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 Une question de posologie [Alistair/ouvert]

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Cederwynn d'Althain
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MessageSujet: Une question de posologie [Alistair/ouvert]   Une question de posologie [Alistair/ouvert] I_icon20Dim 24 Mar 2013 - 14:09

Sis au sein d'un vaste haut-plateau jouxtant les Carmines et ses monts Ouest, à la frontière même de la forêt d'Elwynn, se cache au détour de quelques collines désertes un tableau frôlant le paradis sur terre.
Là, dissimulé en pleine nature, loin des grandes villes et de la capitale, voir même des bourgs alentours, un petit village, sans prétention sans pour autant en être rustique, se dresse avec paresse.
Landebroce, juridiction du bailli Régio Valenfleur. A peine indiqué sur quelques panonceaux à la sortie des villages les plus proches, le bourg semble se prélasser dans une sphère de tranquillité, déphasé, loin des problèmes quotidiens du monde auquel il semble ne plus prêter attention.

Au sortir d'un agréable petit sentier de pierres pavées, parfois incertaines mais jamais malicieuses, le voyageur débouchera sur la rive Est du somptueux lac autour duquel fut bâtit le bourg en arc de cercle. Panorama idyllique, sérénité à toute épreuve, pas un sens ne saurait être comblé face à cette simple vision, tant et si bien que les villageois se plaisent à raconter à qui veut bien l'entendre que c'est cette tranquillité qui explique la sécurité du lieu et la quasi-inexistence de troubles au sein du bourg.


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Une idylle intemporelle :


Il est difficile de décrire les alentours de Landebroce. Ils savent se draper d'une beauté sans limite tout en ayant gardé une simplicité sobre et efficace. Là, des plaines verdoyantes et bruissantes. Ici, des bosquets de mûres, de framboises et de fraises où se complaisent ortolans, rouges-gorges et corneilles !
Par ici, un bois. Vaste, aéré, vivant. Parfois quelques petites fermes sans prétention se dressent en épousant avec merveille l'esthétique des lieux. Un vrai paradis.


Une question de posologie [Alistair/ouvert] Lacx

Un lac incontournable :


Si le village n'est pas particulièrement notoire -ce qui contribue à sa tranquillité-, il a pris soin, à l'instar de toute ville qui se respecte, de se singulariser par sa petite touche personnel, en la personne d'un lac brillant et plat, vierge de toute construction, pas même de pontons, où se bousculent les baigneurs sous les grognements des pêcheurs perturbés dans ce qui ressemble plus à leur sieste qu'à de la pêche en soit.
La coutume veut que les jeunes hommes du village y emmènent l'élue de leurs cœurs au milieu des eaux pour leur y demander la main. En cas de refus, le jeune homme doit rentrer à la nage tandis que la demoiselle avec la barque.
Il est très souvent possible d'y apercevoir sur les rives quelques familles, couples, ou plus solitaires cœurs venir y pique-niquer et profiter de la gaité des lieux.

Une question de posologie [Alistair/ouvert] Lakevillagebysyntetycd5

Un village avec ses lieux immanquables :



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La grand'place : que serait un bourg sans sa place du marché ? Cette esplanade où se bousculent commerçants, villageois, artistes et vendeur à la sauvette, garçon de presse et pourquoi pas plus bourgeoises gens ? A l'extrémité Est de Landebroce, jouxtant le lac du même nom en sa rive, cette grand'place ne saurait passer inaperçue du voyageur un brin curieux, jointes qu'elle est par chacun des grandes allées du village, et sise au milieu des plus grandes demeures du bourg construites au-dessus d'arcades de vieilles pierres.
A la recherche d'épices exotiques ? D'étoffes rares ou du simple divertissement des cracheurs de feu ? Vous trouverez votre bonheur au marché de Landebroce, dont les étals fleuriront de produits plus fous les uns que les autres jusque tard dans la nuit, et tôt depuis le petit matin. Le vendredi, soir de spectacle !


Une question de posologie [Alistair/ouvert] Capriccioruinsandclassix

L'hôtel de ville : tenant plus de la ruine que d'un bâtiment de la puissance publique, la mairie de Landebroce fut conservée en l'état et réhabilitée pour accueillir les plus défavorisés et leur offrir gîte et couvert le temps de quelques nuits. Un service constant est assuré aux frais de la commune pour maintenir cette activité pourtant très inhabituelle, les mendiants n'étant que rarement le soucis des villes actuelles.
Cette charitable entreprise vaut d'ailleurs à Landebroce une cohabitation paisible entre toutes les castes de la société, bien que le bourg ne comprennent que peu de nobles de par son excentration. Seules quelques vieillards de grandes familles y sont venus prendre leur retraite.
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L’amphithéâtre des Lumières : dernier vestige en date de la caravane de gitans ayant peuplé Landebroce avant la construction du bourg, cet amphithéâtre originairement de bois mais actuellement de pierres a été légèrement modifié en un tribunal en plein air. Original s'il est est, il est important de noter que ce local n'est que très rarement occupé par la justice, mais se voit plus souvent traverser par les différents services administratifs du village, notamment l'office du sénéchal Rozzo Valenfleur, quand celui-ci n'est pas en la capitale.
En outre, c'est ici que les -rares- procès du village se tiennent, principalement pour des affaires secondaires de vols de radis.


Une question de posologie [Alistair/ouvert] Magicshopboggartsbazaar

Le bazar du bizarre de Barnabé : point de chute des amateurs de mystère et d'illusions, le commerce de Barnabé est le lieu incontournable pour tout amateur de magie de seconde zone et de farces et attrapes. Faux-sang, costumes et déguisements, taches d'encre, canne en caoutchouc et épée de carton ! Si vous désirez jouer quelque artifice, vous avez trouvé votre commerce. Le samedi, il est dit que le propriétaire y accueille petits et grands et que, au sein de son établissement libérés de ses meubles, il y donne lui-même quelques spectacles de magie époustouflants, au plus grand bonheur des villageois.


Une question de posologie [Alistair/ouvert] Apothicairesmall

Les halles des près : jardin, laboratoire, apothicarium, café, dispensaire ou parfumerie... l'étable "Aux Halles des près" a tellement de casquettes que même une hydre ne pourrait toutes les revêtir. Le propriétaire, un vieillard dont il se dit que la sénilité le rattrape, se fera un plaisir de vous y accueillir et de vous trouver tout ce qu'il est possible d'imaginer pour guérir tout ce qui est possible d'exister. Une envie de porter les cheveux long comme ce barbare que vous avez aperçu au port ? Une haleine fétide à faire disparaitre ? Une fièvre maligne ? N'attendez-plus, Aux Halles des près, les maux se tiennent éloignés !

Une question de posologie [Alistair/ouvert] Clockshopwindfull

L'horlogerie "Ben père et fils" : située dans l'ancien clocher du village, la cloche ayant été détruite lors d'un violent orage en l'an 23 a été remplacé par une horloge d'airain projetant sur le clocher des reflets rougeâtre illuminant parfois la ville à l'aube et au crépuscule. Au pied de la tour se tient une étroite boutique perdue au milieu d'interminables rangées d'horloges grand-père, de montres et de pendules.
Les plus superstitieux ou les plus fantasques se plaisent à raconter que, au plus profond du labyrinthe de trotteuses, l'on pourrait remonter le temps. Certains, d'ailleurs, disent que le magasin est plus grand à l'intérieur qu'à l'extérieur, et que la tour était à l'origine bâtie de pierres bleues.





(La totalité des œuvres graphiques, photographies et représentations ci-dessus ne sont pas ma propriété. Leurs droits dans leurs intégralités reviennent à leurs auteurs respectifs.)


Dernière édition par Cederwynn Delabruine le Mer 27 Mar 2013 - 17:24, édité 2 fois
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Cederwynn d'Althain
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MessageSujet: Re: Une question de posologie [Alistair/ouvert]   Une question de posologie [Alistair/ouvert] I_icon20Dim 24 Mar 2013 - 15:39

Musique

L'aube ne commençait pas à poindre que le sentier pavé reliant le bourg de Clancharlay à celui de Landebroce se surpris de la caractéristique musique d'une chariote battant la pierre, mariée aux claquements des sabots et aux crissements des essieux.
Le Soleil se levait seulement timidement, osant quelques incertains rayons au travers des ramures de la forêt environnante pour éclairer délicatement un Alistair probablement embué par l'heure indécente, conduit qu'il était par un cocher ayant bien voulu de lui dans sa cargaison de tissus et de graines en direction du village du lac.

Les oiseaux commençaient à peine à donner la réplique, en les gazouillis des piverts et des rossignols, tandis que la charrue se mouvait lentement mais assurément, ballottant son passage au rythme de son avancée, lui laissant tout le temps de repenser l'affaire qui le menait ici.
Voilà quelques jours, le docteur Alistair Wakefield rencontrait le bailli Régio Valenfleur au quartier de la milice urbaine de Hurlevent. Échangeant quelques mots, les deux finirent à partager un verre autour duquel le docteur mentionna sa profession au lord.
Profession qui attisa l’intérêt du bailli.

"Landebroce est depuis peu victime des affres d'un dément s'étant mis en tête d'en empoisonner la population. Quatre tentatives, pour un mort unique. Notre apothicaire, j'en ai peur, souffre de plus en plus de la sénilité, et nous aurions bien besoin des talents d'un jeune praticien comme vous. Venez-moi en aide dans la résolution de cette affaire, et je me fais fort de concourir à l'obtention de votre doctorat."

L'accord prononcé entre les deux comparses conduisait alors Alistair sur ce sentier pavé, à observer un soleil levant de plus en plus affirmé, enhardi par le chant des forêts s'élevant crescendo tout de go. Ce n'est qu'alors, au détour d'un bosquet, que la charrue déboucha, d'un coup, d'un seul, au milieu d'une immense clairière verdoyante, s'étendant à perte de vue jusqu'aux pieds de vastes collines arborées, et au milieu de laquelle un lac merveilleux brillait de mille feux sous l'aube pesante d'une journée qui s'annonçait magnifique.
Les alentours avaient de quoi laisser pantois. Tant de simplicité, et pourtant tant de beauté. C'en était niais, candide voir-même cucul, et pourtant, il ne fallait rien de plus. Le calme, une brise légère rafraichissante d'une chaleur commençant à grimper, les rires d'enfants courant dans les champs de leurs fermiers de parents, hissant là quelques cerf-volants et par ici quelques lampions en profitant des derniers ombrages de la nuit fuyante.

Candide, oui. C'était l'habitude des lieux, pourtant dénaturée depuis peu par les actes de l'empoisonneur.

Alistair fut déposé aux portes de la villes, à l'orée d'une longue et tortueuse rue de pierres et de bois, ceinte par toute une série de bâtiments asymétriques et plus ou moins grands, surmontant parfois un commerce ou directement implanté sur des voutes de pierres en offrant un sentier ombragé à l'abri du soleil qui sa savait mordant à son zénith.
Après avoir déambulé pendant quelques minutes, probablement à découvrir l'entrée du village, le docteur eut cependant son regard attiré par un petit quelque chose... un panonceau dont le nom venait lui titiller la mémoire.

"Aux Halles des près, apothicaire."
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MessageSujet: Re: Une question de posologie [Alistair/ouvert]   Une question de posologie [Alistair/ouvert] I_icon20Lun 25 Mar 2013 - 9:01

Il est vrai que devoir se réveiller avant l'aurore et avoir discuté une bonne partie de la nuit avec un invité surprise, en la personne de Kiel, n'avait rien de vivifiant. Pour un peu, je me sentais comme de retour sur la route menant à Stratholme et mon double cursus de médecine option alchimie et la prêtrise, et un cahot de la route sous moi me tira de cette rêverie. Le paysage m'y replongea d'un seul coup, tant sa beauté irréelle et adorable me faisait repenser à mon Comté natal, capturant en un regard l'essence des souvenirs que j'avais gardés de mon enfance et adolescence.
Voilà l'entrée de la ville, ses ruelles tortueuses et encore endormies, ses échoppes n'ayant pas relevé leur couverture d'acier et quitté le monde des nuits. Je tire un peu sur les manches de ma veste noire, descends de chariot d'un saut et remercie son cocher d'un signe de tête rapide. Je relève la tête vers les pignons et le ciel découpé entre, où celui commence à rosir de la promesse de l'aube, une légère brise agitant mes cheveux indisciplinés. Non, il est vraiment difficile à se dire qu'un tel amour de patelin puisse être victime d'un empoisonneur. Renouant les lanières de mon cache-œil, je vérifie ensuite le contenu de ma sacoche, tout cela pour me donner contenance alors que j'ignorais par où commencer mon enquête.
C'est alors que mon regard tombe finalement sur l'enseigne d'un apothicaire, et pas n'importe lequel, celui dont j'avais parlé avec le bailli d'ici bas : "Aux halles des prés, apothicaire". Et j'en prends assurément la direction.

...

Après des heures d'interrogatoire et autopsie du seul cadavre, je suis sûr d'une chose : ce n'est pas une maladie épidémique de type Peste de Vanzetti, comme je le craignais au début, ni une création magique. Au contraire. Tout d'abord, la mort avait eu lieu par arrêt du cœur. Moche. Mais il y avait pire, pour quelqu'un comme moi. La victime n'avait plus que quelques cheveux épars et cassants sur le crâne. Et les témoignages que j'avais recueilli me décrivait cet homme comme possédant une épaisse tignasse. De plus, la peau de son visage et de ses mains avait noirci, et ses ongles striés et cassés. Je pense tout d'abord à une intoxication à l'arsenic, ou mort-aux-rats. Cependant, comment expliquer l'arrêt cardiaque ? Il y a bien quelques composés qui me viennent en tête, mais aucun ne pouvant convenir, car ne pouvant pas se combiner avec l'arsenic. Alors quoi ?

C'est en me promenant dans les forêts derrière Landebroce que je finis par trouver la réponse et à me traiter de vieil idiot. Sous les hauts pins, parmi les mousses et les sphaignes, pointant leurs cloches violettes et blanches au milieu de tendres pousses vert pâle, des plants de digitale. Je souris à ma propre étourderie. La digitaline, à doses infimes, pouvait faire repartir un cœur arrêté depuis une poignée d'instants. Plus fortement, causer l'effet inverse. Et comme je n'ai pas d'échantillons à la maison pour fabriquer un contre-poison, j'en ramasse quelques feuilles et pétales.

Passant près de l'hôtel de ville, j'y dépose un message pour le bailli :

Citation :
Au bailli de Landebroce, Monsieur Régio Valenfleur,

Suite à mes travaux du jour je pense avoir identifié avec succès la cause des empoisonnements et préparerai chez moi le nécessaire en contre-poison. De plus, je souhaite mener enquête sur l'empoisonneur, au nom de la sauvegarde de votre population, et pour satisfaire ma curiosité et ma passion de l'enquête.

Bien à vous,

A. H. R. Wakefield.
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MessageSujet: Re: Une question de posologie [Alistair/ouvert]   Une question de posologie [Alistair/ouvert] I_icon20Lun 25 Mar 2013 - 17:43

Citation :
Mr. Wakefield,
Éminent savant et collaborateur occasionnel du service de la justice.

La population de Landebroce et sa justice vous remercient de votre collaboration déjà fructueuse après seulement quelques heures de votre temps. Votre concours dans l'avancée de l'affaire de l'empoisonneur ne manquera pas d'être mentionné aux registres civils de la ville.
Néanmoins, et sous votre initiative, je vous propose de renouveler notre contrat pour une durée indéterminée correspondante à la résolution de l'enquête.

En effet, attendu que l'élaboration de votre antidote aura pour effet, j'en suis certain, d'endiguer les actions du coupable pendant une durée certaine, il est fort probable que celui-ci parvienne à imaginer un autre composé et recommence dès que l'occasion lui en sera donnée, Landebroce serait intéressée par vos service dans l'élucidation de cette enquête.

Durant vos études toxicologiques, j'ai pris la liberté de continuer mes propres investigations. Vous comprendrez sans mal que je ne puis vous les transmettre à l'écrit directement, mais j'ai fait revenir du Nord, où elle officie pour le marquis de Castafol, la procureur Fiorenza Valenfleur. Elle m'a transmis quelques-uns de ses soupçons et désirerait enquêter en ville sur une famille nouvellement installée.
Et, au regard de votre dernière lettre, j'ai estimé qu'il serait pertinent de vous associer le temps de l'enquête.

Elle vous attendra demain matin, aux alentours de neuf heures, devant le clocher surmontant le commerce de l'horloger Ben, que vous trouverez près des portes de la ville.

Lord Régio Valenfleur.


Et en effet, le lendemain, aux abords du commerce de l'horloger local patientait une jeune femme, dont la tenue rappelait plus l'escrime que l'office de procureur, arborant un sourire franc et mutin, le regard perçant sous un nuage de khôl.

Le fleuret à la ceinture, le corset au torse et le typique chapeau de mousquetaire à plume sur le chef, Fiorenza était la digne fille de son père, le sénéchal Rozzo Valenfleur qui tenait tout aussi bien ses allures de dandy de l'escrime.
Elle se tenait là, droite, le port fier et assuré à l'ombre de son énorme couvre-chef, à patienter que son "associé" improvisé daigne se montrer. Ce n'est qu'au bout de quelques minutes qu'elle remarqua enfin quelqu'un d'inconnu.

"Ah, Mr. Wakefield, je présume ? Remarquez, ce n'est pas tant une présomption qu'une affirmation. C'est que l'on ne croise pas de nouveaux visages tous les jours par ici."

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MessageSujet: Re: Une question de posologie [Alistair/ouvert]   Une question de posologie [Alistair/ouvert] I_icon20Mer 27 Mar 2013 - 14:03

Le jour d'après, à une heure un peu plus tardive de la journée, fort du message reçu la veille, je me dirige vers le clocher de Landebroce, avec battant mon dos, ma sacoche contenant les contre-poisons fabriqués dans la soirée précédente. Avisant un large chapeau coiffé d'une plume, et une jeune femme en tenue de cavalière ou d'escrime juste en dessous, je me dirige vers elle, fendant d'un pas vif l'air non-moins vif de la matinée. Sa voix montant des profondeurs du couvre-chef achève de me convaincre qu'il s'agit bien du procureur :

"Ah, Mr. Wakefield, je présume ? Remarquez, ce n'est pas tant une présomption qu'une affirmation. C'est que l'on ne croise pas de nouveaux visages tous les jours par ici."

Je me mets en condition en resserrant rituellement mon nœud de cravate, lissant ma chemise et tirant sur mes manches, avant de passer ma main droite dans mes cheveux agités par la brise, et débute la conversation d'une voix agréable, en lui souriant :

"Madame le procureur, une joie de vous rencontrer ce matin. J'ai préparé les antidotes que voici, ainsi qu'un compte-rendu de mes interrogations en ville."

Et sans plus de manières ni d'hésitations contextuelles, je me lance dans mon discours.

Cette histoire attisait ma curiosité. Et c'était bien normal. J'avais donc commencé à élaborer des théories et des hypothèses, qui se réduisirent rapidement à trois. Tout d'abord, mes soupçons s'étaient naturellement portés sur l'apothicaire lui-même, et qui appelait ensuite trois sous-hypothèses. Soit il avait perdu la tête dans une folie vengeresse, certain de sa mort prochaine, soit il se trompait et intervertissait des composés dans ses commandes avec arsenic et digitaline, soit enfin il avait vendu de ces produits à un habitant de la cité (ou peut-être un inconnu, ce qui recoupait ma deuxième hypothèse en partie).
En ressortant de son officine, je pouvais rayer une part de ces idées. Le vieillard n'avait pas pu me renseigner, et même s'il semblait en bonne voie de perte de la mémoire, il n'avait rien d'un dangereux psychopathe. Et j'avais vérifié et son carnet de compte, qui ne donnait rien d'intéressant, et son stock de potions, qui s'était révélé parfaitement réalisé, sans erreur de composants. Cependant, le carnet pouvait être falsifié et je n'étais pas un expert, on ne pouvait donc exclure un achat par un particulier.

Bon. Si la piste de l'apothicaire était infructueuse, où chercher ? Je me souviens que l'hôtel de ville accueillait des mendiants, et qui mieux qu'un mendiant pouvait tout savoir à propos des affaires les plus louches ? Je suis donc parti pour les écouter.

Des choses, j'en ai entendu en nombre. Des choses intéressantes, bien moins curieusement. Mais tout concordait à dire qu'une certaine famille récemment établie en ville cristallisait leurs accusations. Je ne pouvais pas faire mieux, de plus, à part moi, ils n'avaient pas vu d'inconnu traîner en ville, ce qui excluait l'idée que celui aurait voulu s'illustrer, et la proximité avec Comté-du-lac dans lequel je comptais nombre de connaissances "particulières" rajoutait un peu de poids à cette possibilité.
Néanmoins, j'ai ensuite creusé la dernière hypothèse, celle de la famille rivale des Valenfleur, qui, jalouse de son éminence, ferait en sorte de l'éclabousser d'une sordide affaire terrorisant la population qui se retournerait contre eux, et ces rivaux se poseraient alors comme seuls capable de sauver le village "sombrant". Pas mal. Ça me plaisait. Mais comme je n'avais pas envie de récolter de nouvelles plaintes pour effraction, je m'en tins là et attendit le jour suivant.

"Et donc voici les spires de mes pensées. Qu'en pensez-vous, et surtout, que pouvez-vous faire ?"
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MessageSujet: Re: Une question de posologie [Alistair/ouvert]   Une question de posologie [Alistair/ouvert] I_icon20Jeu 28 Mar 2013 - 11:10

Fiorenza lissait les jabots ballottant hors de son corset, l'autre main dos contre sa hanche et le sourire mutin figé contre ses lèvres.
Alistair confirmait les hypothèses qu'elle envisageait. Pour elle, qui tenait infiniment plus de son père que de son oncle, il était évident que cette nouvelle famille fraichement venue d'on ne savait où avait quelque chose d'anormal sous leurs airs de bons samaritains.
Problème : Régio, qui différait en bien des points de son frère Rozzo, mettait un point d'honneur à ce que la procédure soit respectée. En sommes, impossible de se saisir d'un de ces nouveaux arrivants et de lui faire subir un interrogatoire un poil musclé.

Comment procéder, donc ? Fiorenza avait ses idées, bien entendu. Ce n'était pas la première fois qu'elle contournait le protocole sans pour autant entrer dans le vice de procédure ou l'illégalité, non plus que dans l'excès de pouvoir ou de la voie de fait. Il y avait toujours des alternatives à la procédure pénale, mieux encore quand des flous juridiques existaient.
Elle l'avait prouvé il y avait quelque temps, en faisant déchoir la famille de Saint-Moirtier au sein de Comté-du-Bois. Il y a toujours au moins deux solutions à un problème.

En l’occurrence, et au regard des éléments que lui apportait Alistair, elle s'était faite son idée. Il faudrait piéger l'un des membres de cette famille, d'une façon plus ou moins morale, certes, mais pour autant légale. Or, le procédé étant audacieux et risqué, elle devait se forger une certitude avant de décider d'engager cette manœuvre.
Certitude que venait de lui offrir le docteur.

"Ce que je peux faire ? Si vous saviez. Mais hélas, je ne saurais vous demander plus encore que ce que vous avez déjà fait pour notre village. Je vous proposerais bien de m'accompagner pour la suite de l'enquête mais je crains aujourd'hui n'avoir pour péripétie que la rédaction de mes avis concernant la famille de Charlenbois. A moins que la valse d'une plume ne vous charme, je pense que vous n'y trouveriez là qu'un ennui plat et sans intérêt."

Fit-elle, congédiant plus ou moins discrètement le docteur. Avant même qu'il n'eût le temps de réagir, elle tourna déjà les talons et partit d'une démarche gracieuse et assurée, le fleuret battant la hanche. Décidément, elle semblait bien loin de l'archétype que l'on aurait légitimement pût avoir d'un procureur.

C'est ainsi qu'Alistair se retrouvait seul, devant la boutique. Le village s'offrait à lui, dans son intégralité, lui qui commençait à s'éveiller sous les crieurs publics annonçant l'ouverture des échoppes, tandis que les grincements significatifs des stores que l'on remonte se faisaient déjà entendre.
Allez savoir comment le docteur occupa sa journée, toujours est-il que Fiorenza quant à elle avait déjà son idée : elle se rendit à la place du marché, aux cafés locaux, et jusqu'en l'auberge la plus populaire du bourg avec une seule et unique démarche : vanter les mérites de ce nouvel alchimiste qu'était Alistair, prônant notamment qu'il avait la solution pour combattre l'empoisonneur.
Gentillesse ? Admiration ? Loin s'en faut ! Les Valenfleurs étaient tout sauf gentils. La gentillesse n'avait d'ailleurs pas sa place dans la justice. Intègres, droits, justes, équitables, oui. Mais pas gentils.
Ces racontars ne poursuivaient qu'une seule finalité bien plus ficelée : faire circuler la rumeur de la fin de l'empoisonneur, et avec un peu de chance, remonter aux oreilles dudit criminel, lequel ne manquerait pas de s'intéresser à cet inconnu de docteur qui risquait de lui faire de l'ombre.

Il tenterait probablement de le stopper. Et à ce moment-là, Fiorenza serait là, prête à prendre le coupable la main dans le sac.
Voilà tout ce dont elle avait besoin, d'un flagrant délit, d'un motif pour justifier un mandat de perquisition à l'encontre de la totalité de la famille Charlenbois. Alistair n'était ici qu'un appât, rien de plus. Oh, elle avait cependant pris soin d’omettre ce petit détail à son oncle Régio. Comme dit précédemment, il n'aurait probablement pas approuvé pareils stratagèmes.

Au milieu de l'après-midi, un fracassant orage vint s'abattre sur Landebroce et ses alentours, agitant le lac placide et la forêt tranquille, inondant les ruelles d'une boue sordide. Sous les chaos de la météo, plusieurs arbres qui entouraient le chemin quittant le bourg au travers des bois alentours vinrent s'écraser sur les pavés de la route, barrant la sortie des plaines de Landebroce.
Alistair devrait dormir sur place, cette nuit.

C'est ainsi que la nuit tombant, Alistair, quoi qu'il fusse en train de manigancer, se retrouva suivi par deux personnes. D'un côté, un procureur ayant quitté chapeau et jabots pour une tenue plus sobre et moins voyante, et de l'autre, un homme. Aux allures de voyageur, presque de vagabond, il attendait patiemment que le docteur s'en aille prendre repos, soit dans la chambre qui lui avait été prêtée à l'étage des Halles des près, soit dans l'auberge, une infime capsule noirâtre cachée dans un pli de sa cape.
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MessageSujet: Re: Une question de posologie [Alistair/ouvert]   Une question de posologie [Alistair/ouvert] I_icon20Sam 30 Mar 2013 - 13:16

En voyant Fiorenza s'en aller ainsi, en me plantant presque au bord du chemin, je reste un moment parfaitement bête. Et me reprends immédiatement. Une explication que n'auraient pas renié certains de mes amis me traverse l'esprit, rapidement remplacée par une douzaine d'autres, de la plus simple à la plus tortueuse, voire à la plus paranoïaque. Tout cela en quelques secondes, le temps pour mon esprit de s'adonner dans le même temps à la contemplation du clocher. Bref, je faisais tout cela à la fois, puis frotte mon menton où recommençait à poindre quelques poils de barbe sombre, m'occupant ensuite à résoudre une autre affaire particulièrement épineuse, celle de savoir quoi faire pour tuer la journée. Promener en ville ? Pourquoi pas. Explorer la campagne alentours ? Mieux !

Et c'est ainsi que je pars à l'aventure, dans les champs et les forêts avoisinantes, recherchant à capter l'essence de ce lieu, écoutant l'Harmonie de ces paisibles halliers et de ces radieuses prairies murmurer à mon âme attentive. Voilà mes occupations de l'après-midi. Je ne croise personne.

...

Cependant, un malheur n'arrive jamais seul. On peut croire qu'un temps aussi beau laisse présager une douce soirée. Pas du tout. Et même j'ajoute que le proverbe "Jamais deux sans trois" s'est à nouveau trouvé vérifié.

Déjà, en fin d'après-midi, un somptueux orage avait frappé la région, alors que je venais de rentrer en ville pour aller acheter de quoi manger. Il était vrai que je n'avais pas déjeuné, contrairement à ce que vous pourriez penser, mon estomac me laisse en paix lorsque j'explore quelque part. Les éclairs, le tonnerre et la pluie jouèrent ensemble leur immense symphonie alors que je passais la porte de l'auberge, donnant à mon entrée quelque chose de théâtral. Inutile de dire que j'avais apprécié au plus haut point. Cependant, juste avant que l'attention ne se tourne vers mon humble personne, j'avais entendu des bruits sur moi. Les clients du fond parlaient de moi, et en bien. Mon (petit, oui, oui) ego fut ravi au plus au point, tandis que ma conscience m'avertissait que ça pourrait se retourner contre moi, tant mon orgueil (et ça s'est déjà vérifié) que ces éloges à mi-voix.

Je commandais un repas que j'appréciais dans mon coin, feuilletant certains de mes travaux sur mes genoux, relevant la tête de temps à autre, certain qu'on m'observait. Un coup d'oeil à ma montre m'apprit qu'il était tard. La sensation d'être suivi ne cessa pas lorsque je montais à pas lents vers la chambre que j'avais loué pour la nuit. Roxanne étant en mer, je n'avais pas à la prévenir. Mon instinct ne me trompe jamais. Enfin, rarement. Si les racontars des vieux en bas étaient déjà remontés aux oreilles de l'empoisonneur, il y avait fort à parier qu'il voudrait éliminer son rival. Moi. Hem hem, le métier d'alchimiste ne semblait pas malheureusement exempté de concurrence.

J'analysais la chambre d'un large coup d’œil, le lit contre le mur en face, la fenêtre battue par la pluie, la table basse soutenant un chandelier de style parfaitement niais, complètement doré et chargé de moulures compliquées, une table de chevet, une cuvette, un broc d'eau et un verre traînant dans un coin. Levant le nez, je constatais la présence de corniches plates au quatre coins de la pièce, à environ cinquante centimètres du plafond, lequel était légèrement concave et était donc plus haut vers le centre. Ces corniches étaient très intéressantes. Je me saisis du verre, le remplit et le posait sur la table de chevet. Puis j'ouvrais le lit, froissais les draps, ôtait le drap du dessous pour l'arranger en forme humaine que je cachais sous les couvertures, et contemplais mon œuvre. C'était presque correct. De toute façon, je ne comptais pas donner à mon éventuel poursuivant de la lumière pour assassiner mes draps. Ou les empoisonner de n'importe quelle manière. Le verre serait suffisant. D'un saut, je crochetais les poutres du plafond, car oui, je suis quelqu'un de grande taille et d'agile, contrairement à mon apparence de binoclard abonné aux bibliothèques. Je me balançais pour me poser sur la corniche juste au dessus de la porte, vérifiait la présence de mes dagues et me préparait à l'attente.

Vous pourriez me dire, je pourrais tout aussi bien me mettre au lit et cacher contre moi une arme à feu pour cueillir l'empoisonneur ou un homme de main. Ou bien que je me fais des histoires. Premièrement, je haïssais profondément les armes à feu. C'était un principe chez moi que d'en refuser l'usage, voire même le port. Deuxièmement, comme je l'ai précédemment dit, mon instinct ne me trompe jamais.

Et comme je m'y attendais, je n'eus pas à attendre toute la nuit. Vers minuit, la porte s'ouvrit silencieusement, et une silhouette obscure entra, discrète au possible. Perché sur ma corniche, je me demandais comment elle faisait pour ne pas entendre les battements de mon coeur, qui personnellement m'assourdissaient. Elle se dirigea de manière très sûre vers le lit, un éclair erratique illumina la pièce et éclaira le verre que j'avais posé. Froufrous de tissu. Bon, comme je l'avais prévu. Il se retourna, prêt à repartir. Je changeais d'arme, m'emparant d'une seringue pleine de tranquillisants. Il s'élança vers la sortie ... et je lui tombais dessus, pieds en avant dans ses épaules pour le faire chuter. Son dos rencontra le parquet, pour ma part, je fis une roulade à la réception, puis sauta sur son ventre pour m'y installer à califourchon, étirant mes jambes sur ses mains pour les bloquer. Ses soubresauts et ses grognements m'agitaient, je ne voyais pas qui il était. Je tentais de lui dégrafer le col, tant bien que mal, jusqu'à apercevoir un carré de peau rose. Ni une ni deux, ni même trois, je plante mon aiguille dans ma cible, vidant tout son contenu. Ses gestes devinrent espacés, jusqu'à ce que je le sente devenir complètement mou sous moi. J'espérais ne pas lui avoir cassé quelque chose en utilisant son ventre comme un siège.

Ce fut à ce moment là que la porte claqua dans mon dos, et que Fiorenza débarquait, le fleuret haut. Me retournant, ma seule réaction de cabotin fut de lui lancer un vigoureux "Coucou !" et d'agiter ma mimine, dans un grand sourire !
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MessageSujet: Re: Une question de posologie [Alistair/ouvert]   Une question de posologie [Alistair/ouvert] I_icon20Sam 30 Mar 2013 - 14:41

Fiorenza se tenait là, accompagnée de deux gardes réquisitionnés à l'improviste et visiblement fort bien aigris de la situation, penchés sur leurs piques et s'y raccrochant plus comme d'un appui que comme une arme.
Dissimulés au coin du corridor de bois, ils patientaient, un minuscule miroir caché au fond du couloir pour pouvoir remarquer une éventuelle arrivée sans se faire eux-mêmes démasqués.

Elle pianotait contre sa hanche, l'autre main ballante contre sa jambe, alors que le temps, joueur, semblant prendre un brin de malice à faire jouer la théorie de la relativité temporelle émise par l'éminent baron Jein Stein. Les paupières se faisaient lourdes chez la procureur tandis que les gardes avaient quant à eux délaissé toute résistance depuis plusieurs minutes déjà lorsque des battements mats retentirent de l'intérieur de la couche.
Fourbissant son fleuret, réveillant les garde d'une claque chacun sur le casque, elle prit le pas en direction de la chambre dont elle enfonça la porte d'un ample coup de pied.

"Au nom du roi ! L..."

Elle reste pantoise plusieurs secondes durant en observant un alchimiste à califourchon sur un semblant de vagabond et lui faisant grand signe sous un sourire tout aussi inconscient. Elle laissa retomber son bras contre elle, la pointe du fleuret griffant le parquet tandis que déjà des chandelles s'allumaient dans l'auberge endormie.
Dans un grand mouvement, Fiorenza replaça son énorme couvre-chef, la plume dansant sous ses airs drapés de dignité, avant que cette première ne rejette sa cape autour d'une épaule.

"Excellent. Mais je vous avouerais je j'aurais aimé le questionner de suite. Enfin. Gardes ! Emparez-vous de cet homme ! Non, non pas lui, celui qui est inconscient !"

La lame chanta un fin refrain en regagnant son carcan ciselé, cependant que Fiorenza, se gardant bien d'aider les gardes ou Alistair à se remettre sur pied, fit à ce dernier un signe de la main.

"Pour vos services rendus, je vous invite à venir assister à l'interrogatoire."

Fit-elle en emboitant un pas rapide et pressé, sous les amples mouvements de sa cape.

"Oh. Je m'empresse de préciser que la question a quelque chose de difficile pour les personnes les plus émotives. Vous êtes prévenu."

Acheva t-elle en se retournant à moitié, un large et sincère sourire visible au visage. Fiorenza n'était pas réputée pour la sobriété des méthodes qui caractérisait Régio.
Non. Elle, était plutôt du genre à considérer les écartèlements comme un spectacle -comme beaucoup, d'ailleurs-. Pour elle, la justice se devait un devoir d'exemplarité plus que de rédemption. Comme elle se plaisait à le dire, le repentir n'efface pas le crime. Une fois que le mal est fait, c'est pour l'éternité. Haine farouche, écoeurement profond ou simple idéal de justice que devrait, à ses yeux, partager tout bon citoyen, elle soutenait que le crime devait être combattu avec autant de fougue que les délinquants étaient irrespectueux et immoraux. Pour elle, le bien ne triompherait jamais du mal, car le bien ne pourrait faire de mal. Or, bien heureuse fut-elle, la justice était impartiale et neutre.

La procession avança donc d'une démarche cadencée, les gardes réveillés par ce soupçon d'action leur ayant donné envie d'en découdre, avant d'arriver au "palais" de justice local.
Palais qui tenait plus, du fait de la tranquillité du village, à un simple hôtel particulier qui en serait presque devenu charmant avec le temps.
En son sein endormi, quelques fonctionnaires de gardes à peine éclairés par les lueurs vacillantes de chandeliers tressaillant sous la fin de leur cire patientaient sans un mot.
A l'arrivée du convoi, les gens de justice s'agitèrent et s'empressèrent d'ouvrir et de libérer le passage jusqu'aux caveaux et geôles de Landebroce.
On reconnaissait ici la patte de Fiorenza et de son sénéchal de père. Aucune ouverture, pas d'aération autre qu'une espèce de minuscule grille donnant sur une porcherie placée uniquement dans le but d'étouffer et de briser la volonté des prisonniers.
La torture commençait avant même la question.
Aucune lumière. La seule qui daigna éclairer les geôles désespérément vides de Landebroce fut apporté par un page tenant un chandelier.

Mesures drastiques, draconiennes même, à qui l'on devait cependant et ce probablement la bonne conduite du bourg. Du moins en partie. Le lieu, aussi peu enviable, conduisait la plupart des délinquants en herbe à y réfléchir à deux fois avant de passer à l'acte.
Un malabar jeta sans autre forme de procès l'inconscient qui l'encombrait, dont la chute sur la pierre froide et poisseuse ne manqua pas d'échapper un cruel craquement au niveau de l'épaule.
Peut-être est-ce la douleur, toujours est-il que l'agresseur quitta sa torpeur.
Fiorenza se tourna à nouveau vers l'alchimiste.

"Monsieur, si vous voulez sortir, nous comprendrions."
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MessageSujet: Re: Une question de posologie [Alistair/ouvert]   Une question de posologie [Alistair/ouvert] I_icon20Sam 6 Avr 2013 - 13:40

Je secouais la tête tout en lissant ma veste et ma cravate qui avait décidé de s'échapper :

"Si je partais, mon œuvre ne serait pas achevée. Et je déteste laisser quelque chose de côté. Si vous craignez que vos méthodes me paraissent choquantes, sachez que j'ai vécu. Que j'ai voyagé, et vu pire. Au pire; je fermerai les yeux."

Ainsi je dis, et ainsi je restai dans la cellule, décidé à soutenir malgré tout la dureté de l'interrogatoire. En les observant à l'ouvrage, je me dis qu'il y avait entre eux et moi une différence fondamentale. J'étais quelqu'un de porté au pardon. La Compassion était le principe de la Lumière que je plaçais le plus haut. Là, j'avais visiblement impression qu'ils ne cherchaient pas à pardonner. Juste à punir. Certes il y avait eu des morts. Mais si l'accusé était sincère et voulait se repentir, ne pouvait-il y avoir de possibilité accordée ?

Tout du moins, cela me convainquait que le métier de juriste ou d'avocat n'était pas fait pour moi. Trop de dureté. On pouvait servir la justice de mille autres manières, dont la mienne. Je me surpris à fermer l’œil avec force, et à murmurer que c'était trop. N'y tenant plus, et ayant en connaissance ce qu'ils avaient réussi à leur arracher, je me levai, et réclamai le silence des hommes et des instruments. Une petite alarme résonna distinctement dans ma tête, que je fis taire. Peuh ! J'étais le Doc', en général on m'écoutait à chaque fois que je daignais donner mon avis. Bon, certes, du temps de la Coalition, mais avec Fiorenza Valenfleur, je ne savais pas. Tant pis !

"Un instant, vous prie-je. Dois-je comprendre que vous ne cherchiez qu’à discréditer les Valenfleurs pour mieux les aider et les contrôler ? »

Il murmure quelque chose sonnant comme un assentiment. Sans me préoccuper plus des regards que je récoltais, je fis demi-tour, poussé par une idée. Il fallait que je vérifie quelque chose.

Et je m’effaçai dans la nuit. Il est rare que l’on parvienne à me poursuivre lorsque je suis déterminé.
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