[Ulrych - Kiel] : Discussion au Salon Rouge

Citation :

Baron Ulrych Vandors

Vous êtes invité à la Citadelle, au glorieux jour du vingt-neuf, à me rencontrer au Salon Rouge pour une discussion informelle avec votre Duc, autour d'un thé. Vous êtes attendu sans faute à la quinzième heure.

Duc Kiel d'Althain d'Aiglepic

Il était loin le temps où Ulrych pouvait respirer le parfum des cheveux blonds de sa douce. Désormais, il était affalé dans son fauteuil, face au feu de sa cheminée de son manoir en Arcy, dans une position manquant clairement de la rigueur dont il était habitué. Cela faisait des heures qu’il admirait les flammes se battre les unes contre les autres. Il aurait certes préféré qu’elles viennent d’un feu de camp, lors de l’une de ses chasses dont il était particulièrement friand, mais actuellement, il n’avait aucune envie de courir derrière le gibier. Il aurait pu prendre un des nombreux livres de sa collection pour relire ces mots enchanteurs, mais il n’y voyait plus l’intérêt. Peut-être aurait-il pu rendre visite à sa petite fille au château, mais s’entretenir avec sa belle-fille lui faisait craindre un nouveau conflit dont il se passerait bien. Il aurait aussi pu avancer dans la rédaction de ses mémoires, mais impossible pour lui de remplir la première page qui demeurait blanche sur son bureau. Rien que en tenant la plume, il se remémorait tous ses gens qui avaient marqué l’histoire de leurs haut-faits, mais qui n’avaient laissé que des souvenir négatif dans la sienne.

Qu’était-il devenu, lui qui avait connu la gloire, lui qui était seigneur de guerre, entrepreneur et fin stratège, il n’était plus que l’ombre de lui-même, sans énergie, devant ce veux, en attendant que la mort vienne l’emporté. Et pourtant, il était hors de question pour lui de mourir loin de sa forêt natale, elle devait être reconquisse, mais là il n’avait plus la force de continuer à lutter, il avait déjà tant faits. Quelle frustration pour le joueur d’échec de voir que ses pions avancent tout seul, il ne pouvait que les regarder faire des mouvements maladroits et attendre que la partie se termine d’elle-même.

Il aurait donné cher pour revoir l’une d’entre elles à ses côtés, mais il s’avait que c’était devenu impossible, que désormais devrait accepter que la seule personne qui veillera à son chevet sera ce fils ingrat, soulagé de l’entendre rendre son dernier souffle.
Il avait encore une poignée d’Hommes loyaux à ses côtés, cherchant également à rejoindre leurs terres. Mais la plus part, c’était habitué à la vie en Arcy et menés des missions pour le compte du Seigneur Hans Vandors, c’était probablement mieux que de perdre ses journées à garder le domaine de Ulrych, le Baron sans terres.

Loyal venait à ses côtés pour réclamer des caresses et se reposer, mais la majeur partie du temps, il jouait dehors avec les soldats maudits. Même jouer et rire, Ulrych n’en sentait plus la force.

Oswald venait lui déposer une lettre à ses côtés, elle était cacheté du sceau de la Maison d’Althain, et était signé par le seigneur Cœur de Lion en personne. Qu’est-ce qu’il pouvait bien lui vouloir encore ? Ulrych avait des sentiments très partagé pour le Duc Kiel, il ne pouvait nier ses qualités de meneur d’homme et de visionnaire, mais sa manie de toujours vouloir avoir un contrôle sur les moindres fait et gestes de ses vassaux, l’agacé au plus au point, ce dont il ne s’en était jamais caché. Il en venait presque parfois à regretter d’avoir poussé son fils à lui jurer loyauté.

Il lisait la lettre et s’étonné d’une telle invitation, il mit de côté l’idée d’une tentative d’assassinat, si c’était le cas, il l’aurait déjà fait disparaitre dans l’obscurité de la nuit. Il devait s’y rendre, après tout, le Duc n’est pas une de ses personnes à qui on dit non, et puis l’air frai de la montagne lui ferait le plus grand bien se disait-il.



Ce n’est qu’en arrivant au pied de la citadelle, après un long voyage en diligence, qu’il put admirer la tenue de son hôte, prouvant, encore une fois qu’il comptait lui sortir le grand jeu. Le baron faisait presque pâle figure avec son simple costume de cour gilnéenne. Il inclina courtoisement la tête :
« Duc. Vous m’aviez fait demander, aussi me voilà et à l’heure qui plus est. »

Ulrych avant le regard fuyant en voyant tout les observateurs venu contempler la rencontre, il ne s’agissait pour lui que d’une visite d’affaire et non une rencontre diplomatique d’importance. Aussi, il essayant de cacher son mal aise et d’ignorer les journalistes. Escorté par deux gardes, il suivit le Duc, se forçant à garder une bonne posture à l’aide de sa canne, malgré son corps se fragilisant avec l’âge.

Le Baron apprécié la citadelle, et tout particulièrement son Salon Rouge. Il n’était pas difficile de comprendre que d’une certaine forme, il enviait une telle forteresse, même si tant d’espace l’aurais rapidement angoissé, préférant ses demeures de campagne.

« C’est toujours un plaisir que de vous rendre visite en Aiglepic. Mais dites moi, je reste curieux de connaître la raison de votre invitation. »
Dit-il, en marquant cette dernière phrase par un froissement de sourcilles septique.

"Permettez-moi, pendant que nous marchons vers le Salon, de vous évoquer brièvement notre situation politique."

Le groupe de la troupe civile resta au pied du grand escalier. Seuls restèrent les personnels affiliés directement à la Citadelle et même eux restèrent à prudente distance du duo. Il se disait dans les couloirs et les bureaux de la Diplomatie qu'il y avait de l'orage dans l'air entre les deux gilnéens depuis les événements d'Arcy-sur-Maidoan. Ils passèrent par l'allée de statues qui ornaient la haute cour du palais et Kiel ne se priva pas de les désigner et de les commenter.

"Toutes commémorent notre ascension sur le trône d'Aiglepic et ont été réalisées par nos tailleurs de pierre quelques mois après la restauration ducale."

En passant à travers les halls couverts par les trophées, assemblages d'armes diverses et de boucliers, il se fendit d'un commentaire habile.

"Toutes nos guerres sont célébrées. Même la toute première qui vit la naissance d'Aiglepic a son trophée, juste ici. La guerre est dans le sang et les os de chacun d'entre nous."

Le rouquin mena à travers la Citadelle l'ancien. Le frais matin d'automne avait fait geler les vitres et donné naissance à des sculptures de givre sur chaque surface laissée aux quatre vents. Même le soleil ne parvenait pas tout à fait à faire fondre cette gelée matinale. Le peu de serviteurs, soldats et diplomates croisés dans les coursives s'inclina profondément devant le duc et le baron avant de s'esquiver, prestes comme des langues de fumée agitées par un souffle. Enfin les portes du Salon se dessinèrent, tenues ouvertes par un soldat de garde. Kiel le salua et entra.

Le salon était un antique caprice ducal remis au goût du jour. Tout de lambris sombres, aux murs comme aux plafonds, il était agréablement rehaussé de tentures rouges et de dorures formant d'habiles motifs cryptiques, dans lequel l'oeil avisé reconnaîtrait des enchantements poussés. La tablette portait ses plats, les sofas appelaient les invités, les cigares et les allumettes étaient prêts.

"Prenez place, prenez place. Il y a fort à dire et à faire."

Ainsi Ulrych pris place dans le sofa, déposant sa canne sur le coté.

"Je vous remercie, le voyage fut fort long et c'est très agréable."

Après un signe de tête de leur suzerain, les deux gardes prirent leur distance laissant les deux seigneur dans l'intimité de leur conversation.

"Je reconnais bien là vos accueil de qualité. Mais je n'aurais besoin que d'un verre d'eau pour l'instant. J'imagine que nous serons bientôt rejoint par la duchesse."

Après avoir laissé un léger silence, il reprit, sans laisser à Kiel le temps de répondre.

"Dites, toutes les histoires de ces terres et celles de votre ascension politique sont toujours très impressionnantes, et c'est un plaisir d'en admirer les témoignages, mais, en quoi tout ceci me concerne aujourd'hui ?"

Kiel avait rejoint à son tour le siège juste en face de celui du Baron, s'installant sans se presser ni faire crisser le cuir du fauteuil. Il paraissait presque déplacé sur ce siège si simple pour sa stature politique, mais il n'en avait cure. Il se laissa couper en apparence la parole, en profitant pour quitter son gant de soie blanc à la main droite. La gauche resta prisonnière de l'épais gantelet en métal noir nervuré de violet. De cette dernière, il infléchit son Don, la théière dans lequel infusait le précieux breuvage se leva et le servit sans nulle autre forme de procès dans les tasses de porcelaine d'Arcy, blanches à liséré d'or. Lait et sucre n'attendaient qu'un mot et la volonté de Kiel pour être dispersées aux quantités souhaitées.

"Ma Dame se joindra à nous si elle le désire. Sucre ?"

Il servit les deux tasses, un sucre et un quart de lait pour lui. La tasse venant se lover dans sa paume, il reprit en hochant la tête, l'air sérieux.

"Je vais en venir au fait, rassurez-vous. Force est d'admettre que les guerres s'enchaînent aux guerres, siècle après siècle. Victoires et défaites se suivent. Si nombre des premières sont éclatantes, beaucoup des secondes sont lourdes et cuisantes. Mais à chaque fois nous nous sommes relevés en jurant qu'il s'agissait de la dernière. Certaines se sont produites sous mon règne. C'est appelé à changer.

Aujourd'hui nos ennemis sont nombreux. Si certains d'entre eux, temporairement neutralisés, continuent d'ourdir en secret contre nous, nos marges d'action se font plus larges. Des objectifs stratégiques laissés en suspens pour un avenir meilleur se redéfinissent. Une nouvelle phase de notre conquête impériale s'avance.

Mais ce n'est pas tout."

Kiel se tut, laissant flotter un moment de suspense. Il pouvait paraître au regard du Baron Ulrych plus présent d'un coup. Une idée comme une langue de fumée prémonitoire aux cigares à venir errait de ci de là : le duc était de confiance. Un homme fort. Il suffisait d'acquiescer à l'idée qui était là et ne cherchait pas à s'imposer. Once de magie ou simple présence charismatique ? Difficile à dire.

(Les réponses d'Ulrych apparaissent en italique et celles de Kiel en normal.)

Et bien, je suis ravi de voir que vos projets pour ramener la paix dans ces terres nordiques sont en bonne voie ! Et je vous renouvelle le soutien de ma famille, si c'est ce qui vous tracasse.
Du moins, dans ce que vos plans restent dans la mesure du raisonnable. Mais je ne doute pas que vous le serez.

Dit le vieux Baron, en trempant ses lèvres dans son thé.


"La limite entre le raisonnable et la folie est assez fine, dès lors que vous visez les étoiles dans une démarche d'audace brute, Baron. Ce bel avenir que je veux pour notre Maison, pour notre duché, pour notre empire sera conquis et pacifié par la nouvelle arme que nous allons domestiquer. Je parle de l'Azérite."

Une gorgée de thé pour humecter la gorge. Le Duc replaça son col d'un geste machinal avant de se pencher vers Ulrych, comme un vieux comploteur.

"L'Azérite qui concentre les intérêts des factions et des aventuriers aux ordres de chimères a démontré son potentiel destructeur et créateur. Avec une simple bombe, vous pouvez plonger dans des flammes rugissantes un carré de maisons. Avec une simple pincée de poudre, vous pouvez faire fonctionner des moteurs et des machines d'extraction. Cette Azérite va nous emmener vers de nouveaux sommets !"

"Mais pour cela, j'aurais besoin d'hommes sur qui compter. De visionnaires, d'administrateurs, de motivateurs d'innovation. Je compte vous faire une proposition que vous ne saurez refuser."


Aux mots "d'Azérite" les sourcils d'Ulrych ne purent cacher son intérêt immédiat.

"Vous savez déjà que je vous rejoins totalement en ce qui concerne ce sujet et que je serai prêt à investir mes propres deniers pour être l'un des acteurs de ce progrès technologique et militaire. Aussi je suis déjà très attentif à cette proposition."


A ces mots, le duc étira un sourire. Le poisson était presque dans la nasse. Plus qu'à donner la bonne impulsion, du bon côté.

"Nous avons réalisé la conquête de l'île de Finismonde, il y a quelques temps. Naguère complexe pénitencier, aujourd'hui elle se voit couverte de bassins d'azérite et de cristaux plus anciens. J'ai fait donner mes ordres pour réaménager le complexe en lieu d'hébergement pour les mineurs, les ingénieurs et les manutentionnaires du quai. Mineurs qui ne sont pas que des volontaires, mais passons.

Je souhaite que vous en deveniez le régisseur. Que vous en preniez la tête pour améliorer notre extraction d'Azérite et augmenter les rendements. Si vous comptez toujours des penseurs et des chercheurs dans votre suite, leurs suggestions d'armes et d'équipement incluant l'Azérite seront reçues avec bon accueil.

C'est une charge soumise au secret d'Etat, Finismonde étant une base assez secrète, compte tenu de la quantité d'Azérite fluide qui s'y trouve. Vous ne rendrez de compte qu'à moi et j'attends de vous efficacité et discrétion. Si je suis satisfait de votre travail .... les premières séries d'armement d'Azérite seront testées durant une opération de grande ampleur, comme la reconquête de Draagt. Quelle réponse avez-vous à me donner ?"


"Et bien, voilà une proposition forte intéressante et c'est un honneur que d'être au cœur d'une opération aussi importante pour le nord. Mais qu'ai-je à y gagner en retour ?
Comprenez que l'idée d'être aussi éloigné du continent, des affaires et de ma famille, ne me réjouit guère. Sauf si je sais qu'un tel engagement sera bénéfique pour les miens."


"Je vous proposais ni plus ni moins la reconquête de Draagt avec l'appui de l'Azérite. N'est-ce pas un beau cadeau ? Vous n'êtes pas obligé de siéger en permanence à Finismonde, les lieux sont désolés et sans aucune mesure avec l'excellence de nos demeures."

"Avec l'Azérite, Draagt ne tombera plus jamais entre les mains de l'ennemi, qui qu'il soit. Jamais plus les hommes n'auront à craindre l'adversité, ni même les aléas du climat."


"Si je puis me permettre, la reconquête de Draagt est un engagement que vous m'aviez déjà fait par le passé. Et je m'attend que le jour venu, vous le respectiez.

Je m'attends à quelque chose d'un peu plus important sur le long terme, pour Draagt comme pour Arcy. Si, comme vous semblez me l'exposer, la Maison Vandors pourra récupérer une partie des précieux fruits de ces recherche à son propre compte, alors cela me semble raisonnable."


"Je vous parle de reconquérir Draagt à l'instant où nous possèderons une première mouture d'armes azéritiques stables. Cela peut être demain, comme dans deux semaines. Je ne repousserai pas plus cette tâche, sauf cas de force majeure. Votre domaine est le prochain à être libéré et je m'y suis engagé.

Concernant les recherches sur l'Azérite à des fins civiles, j'entends que les découvertes et innovations qui en découleraient équiperaient non seulement Aiglepic et Percevent, mais aussi nos territoires plus lointains, Arcy et Draagt en tête, avec Aschenfahl et Avarras. Comprenez qu'il n'y a pas mon duché et les territoires séparés, côte à côte dans une liste, mais un seul et même corps, unifié sous ma règle et mon nom. Les innovations faites seront transmises et installées dans chacun des territoires composant l'empire Coeur-de-Lion.

L'Alliance fabrique déjà des chars et des extracteurs fonctionnant à l'azérite. Il n'en faudra pas beaucoup plus pour fabriquer des moteurs, des dynamos, toutes ces choses qui requièrent de l'électricité, du feu ou d'autres sources d'énergie. Nous exporterons les brevets sous les meilleures lois protectrices.

Si nous contrôlons l'explosion de l'Azérite, nous ferons des pas de géant."

"Ce poste que vous me proposez est vraiment très intéressant, sachez-le, mais en terme de rémunération, à vous croire, finalement, que je l'accepte ou pas, j'y gagnerais quand même. Je trouve cela un peu étrange.

Je vous aurais bien demandé d'engager des fiançailles entre ma lignée et la votre, mais connaissant ma belle-fille, je doute qu'elle voit d'un bon œil que j'offre la main de Leonore sans lui en parler avant. Et j'ai trop souvent vu la Baronne énervée pour vouloir que ça recommence."


"Voyez cela comme un test de foi en moi. Vous aurez entre vos mains la source d'énergie la plus puissante de notre monde et je vous accorde ma confiance pour faire fructifier nos stocks. Il va sans dire que me décevoir de quelconque façon que ce soit serait sauter à pieds joints et cimentés dans un océan de problèmes pour vous. Mais que ne pourriez-vous pas faire, au service d'un homme aussi puissant ?

Nos lignées sont déjà plus ou moins liées, comme la Baronne a été parmi mes élèves et l'une des plus douées dans ses domaines. Les Archontes comptent parmi les plus fidèles soutiens des Ducs. Certains sont mêmes des frères et des soeurs pour eux. La Famille Vandors une amie très chère à mon coeur et rien ne la remplacera."


"Les liens de sang sont plus forts que les liens d'amitié.

Si vous prenez cela pour une épreuve de confiance, alors j'espère que vous accepterez de me faire entièrement confiance sur les décisions de gestion. Je peux mener à bien une telle mission, mais je ne supporterais que trop difficilement d'être sous surveillance constante et d'avoir de nouvelles directives au jour le jour."


"Je préfère conjuguer tous les liens possibles. Vous pouvez avoir autant confiance en moi que vice-versa : je suis lié par l'honneur et la justice.

Mes ordres sont simples, concernant l'Azérite : extraire plus, plus facilement, en moins de temps. Tout cela sans vous écarter d'un iota des règles concernant le secret défense sur Finismonde. Livrez l'Azérite régulièrement aux scientifiques de l'Institut Lac-d'Hiver de Percevent et faites moi des rapports mensuels. Je préfère être au courant de vos décisions de gestion, comme vous dites, afin de ne pas être surpris s'il me vient l'idée fantasque de venir à Finismonde en surprise pour constater de votre fidélité à mes ordres."
"Je vous tends la main. N'oubliez pas à qui elle appartient."


"Je ne compte pas l'oublier, soyez en certain, et je ferai tout pour que les objectifs soient atteints. Vous et moi avons un même but, vous le savez. Mais nous savons aussi que les chemins que nous empruntons divergent parfois. Avant de faire route pour Finismonde, j'ai besoin de savoir si vous me feriez aveuglement confiance si je prends une voie qui ne vous convient pas au premier abord."

"Pour tout ce qui est des engagements de rapports arrivés à l'heure et du secret de ce projet, je m'y engagerais."


"Je préfère la concorde et l'argumentation aux initiatives effectuées sans un mot. Finismonde est mienne et vous exécutez ma volonté, ne l'oubliez pas non plus. Mais si vous m'expliquez les tenants et aboutissants de vos idées et volontés, oui, je vous ferai confiance."


"Je pense surtout aux décisions à prendre dans l'urgence. Si j'ai une mutinerie sur les bras, je ne pourrais pas me prendre le luxe d'attendre votre point de vue, et ne pas agir immédiatement serait nuisible pour la productivité."


"Supposons que cela se produise, oui. Pour des cas de force majeure et d'urgence extrême, oui, vous pourrez agir selon votre conscience et votre honneur. Evitez cela dit d'abîmer trop d'ouvriers, surtout les volontaires. Et si vous vous retrouvez avec des navires non-autorisés dans les eaux territoriales de Finismonde ... à supposer qu'ils y arrivent, avec le système de chaînes et de piliers que j'ai imaginé ... vous pourrez les arraisonner ou les couler. Tout dépendra de leurs allégeances. Ne coulez qu'en dernier recours, cela dit. D'autres cas de figure ?"


"Je ne compte pas nécessairement les tuer. Il y a des moyens plus subtils pour répondre à ce genre de problèmes."


"Forcément. Je ne prône jamais l'exécution pour ceux qui me servent, sauf ceux qui m'ont vraiment poussé à bout. Le reste peut servir ... de gré ou de force."

"Mais...j'ai l'impression que vous cherchez quelqu'un de docile pour cette mission. Mais vous savez d'avance, en vu de nos conflits passé, ce n'est pas mon cas. Pourquoi faire appel à moi en particulier ? Et pas prendre l'un de vos archontes ?"


Kiel, à ces mots, ne paraissait absolument pas menaçant. Et pourtant, qui le connaissait avait vent de quelques rumeurs des plus troublantes ...

"Mes Archontes sont déjà occupés. Je n'ai pas de loisir d'en nommer et je préfère gratifier quelqu'un qui attend la récompense depuis longtemps sans l'entrevoir. Voyez cela comme une main tendue, comme je vous ai dit. Nos querelles sont mesquines. Futiles. Inutiles. Je ne veux pas régner avec un collaborateur qui me plantera un couteau dans le dos au pire moment. Je veux faire bonne figure, montrer l'unité Coeur-de-Lion.

Et je veux repartir sur de meilleures bases avec vous. Quoi de mieux que de vous confier une tâche importante ?"


"Je vois bien votre bonne foi, mais je crain d'avance vos colères sur mes méthodes.
Écouté. Je veux bien accepter votre offre sur un délais de 4 mois, où je ferai les choses à ma manières. Si vous êtes insatisfait de mes méthode de gestion, où que j'estime n'avoir une marge de manœuvre trop limité pour être intéressé par cette fonction, alors vous me laisserez partir sans crainte. Est-ce que cela vous semble raisonnable ?"


"L'idée me paraît raisonnable. J'attends vos rapports et les premières livraisons."

Sur ce, Kiel prit feuille et plume, ratifiant l'accord qui avait été conclu, sans oublier de clause. Il acquiesça et tendit le résultat à Ulrych, puis se resservit en biscuits.


Ulrych prit des gâteaux.

"Et bien dans ce cas, je partir demain à l'aube pour me préparer à rejoindre l'île et prendre mes fonctions. Aurais-je une escorte ?"


"Je vous l'accorde. Cela repoussera les journalistes et chroniqueurs. Ainsi que d'improbables attaques ennemies."


"Parfait, je n'aime pas répondre aux question." Dit-il en riant.


"Ils sont hélas nécessaires, pour consigner le roman national d'Aiglepic, mais j'aimerais qu'ils s'en tiennent vraiment aux versions officielles de la Citadelle, plutôt que de chercher toujours plus loin.

Des questions ?"


"J'ai plusieurs questions d'ordre technique, mais je pense que les personne sur place serait plus apte à me répondre.
Enfin si, ai-je un assistant déjà ?"


"Je ne vous ai pas alloué d'assistant. Je puis le faire, si vous n'en avez pas. L'avantage est qu'il a déjà signé la déclaration de confidentialité."
"L'actuel contremaître de l'Île, mon fondé de pouvoir sur place, est habilité à les faire signer."


"Je...je pense connaitre la bonne personne pour ce poste, laisser moi un peu de temps pour que je lui en parle."


"Assurez-vous qu'il convienne à notre idéologie."


"Ce sera le gars, ne vous inquiétez pas."