Vies des Lions d'Alterac

Rappel du premier message :

Un post chaîne retraçant les activités de chacun à bord du vaisseau de la Maison, ou bien dans les campements établis lors des missions. N'hésitez pas à le faire vivre, que ça soit par cinq ou trente lignes sur les affaires de vos personnages, leurs manies et leurs secrets. Qui sait, du rp peut se créer grâce à ce moyen !

Kiel, depuis quelques jours, se fait discret, ne descendant que quelques minutes au mess des officiers pour emporter un repas dans sa cabine. Il dit être occupé au déchiffrage d'un objet. Cette nouvelle marotte de l'histoire ancienne n'est pas pur déplaire aux matelots, qui subissent de cette manière moins de crises de colère de sa part.

Tandis qu'à Hurlevent, James Longmaw, l'agent commercial sous les ordres de l'Argentier poursuit ses travaux de classement et de référencement des armes du catalogue de la Maison.

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Mar 8 Nov 2016 - 15:34

Tôt ce matin, alors que le ciel rosissait à peine, les voiles noires frappés du lion doré de la frégate ducale L’Inexorable furent visibles depuis les quais du port de Hurlevent. Il fallut encore quelques heures pour clore l’ensemble des manœuvres d’approche et d’amarrage du fier navire et laisser descendre ses passagers, d’abord les débardeurs et les serviteurs à pied d’œuvre pour charger tout le contenu de la cale du vaisseau dans des chariots spécialement affrétés ; puis la famille ducale d’Aiglepic. L’on put ainsi voir la haute silhouette de la Duchesse aux côtés de celle, plus petite et râblée de son époux, accueillis par leur fils héritier.

Aperçue bien plus en pleine réouverture de leur résidence d’hiver au quartier des Mages, évacuée en hâte il y a de cela trois mois, il apparaît comme évident que le seigneur Cœur-de-Lion venait reprendre en main ferme ses affaires.

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Ven 11 Nov 2016 - 0:29

Le duo d'Althain, le soir même de leur retour en Hurlevent, s'était éclipsé de sa demeure hivernale sans dire mot de sa destination. Ce que l'on en sait, c'est qu'il était question d'une soirée de débauche, comprenant un certain lot d'alcool et de bonne franquette. L'entrain, rare, que l'on avait pu lire chez le Duc laissait présageait, en plus de ces indices, qu'ils se rendaient tous deux en Sombrelune.

Cette destination laissait également deviner qu'il ne faudrait pas compter sur eux avant le lendemain, et encore. Le temps de se remettre, que voulez-vous.

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Sam 26 Nov 2016 - 10:33

Les reconstructions en Aiglepic avaient commencé, malgré la saison froide bien installée. Grâce aux ressources obtenues ici et là, auprès des contacts et alliés du Duc, les premières habitations du quartier nord avaient de nouveau vu le jour, mais inhabitées pour l'instant. De plus, les forges en ruines du quartier sud avaient elles aussi reçu les soins attentifs des bâtisseurs alterans et trois d'entre elles, sur les neuf canoniques, étaient enfin debout.

Des chargements de ressources avaient enfin été acheminées en Aiglepic, des minerais de la Mine du Traité du Nord, du naphte et des madriers de Norfendre, et on était dans l'attente d'autres, de céréales, de bois et de pierre. La perspective d'un hiver de famine est toujours bien ancrée dans les esprits et inquiète la population. Les rumeurs concernant le territoire lointain et allié d'Aschenfahl n'arrangeaient en rien ce climat tendu, et ce, malgré la publication officielle des dates des fêtes de la Destinée pour les deux dernières semaines de l'année.

Citation :: Ma chère Félixia,
Je sais que tu es occupée avec la Legion qui envahit les terres du Lion. Mais, avec les conseillers d'Avarras, nous aimerions avoir ta permission de vider la Planque. Tu es la dernière de la Confrérie, tu as vécu beaucoup de choses là bas. Répond moi dès que tu as le temps. Ne crève pas s'il te plait. Ou fais le avec honneur.
Victor.

La Généralissime, occupée à fuir Cederwynn, gribouilla sur un parchemin froissé une réponse courte:

Citation :: Faites ce que vous voulez, je m'en fous.

A peine le billet reçu qu'un groupe d'hommes partirent faire un état des lieux et surtout un grand déménagement. Les meubles furent envoyés au fief pour les villageois. Beaucoup de lits et de tables étaient présents, l'auberge et les habitants purent recevoir un confort qui leur réchauffa le coeur avant l'hiver rude qui les attendait. Les meubles luxueux des quartiers du Chef furent vendus, ainsi que tous les effets inutiles au peuple.
Les armes finirent entreposées afin de servir d'équipement aux nouveaux soldats d'Avarras. Celles en piètre état furent fondues. Enfin, le trône, fournis d'accoudoirs d'or, fut fondus en petits lingots.

Quelle surprise le Duc D'Althain a eu, en recevant une missive d'Alastor, annonçant l'arrivée à Aiglepic d'une cargaison d'armes en surplus ainsi que les bénéfices des ventes. Cette sommes, serait une participation supplémentaire à l'effort de guerre, mais aussi un cadeau de voile d'Hiver aux habitants d'Aiglepic et des autres contrées.
Deux petites boites accompagnaient la lettre: des gants en peau de murène retrouvées vivantes dans le QG par on ne sait quel miracle. Ces deux boites étaient destinées à la Duchesse et à Félixia, mais cette dernière refourgua la sienne au Baron Vandors qui passait par là.

Aujourd'hui est le début des jours de fête du duché, avec l'anniversaire du Seigneur d'Aiglepic, fêtant ses 36 ans. En dépit du temps polaire et des reconstructions à peine initiées, l'humeur des habitants est aux réjouissances, avec banquet, concours et danses qui annoncent en grande pompe les deux prochaines semaines, consacrées à la Destinée, au Voile d'Hiver et à la nouvelle année.

Depuis trois jours, les fêtes de la Destinée battent leur plein en Aiglepic. L'évènement phare juste avant le Voile d'Hiver, fêté en même temps, fut l'inauguration d'un monument aux morts et disparus dans la cité basse, sur l'une des places adjacentes à la grande place centrale et sa fontaine. Le monument consiste en un épais bloc de granit noir poli à la perfection, un pavé sur lequel un lion blessé et en pleurs se repose, protégé par un aigle posé sur son échine le protégeant de ses ailes déployées. Sur chaque face, des textes commémoratifs y sont gravés profondément.

Banquets et célébrations se succèdent, et l'on y vit de nombreuses personnalités de la Maison et d'Aiglepic, même les Archontes venant des possessions les plus éloignées avaient fait le déplacement, Elroy Withers de l'Emprise de Castafol, Aidan Myswelt et Alastor Herbert, accompagnés par Victor Friest du Norfendre, les ambassadeurs divers et des amis éloignés, dont le médecin Wakefield qui fut aperçu pendant de longues heures en discussion avec un seigneur d'Aiglepic des plus joyeux.

C'est en cette froide journée de décembre que furent publiés aux quatre coins de la ville en reconstruction et de la citadelle les décrets relatifs à l'usage et la possession des magies dites ténébreuses. Etaient désormais bannis du duché et de ses alentours les démonistes renégats, les manipulateurs du Fel, du Vide, de l'Ombre en tout genre, ceux qui traitaient avec des puissances obscures et toute magie jugée néfaste par l'Alliance. Ils seraient traqués sur toutes les terres d'Aiglepic, sans relâche, par les enquêteurs ducaux sous la responsabilité de l'Archonte Winterlake et traduits en justice pour des procès aux résultats attendus, la mort ou l'extradition vers Dalaran dans de rares cas.
Fut également prononcé la poursuite du régime d'exception pour encore plusieurs mois, avec ses lois plus sévères pour garantir l'ordre dans une nation qui portait toujours les stigmates des combats contre la Légion.

Ces annonces furent accueillies favorablement et de nombreux habitants souhaitèrent prêter main forte pour pourchasser les ennemis déclarés d'Aiglepic.

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Mer 4 Jan 2017 - 14:24

C'est avec le classique récital de piano et cornemuse que s'achevèrent hier soir les fêtes de la Destinée de l'an 36. Morceaux traditionnels, créations originales pleines de charme, de vie ou de rythme, le caractère virtuose et flamboyant du couple ducal avait enchanté les auditeurs qui retrouvèrent, ravis, leurs quartiers dans la Citadelle.

Malgré toutes les bonnes volontés affichées, seul un petit dixième des habitations et infrastructures de la ville basse avaient pu être rebâties avant que les grands froids ne s'abattent, inhabités pour l'instant. Tous attendaient les beaux jours pour que reprennent les travaux, qui s'annonçaient bien avec la réception d'une très grande quantité de bois en provenance du domaine des Greenhall.

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Mer 25 Jan 2017 - 13:55

Suite à la grande audience d'hier soir, le Régiment Smith compte une nouvelle recrue, la demi-elfe Aleyrah. Celle-ci avait d'abord participé pendant une petite heure aux réjouissances données dans le Salon Rouge, célébrant la prochaine offensive de la Maison sur le Fort d'Outrebrume, puis avait filé pour ramasser ses menues affaires, quelques vêtements et babioles données par les habitants encore logés dans la Citadelle qui lui étaient reconnaissants pour son application à la tâche de nettoyage. Elle fut visible plus tard dans les quartiers du régiment pour s'installer et embrasser sa nouvelle vie.

Elle fut rejointe ensuite par Khartwold, qui se mit en devoir de lui expliquer les tenants et aboutissants du service auprès des Coeur-de-Lion et qui lui permit d'aborder avec plus de sérénité son devoir.

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Ven 27 Jan 2017 - 12:23

Ce matin, faisant écho aux volontés du duc de reprendre les affaires et le grand commerce maritime, plusieurs architectes et géomètres furent envoyés en Arcy et attendirent des ordres de la Famille Vandors pour se mettre à l'oeuvre et rendre au port de Blanchelonde son efficacité d'antan et sa place de plaque tournante des affaires commerciales des Coeur-de-Lion. Ils n'étaient pas venus les mains vides, mais chargés des documents officiels prévoyant un versement d'argent des plus conséquents pour accélérer le chantier.

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Sam 11 Mar 2017 - 19:11

Un redoux de quelques jours sur Alterac a permis aux ouvriers d'Aiglepic de travailler plus vite à la reconstruction de la cité basse, et l'on estime que les travaux sont terminés à 60% désormais. Deux forges de plus ont ainsi pu retrouver contenance, tout comme l'intégralité des bâtiments officiels. La chapelle de la Lumière, elle, fait grise mine avec ses vitraux toujours réduits à l'état de verre pilé. Les efforts du Chancelier pourraient peut-être porter leurs fruits et trouver un maître-verrier au sud de Hurlevent.

Si le moral de la population est globalement bon, une certaine inquiétude sévit, le duc ayant ordonné un durcissement des contrôles à la grande entrée du duché, la Porte de la Tourmente. Les Chevaliers de la Mort, peu importe leurs motivations et leurs allégeances, sont traqués et, pour ceux qui seraient trouvés sur les territoires contrôlés par la couronne d'Aiglepic, expulsés manu-militari si ce n'est exécutés. Des directives de la même eau furent transmises aux autres bastions de la puissance Coeur-de-Lion à travers le Nord et Azeroth pour leur interdire toute entrée.

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Sam 18 Mar 2017 - 10:44

Le port de Blanchelonde en Arcy connaît un petit pic d'activité ! Et pour cause, le Triomphe de la Justice, le navire-cargo ducal est à quai pour être chargé des marchandises demandées par le contrat liant les Hawthorn aux d'Althain. Il prendra la mer demain, et tous espèrent qu'il arrivera sain et sauf à Port-Noventa dans cinq jours, sans croiser ce fameux navire du Fléau. Dans tous les cas, la garnison des soldats est parée à toute éventualité.

En Aiglepic, les choses poursuivent leur cours lent, les hommes s'entraînent et construisent. Le Fort d'Outrebrume est toujours surveillé, et les rares escouades qu'il envoie sont rapidement défaites. Si la directive ducale est de laisser l'objectif de côté, il est évident qu'il ne sera pas oublié. Le Ravin de Riel'i'on crache à nouveau des démons venus de Percevent et bien que les clans les repoussent à chaque fois, il devient évident que le Cratère et le portail de la Légion ouvert là-bas est redevenu la cible première de la Maison. Lorsqu'il est interrogé sur ce point, Kiel répond qu'il faut trouver quelque chose pour fermer ce maudit portail et qu'il ignore comment faire en dehors de se rendre sur les Îles Brisées pour trouver des réponses.

D'ailleurs, le Lion d'Ambre passe quelques jours en Hurlevent, dans sa résidence citadine du Palais du Solstice d'Hiver, en vue de sa participation en tant qu'exposant à un tournoi d'armes le lendemain. Les employés de la Griffe du Lion sont sur la brèche et se préparent eux aussi pour la grande occasion. Le Seigneur apparaît comme fatigué, le regard hanté. Il marmonne que quelque chose de sinistre va revenir. Les efforts de son épouse, tendre et attentionnée comme toujours, parviennent à l'apaiser, mais pour combien de temps encore ? Dans tous les cas, il y a quelque chose à voir entre ses cauchemars, les brumes noires régulièrement aperçues et Percevent.

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Mer 22 Mar 2017 - 11:09

Au matin de ce vingt-deuxième jour du troisième mois de l'an trente-sept, un vaisseau battant pavillon d'Aiglepic fut vu dans la baie du Port-Noventa, en phase d'approche des côtes. Il ne s'agissait pas de la frégate ducale, l'Inexorable, aux hauts mâts et aux riches ornementations, mais d'un navire-cargo assez large, bien plus sobre dans sa décoration, mais toujours aux voiles noires frappées du lion d'or des Coeur-de-Lion. Le Triomphe de la Justice, car tel était son nom, apportait dans sa cale le fer et le charbon du contrat liant les deux Maisons commercialement. Ses marins étaient soulagés de voir une terre (plus ou moins) amicale et ferme et n'avaient subi aucune avarie en mer, malgré leur inquiétude légitime quant au navire noir du Fléau. Le Triomphe accostera et se laissera inspecter une fois que toutes les autorisations auront été délivrées, puis déchargé où il sera mentionné de le faire.

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Dim 26 Mar 2017 - 0:14

Hier soir, au lever de lune, les habitants de la Citadelle et de la ville basse ont pu apercevoir un rayon de lumière bleue fuser depuis les montagnes du sud, côté marais des Basses-Terres et transpercer le ciel aux étoiles montantes. Le phénomène n'ayant rien de naturel, les autorités furent dûment averties et mirent tout en oeuvre pour apaiser les citoyens. Toutefois, à la plus haute des tours de la Citadelle, les cinq prêtres de la Destinée qui tenaient conclave levèrent très rapidement leur séance pour essaimer à travers Aiglepic.

Etait-ce en rapport avec l'escapade du couple ducal, revenu quelques heures plus tard aussi discrètement qu'il était parti ? Rien ne permettait de l'affirmer, et pourtant on commençait à le penser.

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Jeu 30 Mar 2017 - 10:12

Alors que le destin du monde vacille de nouveau avec le déferlement des champions d'Azeroth sur le Rivage Brisé, les foyers démoniaques infectant cette même terre s'avivent. Percevent ne fait pas exception, et dès le crépuscule, la lueur verte fielleuse embrase le ciel vers le sud-est d'Aiglepic. Après quelques semaines de calme, les démons se remettent à grouiller dans le cratère silencieux et s'aventurent régulièrement dans le duché voisin, bien accueillis comme il se doit par les troupes ducales en position. Et tandis que les assauts sont repoussés les uns après les autres, l'on se tourne vers le seigneur des lieux, qui assure aller bientôt sur les Îles Brisées chercher des réponses et de l'aide pour fermer le grand portail de Percevent.

Mais les plans de Kiel risquent d'être précipités. La ville basse, creuset de rumeurs et de bruits de tout Alterac, voire même du Nord, s'agite. On parle de la brume noire, sujet jusque là fermement évité par les autorités, comme d'une créature vivante qui n'apparaît qu'aux élus et à qui elle confère des talents hors du commun. On dit aussi qu'elle emporte les enfants et les animaux perdus, qu'elle corrompt la terre et enrage les esprits des morts. C'est devenu le sujet fétiche des tavernes et des boutiques, savoir ce qu'elle est et ce qu'elle veut. Les partis s'affrontent par les mots et par les poings, entre ceux qui la voient comme un nouveau fléau destiné à détruire Alterac et ceux qui la perçoivent comme le dernier recours pour abattre la Légion de Percevent. Si ces bagarres sont vite dissipées par les patrouilles, elles sont de plus en plus récurrentes. La crise couve tandis que les prêtres du Destin, qui semblent les seuls à pouvoir apporter une réponse à cette question brûlante, ne sont pas là, pris par leurs devoirs cultuels.

Que d'évènements en si peu de temps en Alterac et Arathi ! Blanchelonde, par les deniers du duc d'Aiglepic, reverdit. Ses ports sont à nouveau fonctionnels, comme ses chantiers navals. Un chargement colossal de bois de construction avait été livré il y a deux semaines, accompagné d'une note officielle stipulant la construction d'un navire de transport dont le nom avait été gardé pour l'instant secret.

Aiglepic vacillait de nouveau sous les assauts de la Légion. Les ombres maudites refont également leur apparition en desséchant la vie sur leur passage. Hier soir, c'est le Sanctuaire d'Elrenn Kerss Ier qui fut profané par la gangrène et les ombres, servant de point focal pour un rituel maléfique. Il est désormais détruit en partie et du temps sera nécessaire pour purifier le lieu de ses souillures.

Kiel qui avait terriblement souffert d'une attaque magique était dans un état stable, soigné et charcuté par Ian Revys pour le débarrasser des plaies et brûlures gangrenées dont il souffrait. Il s'accrochait fermement à la gemme de son collier, l'Âme de l'Etoile, et sa poigne dessus interdisait désormais de s'en emparer. On espérait un réveil dans la journée ou la soirée.

Les forges des Coeur de Lion avaient résonné de divers cris, exclamations voire, de temps à autre, d’injures. Il apparaît en effet, après interrogatoire de quelques forgerons en poste lorsque le tumulte aura eu lieu, que le comte de Maerith s’était rendu dans les forges et avait à sa manière cavalière agacé les artisans jusqu’à ce qu’ils satisfassent sa requête.
Les hommes exaspérés raconteront ainsi que le comte était venu à eux sous sa forme bestiale, encore poisseux autant de sang, d’ichor et d’autres substances gangrenées, que suintant d’un enthousiasme enfantin. Ils parleront du fragment de lame, martelé d’un métal de Draenor, que le worgen leur avait ramené, en insistant pour qu’il soit reforgé; ils mentionneront le temps passé à les houspiller jusqu’à ce que l’un d’eux cède. Mais pris de court, ils n’auront pu que se contenter d’aiguiser l’éclat, en faisant un coutelas dentelé, asymétrique, à l’aspect sauvage - en fait, parfaitement assorti au comte qui l’aura emporté avec un rictus animal tout plein de crocs.

Voilà quelques jours que le Duc se montrait extrêmement discret, restant confiné dans ses appartements et ne les quittant que très rarement. Aux yeux de ceux qui l'apercevraient au détour d'un couloir, il apparaissait comme épuisé, tant moralement que physiquement, semblant se traîner à chaque pas, la mine longue et les yeux cernés. Ce qui touchait profondément était son regard, vif comme celui d'un animal pris au piège et sentant le chasseur fondre sur lui : il observait de tous côtés, ne restait jamais fixe et cherchait visiblement à trouver quelque chose qui lui échappait inlassablement. La Duchesse s'était juré de trouver la cause de son tourment et était partie vers neuf heures quérir le Chancelier d'Amblerash.

Aiglepic s’est réveillée ce matin sous les feux d’une attaque surprise. Dans les hameaux et les villages, dans la cité basse et même dans la Citadelle, de nombreux citoyens se sont retrouvés possédés par les échos du Dixième Dieu, la maléfique brume noire qui sévit en Aiglepic depuis quelques mois. Partout où les attaques se sont produites, les forcenés s’en sont pris aux autres sans distinction aucune, pris d’une rage folle et d’une force terrifiante. D’abord submergées, les forces de l’ordre ont su répondre par la suite, assistées par les mages et les mystiques des clans, pour neutraliser et purger de l’influence sinistre les infortunés jetés en prison le temps de procéder aux rites. Le bilan se compte en dizaines de morts et blessés, dans un duché déjà décimé par les assauts de la Légion l’été dernier.

La situation est critique dans la Citadelle, point chaud de l’attaque. Pas moins d’une vingtaine de serviteurs, employés et soldats ont succombé à l’emprise du Dixième Dieu, et le carnage aurait pu être plus sévère si la Haute Garde n’était pas intervenue à temps pour les stopper. Quelques morts sont à déplorer, surtout du côté des civils employés par la famille ducale. Les souterrains sont devenus inaccessibles, emplis par la brume obscure depuis le dixième niveau jusqu’au Gouffre. Le duc lui-même et son épouse ont subi une de ces attaques, mais mise en déroute par l’habileté de la Duchesse qui épargna le malheureux tout en le mettant hors d’état de nuire. Escorté par le Capitaine de la Haute-Garde et deux de ses soldats, Sa Grâce fut rapidement aperçue par les rares servants intouchés encore dans les couloirs, et le bruit sur son affaiblissement court désormais. On le disait luttant bec et ongles contre le Dixième Dieu lui-même qui tenterait de le posséder, lui aussi, ce qui expliquerait son état physique et sa discrétion. Il ne fut plus vu par la suite, retiré dans ses appartements et attendant nul ne savait quoi, la venue du docteur Wakefield prévue dans la journée, un sauvetage ou le spectre de la mort elle-même. On sait juste qu’une quantité remarquable d’ouvrages anciens avait été déplacée vers sa chambre, et qu’il tentait de trouver quelque chose pour remédier à sa situation et à celle du duché.

Son fils héritier étant en Hurlevent pour administrer ses affaires, c’est le Chancelier d’Amblerash qui a pris temporairement les rênes du pouvoir, assisté des Archontes. Le Capitaine de la Haute-Garde, à la suite de l’attaque, a juré sa fidélité à la Duchesse pour secourir le duc Kiel et purger la Citadelle du mal qui s’est de nouveau installé dans ses profondeurs.

Mais le pire semble à venir. Les démons recommencent à grouiller dans certaines localités d’Aiglepic. On dit les Basses-terres et la frange sud du Dun Vor cibles quotidiennes d’escarmouches. Des monstres des marécages devenus fous par la gangrène et les murmures du Dixième Dieu saccagent toute la région méridionale. Ceux qui hantent les étangs réputés sans fond de la Forêt du Guetteur commencent à pointer leurs têtes hors des eaux noires. Les Sanctuaires de la Destinée des Dagues, d’Arzen et de Haut-Rivage sont inaccessibles, barrés par des démons et des cultistes du Dixième Dieu. Les cieux eux-mêmes s’assombrissent, dévorés par une obscurité sans étoiles. Mais il reste encore des espoirs, portés par les dignitaires de la Maison et par les Dieux qui se font de plus en plus visibles dans un seul lieu, le Sanctuaire Infini de la Province du Renver.

La Généralissime, s'ennuyant ferme en attendant le retour des éclaireurs partis sur les îles brisées, trouva enfin de quoi s'occuper avec les attaques touchant Aiglepic. Résidant à la Citadelle, elle aida la Haute Garde a enfermer la forcenés, en tuant, selon elle par légitime défense.
Apprenant par le Chancelier la situation dans les terres, elle demanda aux Archontes de lui donner quelques hommes pour partir aider les civils dans les régions touchées. Partant du principe qu'aucun n'oserait lui refuser cette demande, elle parti préparer ses affaires avant qu'ils ne lui donnent une réponse.
Sur la selle d'Hermès furent attachés des sac remplis de fournitures médicales, ainsi qu'un sac rempli de bouteilles. Bizarrement, les réserves d'hydromel ont baissé durant l'attaque.

Deux jours plus tôt, une bataille importante avait lieu en Aiglepic, à la lisière de la Province d'Arzen avec la plaine centrale, dans un ossuaire clanique. Pendant deux heures, la Duchesse, la Généralissime et le Capitaine de la Haute-Garde ferraillèrent avec les cultistes du Dixième Dieu présents, qui asservissaient une autre divinité chacal, qui finit par se présenter comme étant Xun'e, Seigneur de la Mort. On dénombrait quelques blessures, le Capitaine ayant été touché au bras et au torse. Une puissante secousse avait ébranlé Aiglepic alors, ayant des conséquences funestes et bénéfiques.

Quelle ne fut pas la surprise, au retour des victorieux dignitaires, de voir Kiel réveillé, allant et venant péniblement dans sa chambre, d'humeur difficile mais fatiguée. Il confia que l'emprise du Dixième Dieu contre son esprit s'était subitement affaiblie, toujours présente, mais plus aussi virulente et handicapante qu'avant. Il passe toujours beaucoup de temps à dormir, mais essaye de rester éveillé un peu plus longtemps, sur des plages de plusieurs heures.

C'est ainsi que le 19 au soir, il put recevoir un Stromgardien sous les bannières de la Salle du Trône, malgré la défiance d'Alterac envers Strom, et vice-versa. Les négociations avec Meyer d'Arathi portèrent sur une vente d'armes, d'armures et d'engins de siège pour ses batailles à venir pour bouter hors des Hautes-Terres l'envahisseur réprouvé. Les questions de traités et d'alliances furent évoquées ensuite, avec la découverte impromptue de l'existence d'une Coalition rassemblant plusieurs ordres et personnes du Nord. Kiel assura qu'il garderait un oeil désormais sur tout cela, agacé de ne pas avoir été prévenu plus tôt.

Meyer d'Arathi repartit au matin, tandis que trois des Forges d'Aiglepic, sous un soleil radieux et un ciel pur, dégagé de toute trace de noirceur, la Première, Deuxième (Forge de Lac-Céleste) et la Cinquième (Forge du Lever de Lune) se mirent au travail pour pourvoir à la commande, des messages envoyés en Avarras pour récolter une bonne quantité de bon bois du nord et les guildes de poliorcètes reçues dans la demeure restaurée de l'Archonte Havran Strelger.

C'est en ce doux matin de fin de printemps que furent enfin vus le duo d'ambassadeurs Coeur-de-Lion, la blonde entre deux âges et boitant Silvia Ar'duan et son collègue, un jeune homme brun de haute taille portant les robes noires officielles de sa fonction, sire Eriegal Hellengren de Haut-Rivage, en plein Port-Noventa, s'affairant à décharger un petit navire loué à Hurlevent. Ils étaient accompagnés d'une douzaine de serviteurs en tabards sombres, se chargeant d'emporter les affaires du duo vers la grande habitation des hauteurs de la ville. Si Silvia se montre enjouée comme à son habitude, saluant les uns et adressant quelques mots aimables aux autres, Eriegal fait preuve de plus de circonspection, restant en retrait et s'installant une bonne fois pour toutes dans l'ambassade une fois sommairement meublée. L'opération prit toute la journée, le jeune homme se chargeant de préparer la demeure et la dame vaquant déjà à ses tâches de diplomatie, allant de ci de là vers les gens et les bâtiments sans jamais se plaindre de son ancienne blessure. Aux autorités de la Maison Roncesang, elle produira ses lettres d'accréditation et un chaleureux sourire, avant de mentionner que le navire de commerce destiné à assurer la liaison entre sa Maison et ici était à quai en Blanchelonde, et ferait bientôt la traversée jusqu'à Tyth pour un premier marché inaugural.

***

Aiglepic est plongée dans l'effervescence, grâce aux actions diplomatiques du duc. Les trois forges ont bientôt fini leur travail commandé par Meyer d'Arathi. En Blanchelonde, le bois et les produits fins de Norfendre sont arrivés et garnissent un entrepôt de la cité, dûment payé par la famille ducale. Et l’on murmure que l’affliction dont souffre Kiel pourrait se trouver à nouveau allégée par une de ses découvertes, au milieu de la Province d’Arzen, dans les Plaines d’Auriver. Le Capitaine de la Haute-Garde a immédiatement mentionné qu’il se tenait prêt pour investir cette zone au plus tôt. Des troubles continuent d’agiter le duché, rapidement réprimés par la Généralissime et ses troupes, assistées par les efforts des hommes des clans. Une seule ombre à l’horizon, le Sanctuaire Infini du Mont Valdarar, dans la Province du Renver reste inaccessible, sa route barrée par un mur d’énergie bleue.

Rien n’est jamais aussi simple dans les montagnes d’Alterac. La petite action d’un homme génère des conséquences dix fois plus grandes, tout comme la pluie en montagne apporte la foudre, et le cri dans les silencieuses vallées enneigées déchaîne les avalanches. Ce sont des actions à court terme. Lorsque les plans se mettent en place depuis vingt-cinq ans, quelles conséquences pour le duché d’Aiglepic et ses alentours ?

Dans une Citadelle en ruines, dans un passé ou futur incertain, un homme vêtu de frusques sombres déchirées rôde, de salle en salle, sans jamais croiser âme qui vive. Son pas ne dérange que les souris et les rares araignées qui survivent chaque hiver dans les alcôves, les gravats et quelques ossements abandonnés ici, jetés sans ordre. Sa venue ne dérange que les âmes de ceux qui sont morts ici, massacrés durant le grand soulèvement et la chute du royaume. Mais elles se terrent. L’homme n’est que le cadet de leurs soucis désormais quand erre en dessous d’eux, sous la pierre du pic, une source de malfaisance bien plus grande encore. La silhouette passe, non intéressée par ces feux follets tremblants qui apparaissent parfois au coin de la vision, entre les colonnes effondrées, dans les halls où se tinrent les grâces, dans les tourelles dont les toits transpercent encore les nuages de tempête qui, insensibles aux aléas de l’humanité, continuent leur danse sur le ciel. Un pas puis un autre dans ce tombeau aux airs de palais et ce qui reste d’une bibliothèque s’ouvre à lui. Les grandes baies vitrées sont fracassées depuis longtemps, le vent souffle et siffle en se lamentant, arrachant peu à peu les pages des ouvrages épars. Il les ignore et poursuit son chemin dans les rayonnages, jusqu’à une petite salle où quelques présentoirs de verre tendent leurs trésors anciens dans leurs cœurs éventrés. Il s’empare d’une main sûre d’un rouleau aux bords effrangés, encore scellé d’un empiècement de cire frappée d’un aigle cerclé d’un serpent et d’une étoile à quatre branches et le fait disparaître dans ses haillons. Il s’en retourne à l’oubli ensuite, peut-être quitte-t-il la Citadelle, peut-être brave-t-il les souterrains. Mais plus personne ne fut témoin de la suite.

C’est par le vol du Décret d’Orn en l’an douze que le retour des Dieux fut scellé. Vingt-quatre ans plus tard, sa puissance fut rituellement et magiquement dispersée au beau milieu de nulle part, dans un cratère vide de toute vie et attirant une avant-garde de la Légion, qui y bâtit une tête de pont. La suite est connue. Le siège fut brisé après quatre mois, Aiglepic purgée de ses démons. Une habile dissimulation pour celui qui invoqua de nouveau le Dixième Dieu, Celui-dont-l’Âme-est-multiple, Celui-pour-qui-le-Sommeil-est-Abomination. Les Neuf Dieux ressurgirent de nouveau de l’oubli. L’Esprit du Dieu-Gisant Antâran erra de nouveau. Qui sont-ils ? Plus personne ne le sait. Le Décret d’Orn avait banni jusqu’à leur nom et souvenir.

Aujourd’hui, les Démons sont de retour. Les Dieux foulent la terre des hommes. Le souffle du Dixième Dieu corrompt ce qu’il touche. Le Sanctuaire Infini de la Province du Renver et un tombeau sous la Citadelle agissent comme des pôles opposés, l’un d’Ordre, l’autre de Chaos. Le destin de la Maison est précaire, alors qu’elle cherche des réponses sur ses terres et sur les Îles Brisées, pour éteindre définitivement la menace démoniaque et prendre une décision lourde de conséquences pour ces divinités sauvages, à la fois si anciennes et si nouvelles.

Fingal reçu un semblant de paquet à Hurlevent. Les soldats, qui ont reçu des ordres, étudièrent la dangerosité de ce dernier avant de déceler l'odeur du tabac de Félixia. Le paquet fut donc donné à l'intéressé. Celui contenait une bouteille de CIDRE pleine ainsi qu'un bout de parchemin froissé qui disait:

Citation :: "Vous vous rappelez ce que vous m'aviez demandé? Et bien je le contribue à le faire. Votre père me l'a dit lui même. Ça valait bien une escapade dans son bar, hein? J'ai volé cette bouteille dans les cuisines de la Citadelle pour que vous la remplaciez, n'oubliez pas de faire un trait comme sur l'autre! Mais faites vite, Kiel commence à aller mieux et prévoit de se déplacer à Hurlevent prochainement. Ne vous en faites pas pour les bouteilles d'hydromel vides, il sait qu'il me doit bien ça."

Si la Généralissime est au four et au moulin ces temps-ci, il est une personne qui se fait de plus en plus discrète: la Baronne Azelle Myswelt-Vandors. Cloîtrée dans sa demeure en Arcy, elle ne demande que la compagnie de sa cuisinière Josie et de son père, qui multiplie les allers-retours entre le domicile de sa fille et la Citadelle d'Aiglepic. Les autres archontes demandant des nouvelles de l'héritière de l'Arzen, Avarim répond à tout le monde qu'elle est la proie de crises d'angoisses et des fièvres qui vont avec, sans entrer dans les détails. Son époux étant parti en mission, la baronnie d'Arcy tourne au ralenti: le conseiller Mérastil est chargé d'aider Azelle, qui lui donne ses directives par lettres interposées, le refusant à son chevet.
La sécurité autour de la demeure des Vandors s'est renforcée, suite à des rumeurs courant dans les contrées, qui semblent être prises au sérieux. Toute personne s'approchant du château est fouillée, et ceux qui restent trop longtemps sont chassés.
Au Nord, en Arcy-sur-Maidoan, les tensions s'accumulent, les dissidences se créent et les autorités ont du mal à contenir la population. Mérastil, encore déstabilisé par ses nouvelles fonctions, ne peut trouver d'aide en personne, le Baron ainsi que son père étant absents, Arnold Tyv préférant s'occuper de la sécurité de la Baronne, et Avarim, père-poule, se consacrant essentiellement à sa fille.
Malgré une lettre publique rédigée de la main d'Azelle et placardée dans les villes, l'ambiance n'est pas au beau fixe en Arcy.