variés. Tandis que l'Inexorable rencontrait son destin en Tiragarde, le duché est redevenu une place attractive, un véritable havre de paix dans la tourmente d'Alterac, avec une douzaine de familles venant s'enregistrer au bureau des offices en seulement quelques jours. Ils affirment que d'autres sont en train de venir, déplacés et désespérés, à cause de l'avancée de la Horde dans les ruines de la Capitale. Pour beaucoup, ces gens sont d'anciens membres du Syndicat, mais ayant abandonné définitivement leurs velléités destructrices pour seulement essayer de vivre une vie un peu meilleure et différente. Ils s'entassent dans les quartiers inférieurs de la Ville Basse en attendant un logement dans les différentes villes ouvertes aux étrangers, comme Bannonbeck ou la Marche-de-Brumenuit, si ce n'est la Ville Basse.

Le fort d'Ocrepierre ne désemplit pas de nouvelles recrues et les capitaines-instructeurs se font grande joie de former tout ce beau monde aux formations militaires, au maniement des armes, à la discipline et la loyauté aveugle envers les dirigeants Coeur-de-Lion. Il le faut bien, après les coupes sombres dans les deux grands régiments ducaux opérés par les guerres de Percevent et Lordaeron. L'été 39 devrait voir un retour à la normale de la situation des troupes.

Le retour des ducs et de leurs hommes, après six longues semaines d'absence, a su faire taire l'inquiétude et la grogne montantes au sein de la population, qui craignait la disparition des têtes dirigeantes, malgré la présence sur le trône de l'héritier Fingal. Ce retour au travail a su ouvrir la voie vers de nouveaux projets comme ceux de Percevent, mais aussi dans les premières Provinces avec le renforcement des exploitations de minerais, de bois et d'artisanat transformé. Néanmoins, des voix commencent à s'élever dans trois d'entre elles : en Aldunholm où l'on presse le pouvoir central et ses Voyants de la Destinée de régler le problème de la succession de Renver Winterlake ; au Joug Ducal, dans les deux provinces des Dagues et des Basses-Terres, où il est dit que des gens se rassemblent de nouveau pour se rappeler des anciennes traditions des clans éradiqués. Il va sans dire que ce problème-là est scruté de près, surtout s'il augure d'un soulèvement des quelques résidents soutenant tel ou tel descendant lointain des Kerss et des Brûlesang. Pour le moment, le Duc ne s'y est pas encore penché militairement, les troupes s'occupant encore d'opérations de surveillance sur les terres pacifiées dans les années précédentes.

Les fêtes de la Destinée se sont conclues sur une célébration originale, celle des Deux Frères, en l'honneur des deux dieux de fermeture et d'ouverture des cycles, Xun'e (le 31) et Aavard (le 1). Des processions furent organisées dans la ville, promenant de curieuses statuettes des deux déités en couleurs inversées, cerf noir et chacal blanc, que chacun peignit d'un trait de couleur en effectuant les prières rituelles pour démarrer l'année pur de ses méfaits de l'an dernier. De bonnes fêtes qui servirent à souder, une fois de plus, les habitants d'Aiglepic entre eux, tandis que dans la Citadelle, l'on étudie et conclut les recherches sur les papiers récupérés de l'infiltration de la Fonderie Corsandre. Une nouvelle mission se profilait à l'horizon.

La beuverie consécutive à l'Anniversaire ducale fut, chose extraordinaire, encore plus mémorable que l'an dernier. Si Kiel fit comme il voulait, c'est-à-dire aller à la joute en armure complète et caparaçon ... sur le dos de Pertinence en criant qu'il était désormais Empereur du Nord, d'autres furent encore plus créatifs, à l'instar du Baron Vandors qui fit la luge dans les escaliers et les descenderies pour sa fille Léonor. La Généralissime passa la soirée à démontrer ses talents à des jeux à boire de plus en plus raffinés et difficiles, avant de tout envoyer valser, boire les fonds de verre et déclarer le Salon Rouge comme étant sa chambre. Ce que firent les autres est à leur discrétion.

Le retour des hommes d'armes de la Maison a été vivement remarqué : enfin les braves étaient de retour depuis l'autre côté du monde et revenaient de plus loin encore ! Chacun fut pris en charge à la hauteur de ses bobos, Kiel recevant le plus d'attention pour sa collection de côtes cassées, contusions, muscles tordus et autres. Ceux qui avaient subi les cauchemars infligés par le Sans-visage avaient trouvé réconfort dans les mots du caporal Revys ou bien dans les excès d'une petite fête improvisée à la Citadelle.

Mais les impératifs de vie et de guerre reprirent bien vite leurs priorités. Des détachements de volontaires chargés de matériel quittèrent Blanchelonde pour rallier la nouvelle conquête ducale, Finismonde, pour y installer un petit port et commencer la réhabilitation de la prison en complexe minier. Un petit discours ducal lors de la fête a d'ailleurs félicité et remercié tous ceux ayant pris part à l'aventure et leur décernait une prime assez substantielle.

Les dossiers en souffrance s'empilaient et devraient bientôt trouver solution : aux côtés de son écuyer improvisé en la personne de la jeune Sarah Greenhall, fille adoptive de Niamh, alliée de la Maison, l'affaire des Basses-Terres devrait être la première réglée. On parlait également de la chasse à la créature corrompue qui avait plongé dans la folie une grande partie de l'équipage de l'Inexorable, qui gisait toujours désossé dans l'Estuaire Gémissant de Tiragarde. Cette mission avait officiellement été confiée au Comte de Bergsäng par le Duc lui-même, en guise de mise à l'épreuve pour sa vassalisation. Enfin, on évoquait également une discussion future entre le Duc et le Baron Vandors senior, sur un sujet qui n'avait pas filtré.

Messages : 1 Date d'inscription : 18/02/2019

Première traversée.

La jeune fille avait été radieuse sur le navire. Remettre un pied un pont c’était un peu sa madeleine de Proust, sa guimauve sur son chocolat.

Elle observait avec attention chaque personne rencontrée, ne se souciant pas trop d’être perdue : elle finirait bien par coller un nom sur un visage ainsi qu’un avis.

Nìamh lui avait bien signifié de faire des efforts sur le vocabulaire, les phrases, et la manière d’être. Aussi se sera-t-elle contentée de virer ses bottes pour marcher sur le plancher, sans chercher à investir les mâts et simplement profiter du vent et de l’embrun sur son visage.

Pour quiconque l’aura croisée et lui aura parlée, ce n’est pas très compliqué : c’est une adolescente, qui n’a pas froid aux yeux, avec une franchise caractéristique et sans spécialement de filtre si ce n’est la fichue recommandation de sa tutrice (Elle fait tout de même bien des efforts avec le Duc surtout). Elle n’a aucun problème à parler de son histoire particulière, ni même d’exposer ce qu’elle estime être les faiblesses de Nìamh à son encontre. En clair : c’est une petite bourrine qui sait appuyer sur tous les points qui peuvent faire mal sans aucune once de pitié. En revanche, si la pitié n’est pas là, il y a la compréhension : elle pardonne autant qu’elle appuie sur la douleur. A se demander de qui elle tient ça…

C’est vers le comte de Bergsäng qu’on l’aura aperçue le plus souvent, quand elle n'aura pas été dans l’entourage du duc. Peut-être se sera-t-elle pris d’intérêt pour celui qui avait prouver ses compétences culinaires (Après tout, en bonne adolescente, l’appel du ventre était parfois déterminant.) Pour elle, tout cet univers plein de comtes, de barons et autres est complètement nouveau et obscur.

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Arathie.

Fraîchement débarquée comme ses compagnons de voyage sur la terre ferme Arathienne, elle cherche essentiellement à fureter tranquillement, sans excès, juste curieuse de l’endroit. Voir à apercevoir quelqu’un en particulier, mais qui ? Elle s’attarde notamment dans tous les lieux d'entraînement et d’armes.

Elle était d’ailleurs réglée comme une horloge dès l’aube, trouvant un morceau à manger avant d’aller s’entraîner. Si Nìamh n’avait pas l’air douée pour enseigner les manières, on voyait en revanche que l’éducation martiale de Sarah était plus qu'intéressant. La demi-portion maîtrisait déjà bien l’épée, le sabre, la dague, et la combinaison des deux. Son style allait vers un ensemble de coups francs et directs à son image, refusant de céder du terrain, mais elle repassait aisément dans un style plus sautillant, plus léger, pour tenir compte de sa stature de jeune fille incapable pour l’heure de rivaliser avec la force brute d’un adulte. Affronter un paladin et une éclaireuse chaque matin semblait l’avoir disciplinée à savoir s’adapter à la carrure et au style de son adversaire.

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Mer 6 Mar 2019 - 13:57

Au retour de leur première journée d'investigation du village d'été en ruines de l'ancien clan Brûlesang des Basses-Terres, le bilan était clairement décevent : beaucoup trop de questions avaient été posées, rares étaient celles à avoir reçu réponse. Par chance, les symboles avaient été recopiés et les dessins transmis aux autorités cultuelles, en la présence des deux chevaliers du Sacrifice dépêchés sur place dès les premiers appels à mobilisation pour cette mission. Deux des soldats de la Maison, le Comte de Bergsäng et Sasha accusaient de lourdes blessures, os brisés et inconscience profonde, touchés par une corruption terrifiante. Personne ne savait qui était ce mort retrouvé à côté du village, ni pourquoi le village avait été piégé intentionnellement.
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Deux jours plus tôt, les ducs avaient annoncé leurs intentions de se rendre au Sanctuaire Infini à deux pour implorer le conseil des Puissances divines qui y résidaient régulièrement. Rien n'avait su les retenir, ni leur faire accepter d'escorte. En quelques minutes, ils avaient quitté le camp avancé sur leurs chevaux rapides. Ils finirent par revenir, au matin du six, quelque peu secoués, portant quelques blessures et coups, mais visiblement d'excellente humeur.

Leur retour semblait coïncider avec le retour de l'espoir, comme le soleil après la pluie : les deux blessés graves s'étaient réveillés.

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Les deux avaient été promptement conduits dans une tente à l'écart du camp. Installés sur des lits de camp, ils n'avaient eu de cesse de se tordre de douleur et d'effroi alors que leurs esprits étaient régulièrement attaqués, cibles de cauchemars terrifiants, d'hallucinations malveillantes et de murmures déments. Correctement entravés pour les empêcher de remuer leurs membres brisés, ils avaient lentement sombré dans un sommeil profond, presque semblable à celui de la mort. S'ils rêvèrent durant cette période, ils ne s'en souvinrent pas, car le réveil finit par venir, un réveil lent, pâteux, comme après une monumentale beuverie, rendu encore plus difficile par l'ambiance crépusculaire dans la tente.

Une lanterne, posée au centre, éclairait tout juste la scène, jetant des feux étrangement bleu pâle. Deux formidables silhouettes se tenaient ici, l'une debout près de l'entrée, l'autre à genoux devant le luminaire. Si l'une était massive, l'autre était plus menue, mais toutes avaient en commun de porter une armure lourde sombre, cape et casque intégral, les rendant totalement anonymes et effrayants. Un murmure peu distinct montait de l'homme agenouillé, probablement une prière. La femme, remarquant le réveil des deux, vint à leur rencontre et leur tint un bref discours, sur un ton métallique et résonnant.

« Grâces Lui soient rendus, vous avez vaincu vos propres ténèbres, mais vous resterez ici encore deux jours de plus, pour nous assurer de la purification de vos âmes, sans sortir ni prendre de bain. Après cela, seuls le temps et les bons soins vous rendront vos bras et jambes. »

Elle finit par faire demi-tour et quitter la tente tandis que son complice se relevait pour prendre sa place de garde-malade, la visière tournée vers eux. Si d'aventure Gilderoy ou Sasha se piquaient de l'idée d'examiner leur corps, au demeurant dénudé, il leur apparaîtra qu'ils ont été « tatoués » dans leur sommeil de nombreux symboles, à la peinture violette pour la damoiselle furtive, à la peinture rouge pour le Comte. S'y retrouvaient pêle-mêle des runes et glyphes, ainsi que des dessins plus élaborés, le plus souvent des yeux tranchés par des couteaux et sur la poitrine de chacun, une tête de loup stylisé. A la moindre tentative pour toucher ces marques, la voix traînante de l'un ou froide de l'autre retentissait :

« Gardez-vous de toucher à vos marques. »

Ni plus ni moins. Les deux jours paraîtront longs, mais le duo fera, avec mesure, la conversation aux deux convalescents, sans entrer dans les détails de leur sauvetage spirituel. Les deux Chevaliers du Sacrifice avaient bien oeuvré.

L'arrivée au camp avancé de la Maison aux Basses-Terres des partisans de Lycia Longchemin n'est pas passée inaperçue : beaucoup d'officiers et de soldats, vétérans de la guerre ayant abouti à la réunification d'Aiglepic, ont reconnu en la jeune femme au visage tatouée sur toute sa moitié gauche une fille éloignée du dernier Archonte des Basses-Terres, Thiariden Brûlesang, dit le Chacal. Quelques mots forts ont été lancés, ont éclaté entre ces officiers et la trentaine de ces gens se disant "maraistreurs" avant que le duc en personne ne vienne calmer le jeu.

Lycia et ses partisans se sont installés au centre du campement, sur ordre de Kiel pour "favoriser leur intégration", comprendre par là leur surveillance. Ils se sont pliés de bonne grâce à l'ordre, attendant le jour de la bataille finale contre les forces corrompues de l'Indicible pour récupérer leurs hommes et femmes capturés.

Le destin de cet embryon de clan est suspendu au bon vouloir de Kiel, qui n'a pour l'instant pas donné de suite favorable ou défavorable, en dehors de l'accord de principe posé pour échapper à l'épineuse situation à Bannonbeck. Il est évident qu'il y a nombre d'avantages et désavantages à laisser renaître le clan des Basses-Terres, mais quel partie emportera l'adhésion du duc ?

Raiponce de Lorraine Messages : 523 Date d'inscription : 30/06/2012 Age : 30

Cederwynn, au retour mais également sur le chemin du camp, ne s'est sincèrement pas donné la peine d'un tel politiquement correct à l'encontre des "maraistreurs". L'éclat du regard perçant la porcelaine de son masque avec autant de tranchant que celui de son tomahawk ne pouvait laisser que bien peu de doute quant aux intentions de la duchesse vis-à-vis de ceux qu'elle ne ménageait pas de qualifier de transfuges.

Elle rodait autour de leurs tentes, la main sur ses armes et la haine dans les yeux. Ses scalps frémissant à l'idée de recevoir de nouveaux voisins.

Un seul mot aurait suffit, que dire un seul mot, un geste, un seul. Et ce n'est pas la justice des Hommes qui parlerait, mais bien celle des Dieux. Et si cela risquait de faire grincer quelques dents, il y aurait au moins, un peu plus loin, un sanglier qui se prendrait à sourire.

Ce n'était pas l'éclatante victoire espérée, ni même un retour glorieux à la Citadelle, bien au contraire. La troupe ducale engagée était rentrée lentement, quittant ce camp avancé occupé pendant plusieurs semaines au coeur des Basses-Terres, amputée d'un tiers de son effectif, charriant son lot de blessés graves ou légers. Nombre des combattants engagés étaient traumatisés psychologiquement par les horreurs déchaînées dans ce vallon maudit. Le butin était maigre : il n'y avait qu'une vingtaine d'hommes prisonniers, ceux qui suivaient Lycia Longchemin, dévastés de la perte horrible de leurs compatriotes aux mains de la bête dont le nom était prononcé avec effroi, Aral'chekir.

Le procès des dissidents du sud était en pleine préparation. Tandis que la Salle du Trône était apprêtée pour l'évènement, Kiel ne ménageait pas ses efforts pour apaiser et consoler celles et ceux qui avaient perdu des proches dans les combats acharnés. On pouvait le voir aller ici et là, en armure de bataille encore, distribuant ses mots et ses attentions à ses hommes, sans compter son temps. L'été s'annonçait mal.

L'existence dans ce coin d'Alterac se fait un peu plus douce dès lors que l'été revient. Aiglepic et ses voisins n'échappent pas à la règle : hommes et femmes, tous sujets sous le regard bienveillant et attentif du duc, travaillent contre la montre avant le retour des mauvais jours. Les petits champs autour de la Citadelle sont mis en cultures, les travaux dans la ville basse s'achèvent, les artisans de tous les métiers s'activent et produisent inlassablement avec les matières et ressources qui vont et viennent. Le fort d'Ocrepierre, vaste zone dédiée à l'entraînement et la formation des soldats des deux grands régiments d'Aiglepic, Azur et Sable, a vu affluer un nombre record de recrues, pour la plupart volontaires, et d'autres issues des services de justice, souhaitant racheter leur peine en servant militairement sous les drapeaux.

Si les lois s'assouplissent très légèrement avec la levée de la loi martiale, le duché et ses satellites restent gouvernés par une Loi rigoureuse et sévère. En attestent les différentes chasses effectuées contre les groupes cités comme interdits, Syndicat, Cultistes de l'Indicible, Chevaliers de la Mort, Ecarlates, etc. Ces traques contribuent à renforcer la cohésion entre les habitants d'Aiglepic et contribuent à augmenter encore le prestige de l'Ordre du Sacrifice, qui attire quelques aspirants pour regarnir ses rangs.

En matière de juridique, le procès des révoltés des Basses-Terres, de Lycia Longchemin et de ses hommes s'est achevé sur de lourdes condamnations pour chaque présent, les trente personnes présentes devant payer des amendes s'élevant à des sommes ridiculement élevées. Ils ont tous choisi les travaux forcés pour rembourser leurs dettes. La question du clan des Basses-Terres n'a pas encore trouvé de réponse de la part du duc, que l'on dit toujours indécis. Il se dit simplement qu'il pourrait transformer les peines des forcenés s'il décidait d'autoriser Lycia à refonder le Clan des marais du sud d'Aiglepic.

L'été a bel et bien commencé, sous les vivats et les chants de la fête de l'été, dédiée au dieu solaire Havish, pendant une semaine entière. C'est l'occasion de se détendre un peu et d'oublier les tracas et les peines du quotidien et de la vie en Alterac. Kiel s'y montra le premier jour et lors des cérémonies religieuses, mais il se montra distant, préoccupé, ne quittant plus désormais ses livrées entièrement noires.

En Percevent, enfin, l'Institut Lac-d'hiver a été inauguré en fanfare sous les applaudissements du duc et de la duchesse ainsi que du jeune Seigneur de Percevent, Fingal. Le vaste complexe de bâtiments est désormais opérationnel, et s'il n'accueille pas encore de chercheurs sur l'azérite, ses salles de classe sont prêtes à accueillir pour la prochaine rentrée des apprentis alchimistes et ingénieurs.

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Lun 16 Sep 2019 - 10:47

L'été fut assez tranquille en Alterac. On put y mener ses projets de vie, de construction ou de rénovation sans qu'une nouvelle catastrophe ne tombe sur la Ville Basse ou les différents petits villages du duché. La Fête de la Destinée fut belle et marquée de commémorations pour les morts de la guerre de Percevent et de Lordaeron, l'an dernier.

Le duc aurait de grands projets pour un terrain laissé vide au sud de la cité principale, ainsi qu'un lopin de terre dans la Ville Basse : respectivement un parc d'attractions et un jardin public. Si la nouvelle du premier fut perçue avec un enthousiasme mesuré, ce ne fut pas le cas pour le second : un jardin était une chose qui manquait beaucoup à la Ville, et l'on s'assura que l'espace dédié soit d'ores et déjà fin prêt pour les travaux. Le plan avait été confié à la Duchesse.

En Norfendre, du côté d'Avarras, les choses vont bon train depuis que les discussions avec Verbourg ont porté leurs fruits. Les matériaux offerts par la colonie, des barres de cobalt et des citrines, ont été distribué par l'Archonte Myswelt aux artisans locaux. Et ce, malgré les rumeurs faisant état de l'assemblement de forces maléfiques dans la région ...

Le retour des soldats alterans et de leurs dirigeants en Aiglepic fut l'occasion d'un petit banquet des plus joyeux. Vins, bières et festins furent de la partie tandis que l'on expliquait de façon officielle que la menace réprouvée avait été anéantie mais que l'arme des légendes était inutilisable. Cependant, une personne brilla par son manque d'entrain, le duc lui-même. Kiel était, depuis leur retour enchanté, d'une humeur chagrine, mélancolique voire carrément dépressive. Il n'y avait guère qu'en l'exclusive compagnie de Cederwynn que le Seigneur d'Aiglepic retrouvait un peu d'allant et un brin de sourire, mais redevenait silencieux et sans envie dès qu'il se retrouvait seul, ou devant ses obligations, sauf sur le sujet des recherches à Percevent entourant les armes azéritiques. Fingal, quelque peu alarmé de ce comportement, ainsi que par l'étrange marque dans la paume de son père, a décidé de se rendre en Hurlevent consulter quelques sources et trouver de quoi alléger son fardeau.

Nul doute que la Chute dans le grand puits, poussée par l'urgence et la précipitation, avait durement influé sur la psyché déjà instable de Kiel. Il avait oscillé entre désespoir, abattement, acceptation de la mort et la folie furieuse quand il avait été au fond de la caverne, le tout mélangé à une dose d'adrénaline telle qu'il avait du mal à supporter le retour à Aiglepic, dans la mauvaise paix glaciale du Nord, plus une trêve qu'autre chose.

Reçue quelques jours plus tôt, une demande d'audience par un groupe se faisant nommer Compagnie du Corbeau et présentant un accord possible entre eux et la Maison a été validée. Ce soir, au Palais du Solstice d'Hiver de Hurlevent, le duc fait leur rencontre et discutera de leurs desiderata.

De plus, il semblerait qu'il y ait du mouvement dans le Nord, entre Alterac et les Maleterres. D'anciennes factions se mettent en action : ordre de Lumineux, faction dérivée de la Croisade Ecarlate, même la Lame d'Ebène. Aiglepic constate et observe depuis son pic solitaire et ne statue pas encore sur sa position diplomatique.

L'audience se déroula plutôt bien, compte tenu des demandes de la Compagnie du Corbeau et du caractère bien connu de Kiel. Ceux-ci jouèrent un jeu honnête, présentant la situation comme elle apparaissait : le saint Ordre des Dévoués, une faction de religieux de la Lumière versant dans le fanatisme dans leur culte de la Lumière et d’une divinité mineure nommée Astara, qui avait contacté il y a plusieurs années la Maison, pendant les évènements de Draenor, menaçait maintenant l’indépendance d’Aiglepic par ses volontés hégémoniques. Toujours sur la défensive, mais soucieux des intérêts de son peuple, le duc fut sensible aux récits faits, qui concordaient avec ses propres renseignements. Son Altesse mit à l’épreuve l’Archimage et ses suivants en leur ordonnant de récupérer pour son compte un domaine ruiné situé au nord de la Vallée de Licht, la cité d’Altegraad. Si ceux-ci reviennent victorieux, une concorde serait mise en place pour de plus amples opérations armées de défense des intérêts de la nation d’Aiglepic et du peuple libre d’Alterac. Pour le duc, pour le Seigneur Cœur-de-Lion, je rugis !

La situation géopolitique d'Alterac et des régions limitrophes semble s'être brusquement détériorée, ou bien est-ce depuis plusieurs années mais sans que l'attention du Seigneur d'Aiglepic ne s'y soit portée ? Cet Ordre des Dévoués, qui hier encore se contentait de prêcher ses vérités sur la Lumière devant des alterans quelque peu dubitatifs venait d'empocher l'allégeance d'un gros duché situé entre les marches orientales d'Alterac, Strahnbrande et les Maleterres de l'Ouest. On dit que la vaillante Clairbois aux chasseurs redoutables et à l'irréprochable orthodoxie de Lumière battait maintenant la bannière des Dévoués. La guerre semblait gronder chez eux.

Et si ce n'était que ça ... Des dissidents de la Croisade écarlate, assemblées en une nouvelle confrérie plus pragmatique et à peine moins étroite d'esprit se montreraient bien plus loin au nord, vers les vallons menant à Atreval. Les ombres de la guerre s'amoncellent à l'horizon, Kiel le pressent. Cela a beau ne pas être la Cinquième Guerre qu'il appelle de ses voeux pour anéantir totalement la Horde, la rumeur des armes semble donner une énergie nouvelle au farouche petit duché. Les travaux de pavement de la route liant Percevent à Aiglepic sont déjà achevés, sur les pentes méridionales du Cratère, des hommes sous le secret, ingénieurs et soldats, dont une jeune damoiselle aux cheveux de neige argentée, procèdent à des essais d'explosifs de nouvelle génération aux éclats d'or et de ciel. L'Institut Lac-d'Hiver tourne à plein régime. Avec la fonte des neiges le fief de la Maison Coeur-de-Lion refleurit et se développe, sous l'égide bienveillante des ducs que l'on affirme guidés par les Deux Justices, de Havish et Tarahim.

A tel point que l'on assiste à de nouveaux mouvements de populations, des lassés du Syndicat, du banditisme à petite et moyenne échelle, des désabusés des différentes Croisades. Ce sont des dizaines de personnes qui arrivent chaque semaine et les services juridiques Valenfleur sont débordés, à tel point que les étudiants du duché sont encouragés à rejoindre des classes de Droit pour susciter des vocations. ll y a un peu plus de marchands et de colporteurs qu'à l'accoutumée sillonnant le pays pour commercer, et beaucoup semblent plus pressés que d'aventure, ne s'attardant qu'un jour ou deux dans les gros bourgs de Perlerive, Marche-de-Brumenuit, Bannonbeck, la Ville Basse et auprès des clans, traversant les routes avec leurs caravanes pour acheter et vendre le produit de leur travail. La seule chose inhabituelle est leur nombre et leur empressement, qu'ils indiqueront comme dû notamment à la crainte d'une attaque de maraudeurs réprouvés, en recrudescence depuis la chute de Fossoyeuse.

Les ducs furent de retour en Aiglepic la nuit dernière, revenus avec des invités, sembla-t-il aux observateurs politiques, accompagnés d'un Archimage, d'une Brisesort, d'un Démoniste et de ses apprenties ainsi qu'un Tisse-Brume. Une discussion eut lieu entre le seigneur d'Aiglepic et les émissaires de la Compagnie du Corbeau au Salon Rouge et se conclut sur un accord entre les deux, manifesté par un décret publié au petit matin accordant l'hospitalité et la même liberté de circuler dans la Ville Basse qu'aux arrivants attirés par le duché de la Maison Coeur-de-Lion. Il y avait peu à dire, si ce n'est qu'ils se montraient assez discrets et ne faisaient pas de vagues sous les regards suspicieux et méfiants des alterans.

Au matin Kiel avait déjà filé, arguant d'une visite urgente à rendre à son fils Fingal en Percevent, et plus précisément à l'Institut Lac-d'Hiver.

Messages : 9 Date d'inscription : 07/01/2017

C’est un étrange trio qui se sera présenté à la boutique de la Griffe du Lion de bon matin, à une heure brumeuse où les rues étaient encore peu animées, si ce n’est quasiment désertes.
Ils n’avaient guère l’allure des clients habituels qui fréquentaient les lieux; quoique leurs atours, pour deux d’entre eux, trahissent un train de vie aisé, ils ne paraissaient pourtant pas de sang noble, et aucun d’eux n’avait vraiment l’allure d’un guerrier.
C’était un jeune homme à la crinière de boucles blondes qui menait la petite équipe et se présenta au comptoir; on ne lui donnait pas plus de la vingtaine, et pourtant ses camarades, une femme aux cheveux blancs et à la peau marquée de glyphes, au côté d’un homme à la trentaine bien martelée par une vie plus aventureuse, le suivaient.

C’est ce dernier, cependant, qui vint déposer l’objet de la commande sur le comptoir : une épée usée par maints combats, presque une antiquité d’après sa facture typiquement kaldorei; dont les runes brisées demandaient à être gravées à nouveau.
La jeune femme, présentée comme mademoiselle Joie, se chargeait de fournir le tracé; les artisans de la Maison de les graver sur le métal. Le reste serait à la discrétion du petit groupe, annonça le jeune homme. Lequel ne manqua pas de préciser que le prix des forgerons serait le leur.