Vies des Lions d'Alterac

Un post chaîne retraçant les activités de chacun à bord du vaisseau de la Maison, ou bien dans les campements établis lors des missions. N'hésitez pas à le faire vivre, que ça soit par cinq ou trente lignes sur les affaires de vos personnages, leurs manies et leurs secrets. Qui sait, du rp peut se créer grâce à ce moyen !

Kiel, depuis quelques jours, se fait discret, ne descendant que quelques minutes au mess des officiers pour emporter un repas dans sa cabine. Il dit être occupé au déchiffrage d'un objet. Cette nouvelle marotte de l'histoire ancienne n'est pas pur déplaire aux matelots, qui subissent de cette manière moins de crises de colère de sa part.

Tandis qu'à Hurlevent, James Longmaw, l'agent commercial sous les ordres de l'Argentier poursuit ses travaux de classement et de référencement des armes du catalogue de la Maison.

Admin Messages : 153 Date d'inscription : 17/03/2012

Le Commandant Abbeyfall, déprimé, se jette visiblement à corps perdu dans ses nouvelles attributions. Au grand dam des animaux et poissons du coin, et à la satisfaction inquiète de l'équipage. En effet, bien que ce requin et ces nuggets de raptors soient délicieux, les conditions de leur obtention sont sujettes à caution. Quant aux assaisonnements, le nouveau cuistot a tout simplement refusé d'en parler.

Fondu, lui, continue sa chasse sur l'île d'Algarde. Et vous ne voulez pas savoir ce qu'il y fait.

Invité

Otalya traîne depuis leur arrivée dans les environs du camp, disparaissant par intervalles pour revenir ensuite veiller que rien ne soit arrivé depuis l'intérieur du camp, repartant à ses rondes. Elle passera ses périodes de sommeil sur le bateau, dans un hamac, même une fois le bateau à quai, préférant s'habituer au chavirage du bâtiment.

Sathis, à son habitude, supervise son incorrigible assistant tout en comptant les sous, préparant avec une relative efficacité le marché du Talandra.

Blessé au visage par les griffes d'une panthère, le duc arborait maintenant quatre larges lignes écarlates, sous l'oeil gauche jusqu'à la mâchoire, séparées chacune par un pouce. Bien que jovial à l'idée d'avoir enfin trouvé le lieu du tombeau et d'avoir reconstitué la tablette, ces entailles n''étaient pas au goût de Kiel, qui abîmaient violemment son visage fin de nordique qu'il jugeait parfait. Elles mettront sans doute beaucoup de temps à disparaître.

De plus, désespéré par la fadeur des plats du Commandant, il lui aurait offert, sur ses deniers personnels, un lot d'épices acheté par correspondance à Baie-du-Butin, agrémenté d'une note : "Améliorez-vous, sinon, je vous fais manger vos propres entrailles."

Bizarrement, la menace semble sincère.

Raiponce de Lorraine Messages : 523 Date d'inscription : 30/06/2012 Age : 30

Parfois, dans la noirceur d'heures indécentes, il aura été donner d'apercevoir aux membres d'équipage de l'Inexorable la silhouette absurde de Cederwynn jouant sur la rive avec une autre forme tout autant effrayante.

Celle-ci semblerait vaguement être une sorte de chien aux proportions "un poil" trop élevées. Théorie corroborée par les similis d'aboiements joyeux s'échappant de leur terrain de jeu.

On aurait même dit que Cederwynn s'en servait comme d'une monture, probablement pour aller au front d'une bataille imaginaire. C'est dire la taille de la bête.

Admin Messages : 153 Date d'inscription : 17/03/2012

Le Commandant est une bête à la peau dure, et malgré qu'il ne puisse guère quitter le camp de base avec le ventre ouvert, il continua d'assurer l'ordinaire de l'équipage et des membres d'expédition, n'en faisant qu'à sa tête sur la constitution des plats, toujours plus exotiques. Certains matelots, par exemple, n'auraient que très moyennement appréciés le sauté nature d'araignées croquantes. Et le Duc d'Althain non plus. A l'idée de ses entrailles étalées dans son assiette -Abbeyfall ne tenait pas plus que ça à revoir ses tripes-, le Commandant finit par utiliser des condiments divers, parfois un peu de mauvaise foi dans les dosages. Mais petit à petit, les plats devinrent plus épicés. Malgré tout, il semblerait que le Commandant soit toujours fâché avec les sauces et les légumes.

On notera que le "sceptre" trouvé chez les trolls sert actuellement de touillette à marmite.

...

Elen est introuvable. Probablement est-elle restée à Hurlevent, ou même dans le Nord pour superviser les travaux et déménagements ?

...

Le jeune Lion, lui, consent enfin à sortir de son laboratoire improvisé, et s'est procuré des échantillons des divers alcools locaux, ainsi qu'un certain nombre de plantes rituelles autochtones. Le concept de "mojo" semble le passionner au plus haut point, quoiqu'il ne parvienne pas encore à en saisir les subtilités. Dans cette optique, il a émis la volonté de participer à l'expédition sur la nécropole, et s'y prépare activement.

Félixia, elle, passa le reste de la nuit à gueuler et à boire dans sa chambre. Apparemment, le fait que son armure soit abimée l'a fortement énervée. Outre les beuglements, des bruits de verre brisé et de feraille tombée par terre s'ajoutèrent à ce concert nocturne. Autant dire que son voisin, Griffesombre, a passé une nuit terrible.

Au petit matin, les matelots ont pu voir Hermès s'envoler du bateau en direction du Nord avec un gros paquet accroché à sa selle. Puis ceux-ci ont du courir nettoyer la chambre de la Généralissime en évitant les coups de pied de cette dernière.

Le vaisseau avait connu une phase d'activité moyenne, correspondant aux préparatifs du départ vers le Norfendre et aux soins apportés au Régisseur, puis une frénésie active, liée à son réveil et aux dernières soirées en Hurlevent, toutes plus rocambolesques et absurdes les unes que les autres.

Néanmoins, l'Inexorable avait réussi à s'arracher à la rade de Hurlevent, mettant voile vers le Fjord Hurlant dans la matinée du vingt-deuxième jour. Une journée plus tard, les hautes falaises protégeant Valgarde étaient en vue, pour le plus grand bonheur de tous.

Durant le voyage, Félixia s'acharnait à fouiller le bateau à la recherche d'une boule de poils nommée Onyx. De la calle, en passant par les nids de pie et par la chambre de Griffesombre, elle fouinait dans tout l' Inexorable quand le grand loup avait le dos tourné.

Arrivant près des côtes du Norfendre, elle lâcha Hermès, qui était intenable. Il était aussi excité que sa maîtresse. Les matelots pouvaient voir le griffon tourner autour du bateau, faisant des acrobaties dans les airs et poussant des cris, qui, on devine, étaient de joie.
Enfin, les deux compères rentraient à la maison.

Raiponce de Lorraine Messages : 523 Date d'inscription : 30/06/2012 Age : 30

En apercevant les immenses falaises du Fjord qu'elle découvrait pour la première fois, Cederwynn ne pu s'empêcher d'offrir un classique "C'est un roc. C'est un pic, c'est un cap ! Que dis-je, c'est un cap ! C'est une péninsule !"

Du reste, elle aura passé son temps à ses occupations plus ou moins cohérentes.

Bien qu'il y soit habitué et physiquement mieux adapté que ses collègues, Griffesombre n'aime pas le froid. Alors que le reste de l'équipage admirait l'horizon du grand nord, lui préférer entretenir et apprendre à utiliser sa bécane. Il ne l'avait presque plus quitté depuis leurs départ de Hurlevent. Il fut donc facile pour le Généralissime de fouiller sa cabine, en vain. Elle trouva néanmoins plusieurs restes de repas nocturne sur le planché. Ou Griffesombre était un gros dégueulasse, ou Onyx était bien passé par là, les 2 théories se tenaient aussi bien l'un que l'autre.

Pendant ce temps, un paquet à destination de Ser Vandors venez d'arrivé au Coeur-du-Lion. Celui-ci étant en mission pour le moment, il avait confié ses hommes du Régiment Smith de réceptionner le colis et de s'occuper de l'animal qu'il contenait.

Invité

Sathis Neryme, passant en revue le courrier reçu, aura été intrigué par les grognements en provenance du paquet, grommelant par la suite contre cette manie de faire ramener des animaux au Coeur-du-Lion, entre le griffon de Reynald et maintenant la panthère de Vandors. Si la tendance se mettait à continuer, il faudrait bientôt instaurer une taxe pour conserver un animal à proximité du Coeur-du-Lion...

Pendant ce temps, sur l'Inexorable, Otalya continuait d'examiner les étranges pierres magiques récupérées dans les coffres du temple troll, hésitante à l'idée d'essayer d'en faire quelque chose au risque de les faire exploser, ou tout autre désastre de la sorte...

Admin Messages : 153 Date d'inscription : 17/03/2012

Abbeyfall se remet doucement de ses blessures physiques comme morales, et s'adonne la plupart du temps à la cuisine et à la pêche, sous l’œil terrible de Fondu, qui d'ailleurs prend des airs de seigneur à chaque fois qu'il croise un autre animal sur le bateau. Sa seule incompréhension reste l'énorme animal de Cederwynn, le chien Pertinence, bien trop grand d'après Fondu. Du reste, son séjour à Algarde semble l'avoir policé un minimum, et son agressivité est bien moindre.

...

Eldren s'agite. Incapable de tenir en place, il aura passé son temps entre son laboratoire et les dispensaires du royaume, cherchant divers composants, passant divers contrats avec des herboristes et autres petits artisans. De retour au bateau, il aura fait installé des écoutilles d'aération à son laboratoire, après avoir manqué de s'étouffer une fois de trop. Il aura été facile de l'entendre marmonner à propos des propriétés du naphte, quoique l'usage qu'il compte en faire semble encore assez flou.

...

Elen, elle, supervise toujours les travaux du Coeur-de-Lion.

Invité

Dans le temps qui suivit le retour de l'expédition dans le ravin au nord de la garnison, Otalya resta cloîtrée à l'intérieur de l'auberge, ne prenant l'air que par le balcon de l'auberge. Elle se contentait d'observer l'extérieur de là, ou de rester à écouter les clients discutant de leurs affectations. Elle savait ce qu'elle avait fait. Malgré ses propos, elle se souvenait distinctement du coup qu'elle avait asséné au duc, et de l'altercation qui s'en était suivie, même si les détails de l'issue étaient confus dans son esprit. Elle se maudissait, mais elle ne voulait pas l'afficher.

A nouveau, des images plus anciennes, dans les Basses-Terres d'Aiglepic, revenaient la tourmenter. Sa présence si proche de l'état-major de la maison commençait à présenter des risques, et il faudrait peut-être qu'elle abandonne son rôle, qu'elle demande à se faire réaffecter au Coeur-du-Lion, loin des personnes notables.

Ses pensées voguèrent, alors qu'elle écoutait distraitement deux soldats discuter autour de bières :

"... le vois plus récemment, c'est curieux. Il passait son temps à raconter sa vie, celui-là."

"Ouais, j'ai convaincu l'officier de l'envoyer faire du 'pillage' seul. A mon avis, il a dû croiser un truc sur sa route et prendre ses jambes à son cou !"

Les deux soldats éclatèrent de rire, buvant une nouvelle gorgée, sous les yeux de la maraudeuse.

Depuis plusieurs jours, le duc ruminait sa colère contre les gigantesques vrykuls du village de Mörghiver, entre ses échauffements dehors pour récupérer peu à peu son épaule et ses discussions diplomatiques avec les autorités du Donjon.

Plus tard, devant chacun des lits des membres de la Maison, une petite note fut déposée, informant de la prochaine mission, dans les jours à venir, une petite vengeance contre les Mörghiver, et le pillage consciencieux de leurs trésors d'armements.

Hurlevent.

Un peu d'effervescence ce matin-là, tandis qu'au Quartier des Nains, sur les canaux face à la Cathédrale, un petit groupe d'hommes vêtus de noir et portant tabard de la même couleur au lion doré rugissant s'activent pour transformer une vieille échoppe abandonnée en un comptoir marchand élégant. Réparant avec soin les parties dégradées puis réorganisant les pièces intérieures, ils finissent par y convoyer des dizaines de caisses de bois de toutes les tailles, chacune frappée du symbole des Lionheart, nombre de présentoirs et bannières.

L'ensemble est supervisé par un vieil homme aux cheveux blancs et au visage doucement ridé, portant avec élégance son costume queue-de-pie et ses lorgnons, qui le désignent immanquablement comme le majordome d'un puissant. Celui-ci affirme, à qui lui pose la question, que l'ouverture de cette nouvelle boutique est proche.

Le mercenaire Griffesombre avait prit ses distances ces derniers, il ne participait plus aux expéditions et il passait le plus clair de son temps au prés de sa bécane, déclarant qu'il cherchait à la remettre sur pied. En réalité, il cherché essentiellement à comprendre comment l'engin fonctionné. Néant aucune notion en mécanique, cela lui prenait un temps considérable et monopolisé ses activités de la journées. Il ne participé qu'aux activités obligatoires de la Maisons, et il s’absentait régulièrement.
Il tenait désormais une correspondance avec la ville gobeline de K3 qui lui envoyé régulièrement tout sorte de schéma qu'il essayait de comprendre, sans se rencontre compte que la moitié d'entre eux n'avaient aucun rapport avec sa bécane (des plans de toasteurs et de masseuses pour pieds mécaniques).
Il ne communiquait presque plus avec personne, il avait cessé de râlé, de remettre en question les ordres ou de se faire passer pour plus bête qu'il ne l'était. Le Worgen de l’expédition avait...changé. Autant vous dire qu'on ne pouvait plus vraiment compter sur le lui pour le moment.

Alterac.

Dès la réception des diverses notes de commande de l'Argentier Neryme, les forges s'étaient mises au travail, fondant, trempant, martelant et façonnant avec précision et efficacité chacune des pièces demandées.

Les ateliers du Coeur-du-Lion produisirent les armures et les lames demandées par le 72ème Régiment de Hurlevent, les Aigles du Roi, et ceux d'Aiglepic fabriquèrent les outils de médecine voulus par l'Hôpital Montgomery, c'est-à-dire des écarteurs, des scies à main, des ciseaux courbes et à dissection, des pinces simples, coupantes et à disséquer avec griffes, des scalpels, des porte-aiguilles et des pinces à échardes.

Des ateliers du duché sortit également une série de quatre scalpels à lame d'argent, destinés à la Généralissime Païev.

Le tout fut entreposé dans des caisses frappées du sceau Lionheart surmontant un petit blason d'Aiglepic, et prestement expédiées vers le Sud, avant les grandes célébrations du septième mois en Aiglepic.

Hurlevent.

Le lendemain de l'attaque dont il avait été la malheureuse victime, le duc d'Aiglepic, réveillé tôt comme à son habitude, fit transmettre aux employés de la Griffe du Lion par le biais de son épouse une nouvelle requête des plus urgentes, malgré son hospitalisation tardive.

Ainsi, ceux-ci firent savoir à tous ceux qui le souhaitaient que la famille ducale offrait une substantielle récompense à qui serait capable de livrer à Aiglepic l'agresseur de Kiel d'Althain. La même mention fut rajouté aux bas des affiches commerçantes, et sur les panneaux d'affichage publics.

Fort heureusement, le séjour en soins n'aura duré qu'une seule journée, le Duc et son épouse étant sortis de l'Hôpital H. Montgomery dans la nuit du vingt-sixième jour.

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Jeu 6 Nov 2014 - 9:39

Depuis le début de la semaine, tous en Aiglepic s'affairaient à préparer le deuxième grand évènement du règne de Kiel d'Althain, son mariage fastueux avec la duchesse Cederwynn. Les tisserands avaient à coeur de rafraîchir les Bannières de la salle du trône et d'équiper en conséquence les seigneurs et dames conviés à l'évènement. Les pâtissiers, cuisiniers et traiteurs avaient même dû recruter de nouveaux bras pour pallier à la nouvelle masse de travail requise pour préparer un banquet gargantuesque. Joailliers et orfèvres croulaient sous les commandes de bijoux et de cadeaux.

Même en Hurlevent le sentiment festif était présent chez les employés de la Griffe du Lion, qui décoraient la boutique de rubans aux couleurs du duché d'Aiglepic, et disaient à qui voulait le savoir que le Grand Mariage serait célébré ce samedi soir.

Raiponce de Lorraine Messages : 523 Date d'inscription : 30/06/2012 Age : 30

La récente fraternité s'étant liée entre Pertinence et le nouveau venu "Moon-Moon" avait de quoi agaçer tout un chacun.
Que ce soit leurs récurrentes courses effrénées au milieu des couloirs d'Aiglepic, Moon Moon et ses entrainements à hurler comme le loup qu'il était voué à devenir sous les espèces d'aboiements déformés d'un Pertinence qui tentait vainement de l'imiter, ce devait probablement être la vue du jeune louveteau trônant sur le dos de l'énorme chien, tel un seigneur allant à la bataille, qui aurait fait craquer le tout venant.

De son côté, Cederwynn semblait vivre à l'opposé une période de calme plutôt bienvenue face aux folies canines du moment. Quand elle ne lisait pas, elle passait son temps à se prélasser aux côtés de son époux, attendant le jour du départ.

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Dim 4 Jan 2015 - 1:07

D'extravagantes nouvelles scènes furent offertes aux occupants de l'Emprise de Castafol, en la personne d'une Cederwynn portant seau et éponge et courant, seulement vêtue de vêtements de bain, après un Pertinence couvert de boue fuyant à toutes pattes.
Celui-ci prenait même le temps de provoquer sa poursuivante en s'arrêtant et en se dandinant de droite à gauche avant de repartir de plus belle sous de joyeux aboiements, accompagné en chœur par un Moon Moon lointain hurlant à la lune selon un ton aigu trahissant sa jeunesse.

Finalement, l'actrice repartait, rouge à la fois de honte et de rage, vers le lac, laissant ses "chiens" se rouler dans la boue et les feuilles.

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Lun 5 Jan 2015 - 11:12

L'homme avait espéré durant un mois que quelqu'un viendrait à son secours, que quelqu'un entendrait ses raisons et ses suppliques. Certes, il n'avait pas été sur le champ de bataille pour aider ses camarades dans le siège de l'Emprise de Wrynn devenue Emprise de Castafol. Mais il était parti protéger les civils réfugiés dans le puits de mine, pas vrai ?
Personne ne l'avait cru, et depuis un mois il croupissait dans la cellule de la caserne, l'un des rares lieux du fortin épargnés par les orcs de Fer et Ombrelunes. Depuis quelques jours, les bruits de travaux incessants au dessus de lui le réveillaient de temps à autres, mais le plus clair de son temps, il le passait à dormir dans la paille salie.

Un tintement avait retenti, des ongles tapotant contre les barreaux de sa prison. Plus loin, des feuilles qui s'agitaient. Une voix perça le silence revenu. Liberté ? Etait-ce bien cela qu'elle disait ? Il s'éveilla et se redressa, constata la présence du nouveau maître des lieux, le rouquin juste devant les verrous, et derrière lui, une femme masquée qui ne pouvait être que son épouse maniant les tampons et les papiers d'administration. Il n'y croyait pas, et passait tour à tour sa main dans sa barbe puis sa chevelure grasse. Cependant, l'espoir faisait son travail, et il se tendit de tout son être vers le précieux papier tenue par la demoiselle, sans s'aperçevoir que le duc avait ouvert la porte renforcée sans se servir des clés. Concentré vers Cederwynn, il ne vit pas Kiel fondre sur lui, main levée vibrant de son pouvoir de possession mentale. Celle-ci se précipita sur lui pour le maîtriser, et son mari fit usage de sa magie sur lui, emprisonnant son esprit dans les limbes de son cerveau, désormais privé du contrôle de son corps. Tout se déroula en quelques secondes, la terreur le submergea tandis que le poing brûlant de la Puissance le frappait.

Terreur encore lorsque ses deux agresseurs parlèrent de repas en l'observant et en lui souriant cruellement. Il pria pour que le cauchemar cesse. Seule le rire ravi de Kiel lui répondit, suivi par sa voix mortellement suave : personne pour le sauver, personne pour l'entendre, hormis lui. Le piège s'était refermé sur lui.

La suite ne fut qu'une longue descente vers des enfers particulièrement atroces. Il suivit le duc, son corps esclave de sa volonté effroyable, et son esprit assailli par des visions infernales et cauchemardesques. De la caserne, il fut mené vers l'arrière-salle de l'hôtel de ville et resta debout en voyant comme à travers une serrure la terrifiante mise en scène d'un dîner romantique d'un couple de nobles de haut lignage dérangés et déviants. Avec pour ligne de goût directrice, lui-même. Ses suppliques devinrent des cris, ses cris devinrent des larmes. Rien d'autre que le plaisir tordu de Kiel lui répondit.

Installé sur la table à nappe élégante, au milieu des couverts, il ressentait maintenant la douleur comme jamais. Et l'espoir en lui de trouver refuge dans l'inconscience mourut lorsque le duc lui annonça froidement qu'il lui interdisait ce simple échappatoire, qu'il se verrait découpé en morceaux de choix et que la souffrance serait telle qu'il finirait probablement fou avant de rendre son dernier soupir. Nouveaux hurlements renforcés par les mots de Cederwynn juste après. Le cauchemar ne faisait que débuter en réalité, il le comprenait.

...

Souvent, il se laissait aller à l'indifférence, rendu insensible par la douleur et le désespoir. Il se réveillait ensuite en sursaut Il était chez lui, à Comté-du-Lac, sa femme et ses filles faisant la cuisine en bas. Il passa la main sur son front brûlant, certain d'avoir rêvé de choses horribles. Tout n'était que calme et semi-pénombre autour de lui. Il posa ses yeux fatigués sur la commode qu'il avait assemblé, la table de chevet et sa lampe à huile, le tableau de ses parents, un présent hors de prix, dont les figures semblaient tournées vers lui et le dévisageaient avec une lueur bizarre dans le regard. Il voulut se rendormir, mais il se reprit immédiatement, voyant avec horreur deux hautes silhouettes sombres devant le lit, levant de longs poignards dentelés, et leurs visages lui rappelaient ceux de son cauchemar. Un bref coup d'oeil au tableau lui apprit avec horreur qu'il n'y avait plus rien à l'intérieur. Les figures étaient devant lui, et fondirent sur le lit, lames dressées, il voulut s'en protéger et ...

... fut de retour dans la prison de chair massacrée peu à peu de son corps, sur une table de fête en Draenor, buvant son propre sang lors d'un toast improvisé et goûtant à sa chair, tantôt crue, tantôt cuite, dans une débauche de luxe indécent et épouvantable.

Le grand sommeil fut atrocement long à venir, et lorsqu'enfin sa froide caresse vint apaiser ses souffrances, son âme ne put en profiter, lentement mise en pièces par le monstre qui avait pris place dans sa tête.

Des monstres.

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Lun 5 Jan 2015 - 21:37

Mais des monstres raffinés, s'il-vous-plaît !
Ce carpaccio ? A tomber.
Ces ravioles ? Divines !
Et que dire de ce tartare ! Quid de sa compagne de Worcestershire ? Du goût, par pitié !

Tranchant, tailladant, piquant et embrochant sous couvert d'argenterie, s'essuyant avec délicatesse derrière de fins tissus de soie tandis que piochaient au sein de bols de vermeil et coupes de cristal terrines, pastrami et tant encore !

A la seule lueur d'une chandelle vacillante sous les rires incessant et insensés d'un duo dérangé, le repas du soir fit honneur à ses cuisiniers. Mais, et malgré leur appétit et leur amour des bonnes choses, c'est qu'un tel dîner faisait tout de même beaucoup.
Mais, économes et empathiques, rien ne fut laissé.

C'est ainsi que le lendemain, le couple vint offrir avec malice quelques "spécialités" d'Azeroth aux autochtones venus commercer. Il en fut même proposé à cette nouvelle redresseuse de tort, Kaynn. Pour sûr, voilà qui avait de quoi faire saliver !

Bon appétit bien sûr !