Vies des Lions d'Alterac

Rappel du premier message :

Un post chaîne retraçant les activités de chacun à bord du vaisseau de la Maison, ou bien dans les campements établis lors des missions. N'hésitez pas à le faire vivre, que ça soit par cinq ou trente lignes sur les affaires de vos personnages, leurs manies et leurs secrets. Qui sait, du rp peut se créer grâce à ce moyen !

Kiel, depuis quelques jours, se fait discret, ne descendant que quelques minutes au mess des officiers pour emporter un repas dans sa cabine. Il dit être occupé au déchiffrage d'un objet. Cette nouvelle marotte de l'histoire ancienne n'est pas pur déplaire aux matelots, qui subissent de cette manière moins de crises de colère de sa part.

Tandis qu'à Hurlevent, James Longmaw, l'agent commercial sous les ordres de l'Argentier poursuit ses travaux de classement et de référencement des armes du catalogue de la Maison.

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Lun 5 Jan 2015 - 22:13

Kayn était assez perplexe depuis quelques jours. Elle passait le plus claire de son temps à encadrer les échanges commerciaux entre Draeneïs et les Cœur de Lion. Elle n’imaginai pas que ça aurait un quelconque impacte impacte sur la guerres, mais les marchands d'Elodor étaient ravis d’accueillir de nouveaux clients à escroquer.
Non, ce qui la tourmenté tant, c'était cette histoire d'approvisionnement. Les zones de chasse d'Ombrelune étaient telles suffisamment grande pour nourrir les Draeneïs et les humains sans risquer de la pénurie? Voilà une question complexe pour la quel il fallait rapidement trouver une solution.
Heureusement que les habitants de l'Emprise de Castafol avaient encore quelques provisions de leur monde.
C'était d'ailleurs pas trop mauvais, malgré cette arrière goût de Brochepierre.

Invité

Otalya avait aidé Cederwynn à ramener Kiel à l'Emprise, restant à proximité pour le surveiller tant que la duchesse n'aurait pas demandé le contraire. Elle gardait sa main fermement fermée sur Grayswandir, décidée à ce que celle-ci ne quitte pas plus son regard. Il y avait eu suffisamment de perte ce soir-là sans risquer que la lame ne soit dérobée, bien qu'elle n'imaginait pas l'épée se laisser prendre ainsi.

L'esprit de Grayswandir était toujours là, vraisemblablement. La plainte lorsque l'arakkoa s'en était emparée pour un instant l'avait plus ou moins confirmé. Et au moins était-il plus coopératif que dans les cryptes d'Aiglepic. Elle semblait arriver à lui communiquer ses pensées, peut-être pouvait-elle essayer d'engager une discussion ?

Elle tenta ainsi pendant une partie de la soirée de poser des questions mentalement à l'épée, sur le royaume des Ombres, sur leurs options pour sauver Kiel, sur les pouvoirs qu'elle pouvait détenir contre Feolthanos. Chercher à connaître un moyen de le détruire, même si elle savait que s'il en existait un, il aurait probablement été mis en oeuvre avant tout cela...

Raiponce de Lorraine Messages : 523 Date d'inscription : 30/06/2012 Age : 30

Cederwynn n'aura pas repoussé Otalya. Elle ne faisait d'ailleurs plus grand chose : perdue dans un mutisme absolu et une inertie totale, elle n'avait bu ni mangé depuis l'accident, ce qui était plus que révélateur de la détresse dans laquelle elle nageait actuellement.

Lorsqu'ils eurent ramené Kiel au fort, et après que les médecins, apothicaires et prêtres le visitèrent, Otalya et elle-même l'emmenèrent en la chambre du couple ducal pour l'y reposer. Cederwynn s'était, depuis cet instant, effondrée à ses côtés. Les yeux vides, fixes et figés sur son époux, clignant bien trop peu, elle ne rompait son silence que par quelques murmures à l'attention de son âme sœur.

Du reste, elle ne réagissait pas. On tenterait de lui parler qu'elle semblerait simplement ne pas entendre. On la secouerait qu'elle se replacerait dans l'exacte même position.
L'état de Kiel avait par lui-même eu d'effroyables répercussions sur elle. Mais n'est-ce pas là le propre de l'amour fou ?

Kiel, du reste, allait bien, veillé avec attention par Erisdar et Cederwynn, reposant dans son lit, nid de couvertures, de chaleur et d'amour, les yeux obstinément clos sur leur mystère couleur de forêt. Le Chambellan avait essayé, de manière de plus en plus appuyée, à plusieurs reprises tel un parent attentionné d'enjoindre Cederwynn à se restaurer et se reposer, pour se préparer au mieux à l'étrange aventure qui s'annonçait.

Mais devant son inertie, celui-ci abandonnait plus tard, et s'en allait trouver le nouvel habitant de l'Emprise de Castafol, le prêtre-ombre Djedka. Il s'était établi loin des hommes, dans un repli de terrain naturel, n'ayant demandé que quelques fripes pour son logis. Chacun trouvait en l'autre une oreille attentive, celle de deux vieillards dans leurs races respectives, Djedka étant suffisamment ancien pour se rappeler du temps avant la venue de Terokk et de sa vie dans le soleil, avant sa malédiction. Ils discutaient de la suite, de l'avenir et des chemins à prendre pour sauver l'âme du duc ensorcelé.

Grayswandir, de son côté demeurait inerte, mais de temps à autre, murmurait un secret à l'âme d'Otalya, concernant Kiel ou Feolthanos, d'une voix semblable au tintement d'une rivière de montagnes grise comme un ciel d'orage.

Un climat morose s'était installé sur le fortin, et rien, pour l'instant ne semblait pouvoir le dissiper.

Raiponce de Lorraine Messages : 523 Date d'inscription : 30/06/2012 Age : 30

Il eut été subtil de déterminer si l'état mental de Cederwynn empirait ou s'améliorait. Tout autant qu'il était délicat de pouvoir statuer sur sa stabilité psychique en soi.
En revanche, ce qui était certain, c'est que la comédienne ne vivait pas mieux l'état de son époux.

Si, grâce aux sermons du chambellan, elle se sustentait de nouveau, ses esprits s'affolaient désormais plus que de raison. Elle ne dormait pratiquement plus, son hyperactivité ayant redoublé. Elle ne se taisait plus que le temps de manger, et encore parvenait-elle parfois à faire les deux en même temps. Elle ne sortait plus, ne fermait plus les yeux, ne cessait jamais d'émettre au moins un bruit.

Déjà fortement troublé par nature, son imaginaire s'agitait à présent au milieu de tout un panel d'hallucinations qui, d'ordinaire ponctuelles, passagères et partielles, venaient désormais s'étirer et se filer sur la durée. Là où Cederwynn gardait une certaine conscience, certes toute relative, de la réalité ambiante, elle nageait à présent parfois au milieu d'un flot incohérent de sens tout aussi grandiloquents que les incessantes psalmodies quittant ses lèvres de porcelaine.

Car, malgré ses beaux discours, elle était un être bancal et instable, chez qui l'insanité, si elle n'était pas déjà présente, guettait à la moindre fragilité.
Quelle tragédie, alors, d'être aussi longtemps privée de Kiel, lui qui représentait l'unique repère qu'elle conservait désormais envers l'autre monde et, à fortiori, envers elle-même.
Chez une personnalité aussi passionnée, il était impossible d'envisager une perturbation aussi grave que la privation de sa passion première sans entrevoir un résultat explosif.

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Dim 1 Mar 2015 - 11:38

De cette mission dans les ténèbres, chacune des demoiselles impliquées garderaient un souvenir différent.

Otalya se souviendra encore longtemps de cet oeil rouge à la pupille verticale qui la fixait sans ciller un seul instant, dégageant une haine infinie et une malfaisance à la hauteur de son statut sinistre. Dans ses rêves comme dans ses cauchemars, il lui arrivera de l'apercevoir, caché ou bien visible, en entier ou juste sa pupille, ou la couleur de son iris.

Kayn entendra dans ses songes et dans ses prières troublées le murmure des milliers d'esprits n'ayant pu trouver le repos dans la salle du bassin, exhalé par la bouche de la créature qui les entourait totalement. De même, le visage de jeunes orcs sacrifiés sur l'autel ou tout simplement précipités dans le puits agira comme un catalyseur sur sa longue mémoire, et reverra en pensée les figures de ses amis et mentors disparus.

Cederwynn repensera souvent au puits et à son aspect de gorge ouverte, lisse et veinée de blanc sur le noir de la pierre, humide à jamais, crachant sa brume d'eau et de vent sporadiquement. Parfois, lors de ses longues veilles ou lors de ses rares moment de solitude, un frisson glacé la parcourera, comme un souffle de vent, le reste du soupir froid de la créature somnolente sous eux.

Félixia, quant à elle, en jouant avec le coutelas de pierre aura, de temps à autres, à travers les brumes du porto et du bana-miam qui commence à manquer, des visions de créatures d'En-Bas, d'ombres affreuses qui rôdent dans des caveaux oubliés. En questionnant Lien'anglir, celle-ci lui parlera du neuvième jour de Grayswandir et de leur destination : la Chambre blanche.

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Dim 15 Mar 2015 - 10:47

Sur la table de chevet de chacun, qu'il soit Azerothien en Draenor, Azerothien chez lui ou draenei de la Vallée d'Ombrelune, tous les membres d'élite de la Maison reçurent une petite note accompagnée d'une boîte. Cette dernière contenait une médaille en argent, figurant l'aigle sur le blason des d'Althain tenant une épée ressemblant assurément à Grayswandir. Deux rubans y étaient attachés, l'un noir, l'autre bleu.

La note disait ceci : "A mes chers compatriotes, amis et alliés des Maisons Lionheart et d'Althain, veuillez recevoir ce gage de ma gratitude éternelle. Puisse-t-il vous rappeler pour toujours notre union pour sauver Aiglepic, Castafol et Draenor, nos ardents combats et nos pertes attristées. Portez avec fierté ce titre de Vainqueur de l'Esprit Ardent. Pour le suzerain Lionheart, pour Alterac,
Je rugis !
Liés par l'argent dans l'onyx, vers le ciel nous nous élevons."

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Lun 16 Mar 2015 - 16:17

De nuit.

Pinceaux, crayons et fil de plomb sortent de leur torpeur. Aimablement disposés et caressés du regard, chacun s'anime, les bouchons quittent les cols de flacons, les mines s'affûtent et les pinceaux rejoignent le bol d'eau claire et la palette. Cercles et traits, lignes brisées, ovales et courbes naissent sur le vélin, précisément désordonnés, brouillonnement rassemblés, donnant ici une épaule, là la courbure d'une jambe ou le modelé d'un visage. Comme un coup d'épée, la diagonale traverse les figures et les rassemble : d'un côté, dans le coin supérieur gauche, le Duc ; de l'autre, réalisant son symétrique par la diagonale, la Duchesse.

Le plomb se tait, le graphite se repose tandis que les pinceaux prennent le relais et font danser les couleurs vibrantes ou pastel de l'aquarelle sur la palette, recréant les teintes de la vie, et les transportant sur le dessin réalisé. Une main retrouve sa carnation, reflet de celles posées sur les épaules du dessinateur, des lèvres rosissent, comme celles qui s'en vont quêter un doux baiser et des yeux brillent, verts pour l'un, sombre pour l'autre, dissimulé sous l'éclat de la porcelaine blanche de son masque de théâtre. Le regard de l'un est grave et calme, celui de l'autre est invisible, mais l'esprit agile lui rend sa joie étourdissante et sa perpétuelle activité.

Les derniers détails apparaissent, le scintillement des gemmes et de bijoux, le roux des chevelures, la scène est vernie avec attention, le dos peint dans le grenat le plus profond, signe de passion et de richesse. Lorsque l'aube frappe la chambre, une note frustre, à la craie sur le dos de la carte créée, mentionne un nom, une date et une heure : Sombrelune, 16.03.35, 21h.

Promptement adressée, la carte s'envole vers son destinataire, soufflée par le vent à travers un portail, de la plus subtile et admirable des manières, poussée par cette once de magie qu'il a placée dans son oeuvre, nourrie de l'amour qu'il lui voue, qu'il leur voue à tous les deux.

La Fête de la Destinée avait commencé en Aiglepic le 3 au soir alors que chacun dans le duché avait mis la main à la pâte pour que les festivités soient encore plus belles que l'an dernier. S'ouvrant sur un discours de Kiel, revêtu de son manteau de pourpre, de griffes d'aigle aux mains, de longs vêtements chargés de plumes et d'un masque à tête d'aigle, les célébrations s'étaient ensuite partagées entre jeux populaires et nobles, banquets et rituels, le point culminant de ces trois journées et soirées étant l'élévation d'un Sanctuaire du Destin non loin du lac de Clairciel.

Le week-end prochain s'annonçait comme plus solennel avec le Synode des Archontes et la grâce ducale accordée à quelques criminels. Tous attendaient avec impatience les résultats du premier évènement, aussi important que pouvait l'être la célébration de la nouvelle année et le discours de Kiel pour l'année.

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Dim 13 Sep 2015 - 13:36

Trois jours après la prise d'Avarras, la décision concernant son nouveau dirigeant était rendue publique : il s'agissait d'Aiden Myswelt, sur conseil de son frère l'Archonte Avarim auprès de Kiel. L'homme, âgé de trente-cinq ans, était connu pour sa passion des techniques artisanales et leur perfectionnement. Il était ainsi un excellent charpentier, menuisier, éleveur et travailleur du cuir, et menait des recherches d'avenir en matière de minage et forge. La nouvelle le ravit, car le Norfendre abritait des écosystèmes et des ressources neuves, qui permettraient de faire progresser le savoir pour Aiglepic, et s'en fut prendre ses fonctions dans la journée, embarquant à bord de l'Inexorable pour un voyage de plusieurs jours, en compagnie de sa femme et de ses enfants.

En Avarras, il reçut très bon accueil, sympathisant avec Alastor sans souci et démarrant les travaux de remise en état et ordre du fief avec diligence, suivant ses plans, ceux de son suzerain et les conseils avisés d'Herbert.

A l'aube de cette journée, dix-septième jour du dernier mois de l'année, une petite troupe composée de trente fantassins équipés d'épées et de lances, de quinze archers à arc composite et cinq mages de guerre, issue du Régiment Sable et menée par le capitaine Irwin Myswelt, neveu de l'Archonte Avarim d'Arzen s'est mise en route à travers Alterac à pied pour rallier Aschenfahl dans le courant de la semaine prochaine, suivant le serment et la demande exprimés par la Baronne Hadelheid von Deritch.

Le départ de ce petit ost a été salué par les habitants du duché et par les hauts dignitaires du domaine, dont Kiel d'Althain lui-même.

A l'aube de cette semaine du Voile d'Hiver, où tout Aiglepic se prépare à la venue du Grand-Père Hiver dans chaque chaumière et demeure, les comptes et les affaires de la Maison se révèlent excellents, avec une rentrée d'argent suite au Marché du Voile gilnéen du 19 et des contrats signés ou en cours de négociations.

Déjà la semaine précédente, une affaire avait été conclue entre le duc et la Baronne de Brumebois et Cwenhild Kaylin von Rosenmark : cent hectolitres de céréales devaient être livrées d'ici dix jours de Cwenhild, à partir de la signature du contrat contre monnaie sonnante et trébuchante ducale. Kiel devait également fournir cent kilogrammes de fer brut et les services d'enseignements d'un petit groupe de forgerons contre ici aussi monnaies d'or. Le groupe de cinq artisans était actuellement en Blanchemer et attendait de pied ferme la venue de l'Inexorable, effectuant actuellement une navette entre Hurlevent et ce port. Le fer attendu était aussi chargé dans une dizaine de caisses de bois.

Hier soir, un autre accord avait été réalisé avec la Duchesse d'Eldrith. En l'échange d'un chargement de bois conséquent d'Aiglepic, un navire de commerce devait être livré depuis Aldrenath, l'équipage et la décoration restant à la charge du duc d'Aiglepic. Prévu pour la fin du mois de février de l'an 36, un navire de remplacement fut prêté, le Hurle-bise, et devrait pouvoir assurer les transports de commerce de la Maison pendant ce temps.

Restait ensuite une autre affaire, celle du vicomte Lucer Arthos, archéologue gilnéen montant expédition pour retrouver un mystérieux artefact en Uldum. Ayant accepté de leur fournir des armes, lames droites et dagues, le couple ducal s'est montré plus réservé quant à la possibilité de financer directement l'expédition et a requis un temps de réflexion.

Ce soir enfin, le dernier des rendez-vous commerciaux du moment, avec la comtesse du Pic Eline Selmorn, concubine du Seigneur de Roncesang.

En Aiglepic, malgré le froid polaire et les fêtes de fin d'année, les bûcherons du Haut-Rivage, du Renver et du Dun Vor commencent à marquer les arbres qui seront abattus pour la commande de bois de la duchesse d'Eldrith. Le moral reste assez moyen, les habitants attendant avec impatience la livraison de céréales qui devrait leur permettre de passer le plus gros de l'hiver en sécurité.

Suite à cette flamboyante soirée d'anniversaire s'étant achevée très tôt ce matin, Kiel fut invisible, sans doute occupé à se remettre de sa gueule de bois tout à fait remarquable, semblable à celle de son anniversaire de l'an passé, puis à travailler sur un projet lui tenant à coeur, seul en son bureau. Il ne voulait être dérangé par personne.

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Mer 13 Jan 2016 - 20:55

Tôt ce matin, ou très tard dans la nuit, un vaisseau vraissemblablement loué à la Maison Eldrith mais battant pavillon Coeur-de-Lion/Althain accosta au port d'Havremer, nommé le Hurle-bise et doté d'une capacité de transport tout à fait honnête. Son capitaine, Erland Lightwater demanda à rencontrer au plus tôt les responsables du port et du commerce afin d'entreposer dans sa cale les cent hectolitres de céréales achetées par son suzerain le duc d'Aiglepic. Il fit également mention d'une deuxième vente de céréales une fois la première ramenée sur le territoire même du duc, lettre cachetée à l'appui.>

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Lun 18 Jan 2016 - 9:06

En ce jour, les derniers préparatifs à la commande effectuée par la comtesse Eline Selmorn furent réalisés, et les armes rangées avec soin dans différentes caisses avant envoi à la Boutique de Hurlevent. Celles-ci séjourneront deux jours sur place avant d'être remises à qui de droit à Forgefer.

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Lun 25 Jan 2016 - 22:41

Les armes commandées par la comtesse Selmorn furent remises à Forgefer hier soir et le paiement encaissé après un petit dîner agréable.

Le lendemain matin fut mouvementé en Hurlevent du côté du quartier des Mages. En effet, un ancien hôtel particulier sur deux étages abandonné et ruiné depuis le Cataclysme et la venue du Dragon venait d'être racheté pour une somme assez peu élevée compte tenu du peu de structures encore debout. Il fallut toute la journée aux éventuels curieux pour apercevoir les premiers ouvriers, contremaîtres, architectes et maîtres d'oeuvre au travail, tous arborant sur leurs tenues des insignes plus ou moins précieux de leur appartenance à la Maison Coeur-de-Lion, du simple lion rugissant associé à l'aigle peint sur une tunique à la broche incrustée de pâtes de verre vivement colorées.

Sécurité, discrétion et efficacité sont les maîtres mots, le chantier finissant par disparaître à la vue des curieux grâce à des panneaux de bois pour préserver quelque peu le secret des installations intérieures. Il ne fait pas de doute que cette résidence secondaire, ce Palais du Solstice d'Hiver comme un écriteau faisait mention, irait enrichir la petite collection de séjours de la famille ducale. Enfin, le terme des travaux est prévu pour le milieu du troisième mois.

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Ven 29 Jan 2016 - 11:19

Surwich verra dans la fin d'après-midi arriver un homme portant assez beau, vêtu d'un manteau de laine sombre sur des chausses noires et bottes de cuir sombre, arborant sans ostentation deux petites broches incrustées d'éclats de verre, la première bleue, blanche et noire figurant un aigle, la seconde noire et dorée symbolisant un lion. Nommé Harald Jansen, cet alteran au service des d'Althain en tant que diplomate chercha immédiatement à louer une chambre pour quelques nuits dans l'auberge locale, faisant jouer sourires et politesses. Dès le lendemain, sa quête s'orientera vers une habitation modeste mais fonctionnelle.

Cet ancien comptable et auteur d'un traité sur les prix de l'ensemble des marchandises produites en Alterac se fera discret mais bien présent, s'efforçant de rencontrer des locaux et de se renseigner sur la vie quotidienne du village.

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Ven 29 Jan 2016 - 11:59

Depuis Aiglepic, que ce soit concernant leurs postes au sein des instances de la justice ducale ou depuis leurs études et cabinets, les Valenfleurs ont laissé leurs fonctions vacantes afin de se rendre en Landebroce où le "jeune" Giuseppe Valenfleur donne un symposium sur la place du discernement dans le droit pénal.

Durant cette courte absence, les usagers et citoyens désireux de prendre contact avec les services assurés par la famille Valenfleur en Aiglepic se devront de laisser un message aux différents services d'intendance. En cas d'urgence, il leur sera possible de contacter les greffes de la cour de justice ducale, qui seraient en moyen d'opter pour les procédures adéquates.

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Lun 14 Mar 2016 - 23:02

Tôt ce matin, un courrier au tabard d'Aiglepic quitta la Citadelle pour rallier dans la journée Aschenfahl et remettre à la baronne Hadelheid von Deritch sa convocation le lendemain soir devant le duc pour régler l'affaire en cours avec sa soeur. Tout de même prévenant, il lui fit savoir que sa Grâce était d'une humeur tout à fait massacrante depuis plusieurs jours, allant même jusqu'à saccager quelques unes de ses affaires dans des accès de rage explosives.

Hier nuit, l'Inexorable a quitté le port de Hurlevent pour rallier Uldum dans un voyage de quelques semaines destiné à éclaircir les mystères autour du commanditaire du cartel de gobelins de Baie-du-Butin envoyé pour voler l'Âme lors de l'affrontement aux Steppes Ardentes face au démoniste sindorei Valathantr. Poussé par une météo clémente et des vents favorables, le navire devrait toucher terre dans deux soirs.

Chacun s'occupe à sa façon, qui aide les marins avec les tâches de maintenance de l'Inexorable, qui apporte son aide au cuisinier, qui joue aux dés et aux cartes avec les soldats. Kiel se fait notoirement discret, la rumeur le disant malade en mer ou effrayé par les immenses étendues d'eau salée. Il n'y a qu'au matin qu'on le voit quitter sa cabine ducale, offrant au disque se levant son visage pâle et quelques chansons, que l'on peut de temps en temps entendre, alors qu'elles filtrent par sa porte.

Depuis quelques jours, voire semaines, il devenait tout à fait rare d'apercevoir le jeune héritier de "l'empire" Coeur-de-Lion, que ce soit dans la Citadelle ou en Hurlevent. Fingal ne paraissait guère qu'aux heures de repas dans les cuisines, grapillant un dîner rapide préparé à toute vitesse par les matrones attentives. Il ne laissait plus personne l'approcher, ni ses parents, ni son précepteur, passant de longues heures diurnes debout et d'autres heures nocturnes d'insomnie. Erisdar ne disait rien de ce qui troublait le jeune homme, si ce n'est que la fin des problèmes était proche.

Et en effet, Fingal finit par demander à Kiel une petite escorte pour se rendre en Arcy visiter les Vandors, le regard hagard, lointain, le ton de sa voix d'ordinaire assuré suggérant aujourd'hui qu'il fuyait quelque chose. Que redoutait-il ?

Il quitta la Citadelle en fin d'après-midi d'hier et arriva en soirée sur les terres de la Baronnie, où il retrouva Hans et Azelle, discutant tard dans la nuit. Une chasse se préparait pour le lendemain, et il était invité.

Les auspices funestes dont la présence et les hurlements insensés abrutissent Hurlevent sont arrivés en masse en Aiglepic, allant par petites escouades de deux ou trois pour investir les places publiques, les coins de rue, les tavernes et les champs d'entraînement pour brailler leurs augures de ruine et de destruction, promettant l'arrivée de la Légion, l'abandon de la Lumière pour ses fidèles et l'impuissance des dirigeants à endiguer cette marée gangrenée infinie. Si dans l'ensemble la population semble s'en méfier, les rembarrer ou maugréer de leur venue dans le duché, des cas extrêmes sont à recenser comme des bagarres entre hérauts et soldats en permission, sur leurs terrains ou le nez dans leurs chopes de bière, ou avec des clercs de la Lumière qui chassent sans douceur les prêcheurs venus convaincre les foules sur les parvis des chapelles.

Néanmoins, il ne faudra plus très longtemps avant que les habitants de la cité, puis des montagnes alentours ne prêtent une oreille rendue attentive avec cet afflux permanent de mauvaises nouvelles. Chaque Archonte se tourne vers le duc et sa Maison en demandant de l'aide et des actes pour mettre fin au phénomène.

Depuis hier soir, plus aucun employé de la Griffe du Lion, serviteur du Palais du Solstice d'Hiver ou envoyé diplomatique de la Maison Coeur-de-Lion n'est visible en ville : l'ensemble des composantes de la Maison a choisi le repli tactique vers ses terres d'Alterac du fait de sinistres nouvelles leur parvenant, de troubles démoniaques éclatant en Aiglepic même ; emportés à bord de la frégate L'Inexorable. L'autre vaisseau, le Triomphe de la Justice reste amarré en Hurlevent, portant à son bord quelques marchandises de la Griffe non-rapatriées vers le siège de pouvoir.

Tous ... sauf l'infortuné employé James Longmaw, ayant reçu l'ordre direct de rester, ainsi que l'Ambassadeur Harald J. Jansen, au donjon royal, accomplissant ses devoirs.

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Dim 9 Oct 2016 - 12:09

La flamme de l'espoir commence à se raviver en Aiglepic, après l'invasion presque décisive des forces de la Légion Ardente sur son territoire. Les raids réguliers sur la cité assiégée et à plus de 70% détruite permettent, petit à petit, de dresser une carte sommaire de l'emprise démoniaque. Les soldats et les citadins, réquisitionnés et volontaires, équipés de bric et de broc ramènent à chaque sortie vivres, eau, matériel et survivants.

Même si la situation reste médiocre, les réserves de bois et pierre étant au plus bas et celles de nourriture se vidant presque plus vite qu'elles ne sont remplies, le moral remonte doucement grâce au retour inespéré de citadins et claniques. Au sein de cette population éprouvée jusqu'à l'âme, les liens sociaux se cimentent autour de ses pertes et de ses traditions, partageant les légendes de la fondation et les chroniques ducales, glorifiant leur valeur militaire, leur honneur et plaçant encore plus de foi dans la Destinée et la Lumière, sous le regard attentif du duc, n'hésitant pas à descendre de son donjon pour s'entretenir avec eux.

On espère bientôt une nouvelle percée et une conquête victorieuse du quartier oriental, surtout après celle, vaillante, du Major Swift et de son appréciée Brigade Veinard, appuyée par les dignitaires de la Maison. D'autant plus que les matériaux récupérés ont vite été confiés aux artisans survivants pour rééquiper au mieux celles et ceux qui se battent encore sous le ciel toujours orageux d'Aiglepic. Le demi-millier de survivants souhaite vivement se joindre aux troupes lors de la bataille finale.

Sujet: Re: Vies des Lions d'Alterac Lun 7 Nov 2016 - 18:38

Enfin. Le silence de l'hiver arrivant tombe enfin sur la cité d'Aiglepic, ce soir-là, après une héroïque victoire obtenue par la Maison sur ses adversaires démoniaques ailés. C'est un silence grave, alors que le ciel est enfin purifié de ses nuées vertes tourbillonnantes et de ses étouffants nuages de fel, rendu à la froide embrassade du vent hurlant. La pluie qui tombe depuis l'heure suivant la victoire n'a pas cessé et nettoie les rues, les maisons éventrées et les pavés souillés de sang. Deux jours de deuil pour ceux qui sont tombés lors de l'invasion puis du siège, où chaque habitant se souvient de ceux perdus à tout jamais et chérit ceux qui restent. Les âmes des morts qui n'ont pas été dévorées par les démons sont une à une apaisées par les prêtres de la Lumière et ramenées au repos éternel.

Au soir du deuxième jour de deuil se tient la première grande cérémonie depuis quatre mois dans la grande salle du trône, qui contient désormais sans effort les trois-quarts de la population d'Aiglepic, massée sur les bancs puis debout derrière, les Archontes, les dignitaires et les ecclésiastiques de la Maison à l'avant pour le grand discours à la tribune de Kiel, citant les noms de chacun ayant participé de près ou de loin à la sauvegarde du coeur du duché, puis remettant aux plus dignes d'entre tous, la Duchesse, les quatre Archontes, la Généralissime Païev, le Baron Vandors fils, le Comte de Maerith, le conseiller Mérastil, le Major Swift, le caporal Finn et lui-même, plus quelques citadins et claniques pour leur engagement particulier ; la médaille du Purge-Ciel : à rubans bleu et noir attachés à un cercle d'acier noir gravé d'une étoile surmontant un croissant de lune couché, tous deux blancs.

Rendez-vous est pris dans les semaines à venir pour statuer sur des questions urgentes d'administration et de politique. Le sort de la demi-elfe reste encore en suspens. Les reconstructions commenceront bientôt mais n'iront guère vite avec la tombée de l'hiver polaire dans la région.